Cagoules et foulards...

QUESTION: Il est pour moi incompréhensible qu’on présente certains témoignages à visage caché, une porte ouverte au mensonge et au spectacle déplacé. @Bruno V.

 

RÉPONSE: Lors des manifestations d’opposants au barrage de Sivens puis à celle en hommage à Rémi Fraisse, vous avez été nombreux à réagir à la diffusion d’interview de manifestants encagoulés ou aux visages cachés par des foulards.« Comment peut-on tolérer que des manifestants s’expriment, visage dissimulé, alors qu’il me semble que le port du voile en France est interdit sur les lieux publics. Décision que j’approuve d’ailleurs » écrit Charles C. Ce courriel, bien que faisant un amalgame de situations incomparables, pose une question importante: « qu’est-ce-qui justifie le recours à l’anonymat ? »Dans un chapitre intitulé « Les sources anonymes et leur protection », la charte des antennes de France Télévisions prévoit que « certaines sources d’information demandent à rester anonymes pour des motifs divers : sécurité personnelle, mise en danger de l’emploi ou de la carrière, sanctions possibles. Le recours à l’anonymat n’est acceptable que s’il sert un intérêt public. »Plus largement les chartes professionnelles affirment qu’un journaliste ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge. Ce que les juristes traduisent par « ce n'est pas parce que les gens commettent une infraction que nous n'avons pas le droit de les filmer. »Pour résumer, les journalistes ne doivent pas inciter à la commission d'une infraction ni en être complice, en revanche il ne leur est pas interdit de filmer, au titre du droit à l'information, des gens qui commettent une infraction.