QUESTION : Par pitié, faites très attention aux termes que vous employez: les malheureux qui s'entassent dans des bateaux, au risque de mourir, ne sont pas des migrants mais des réfugiés. Ils n'ont pas choisi de "déménager" et changer de pays, ils fuient la violence, les exactions, l'horreur. Ce ne sont pas des envahisseurs mais des humains, hommes, femmes, enfants, qui ont un besoin vital de l'aide de leurs semblables. Ils cherchent un refuge: ce sont des réfugiés. @Antoine T.
RÉPONSE : Migrants, demandeurs d’asile, réfugiés. Il ne s’agit pas d’un simple exercice sémantique nous disent beaucoup d’entre-vous, mais de la compréhension même des drames que vivent ce gens fuyant l’horreur. « En parlant de migrants vous ignorez la détresse de ces gens qui fuient la guerre. Est-ce délibéré de votre part ? » demande Amanda G. « Ils ne viennent pas chercher un travail ou une situation, non ils cherchent juste un abri, une protection » souligne Suzanne V. Très sévèrement Philippe N. écrit « quand vous parlez de «migrants j’ai l’impression que vous ne voyez que des chiffres, des masses, des problèmes. Alors que moi je vois des visages épuisés, des errances sans fin, des cadavres ! ».
On le voit la question est d’importance et il n’est pas inutile de se plonger dans les ouvrages de référence.
Pour le Larousse, un migrant effectue une migration, c'est-à-dire « le déplacement volontaire d’individus ou de population d’un pays dans un autre ou d’une région dans une autre pour des raisons économiques, politiques ou culturelles ». Alors qu’un réfugié est « une personne ayant quitté son pays d’origine pour des raisons politiques, religieuse ou raciale ».
La convention de Genève précise qu’est « éligible au statut de réfugié toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion,de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité » (…)
C’est donc le terme de « réfugiés » qui semble devoir être utilisé ou, plus précisément de « demandeurs d’asile ». D’autant plus que, comme le souligne la Cimade, « le terme “migrant” doit être utilisé avec précaution, car il n’est dénué ni d’idéologie, ni d’ambiguïté ».