Charpentier de métier, Sébastien Ledelliou est l’heureux propriétaire d’une toute petite maison qu’il a lui-même construite et dans laquelle, lui et sa compagne, vivent depuis quatre mois. Une Tiny house, une « maison minuscule » d’à peine 20m2, mais dans laquelle le couple dit se sentir tout à fait à l’aise. « Plus votre maison est grande, plus vous allez la remplir. La vie dans une Tiny, c’est tout à fait le contraire, on ne garde que le strict minimum pour vivre, pour se laver, se nourrir, dormir. Une petite pièce à vivre, un coin cuisine, une salle de bain, une petite chambre, et voilà. On vit à deux avec ma copine et sans aucun problème. C’est juste une question d’organisation ».
Economique et écologique
Concept né en 2005 aux Etats-Unis, après le passage de la tempête Katrina en Louisiane puis la crise des subprimes, la Tiny house avait pour premier objectif d’offrir aux sans-abris, aux sinistrés la possibilité de se reloger à moindre coût. Entre 20 000 et 40 000 euros, c’est ce qu’il vous faudra débourser si vous souhaitez construire une de ces toutes petites maisons. Pour Sébastien Ledelliou, la motivation était donc d’ordre économique, « je n’aurai pas pu sans cela accéder à la propriété », mais aussi écologique. « Ce sont des logements qui sont faits pour avoir moins d’impact sur la planète, très économes en énergie, voir autonomes, avec récupérateur et traitement d’eau, panneaux solaires, poêles ou radiateurs à gaz, toilettes sèches. Beaucoup de personnes qui viennent à la Tiny house sont des personnes qui sont déjà très à l’écoute de ce qui se passe autour d’eux au niveau de la nature et de l’environnement. Ils mangent bio, ils font attention à ce qu’ils consomment ».
Kokono Wood : un projet longuement réfléchi
Désormais bien installé dans sa Tiny house, Sébastien Ledelliou veut aujourd’hui en faire son métier. Avec trois associés, il vient de déposer les statuts de la toute jeune entreprise Kokono wood, (cocon – en esperanto – de bois) un projet qu’il a longuement mûri. « Si je me lance, c’est parce que j’ai un peu de bagage derrière moi. J’ai travaillé pendant 5 ans pour Loy et Compagnie à Plouay qui est une grosse entreprise de charpente et de maisons bioclimatiques. J’ai même fait partie des salariés qui ont repris la société en scop (Société coopérative de production) quand le patron est parti en retraite. Quand en 2015, j’ai découvert sur les réseaux sociaux la Tiny house j’ai tout de suite été emballé par le concept qui pour moi est une réponse à pas mal de problèmes liés au logement. »
À ce jour, une centaine de Tiny houses a été construite en France et plusieurs constructeurs en Bretagne se sont déjà lancés sur ce marché, mais le charpentier est confiant quant aux débouchés. Cinq projets sont d’ores et déjà à l’étude. « Les Tiny houses ont plusieurs applications, on peut les utiliser comme mobil-home en appoint en été sur un terrain de loisir, servir d’appartement au fond d’un jardin, ou comme chambre d’ami un peu insolite ».