QUESTION: Je suis choqué que le journal de France 2, que je suis avec plaisir par ailleurs, puisse diffuser les images du meurtre en direct des deux journalistes américains. Sans compter la diffusion (même limitée dans la durée) de la vidéo prise par le tireur (…) Le devoir d'information n'implique pas de montrer tout et n'importe quoi en se protégeant simplement derrière une annonce d'images chocs. Manque de respect pour les victimes, les collègues et les appels de la rédaction. Je ne comprends pas cette volonté, ... guidée par la recherche du sensationnel. Comment expliquez-vous ce choix ? @Lionel B.
REPONSE: Ce reportage diffusé dans le 20h suscite autant de réactions de téléspectateurs que de réflexions dans la rédaction avant sa diffusion : que montrer de cet assassinat ?
Il faut préciser que dans un premier temps les responsables du 20h avaient décidé de ne consacrer que très peu de place à ce qui n’apparaissait que comme un fait divers. Ce n’est que plus tard, peu de temps avant le 20h, que sont arrivées des informations donnant à ce meurtre en direct une valeur symptomatique des problèmes de la société américaine (port d’armes, médiatisation de l’acte, racisme etc.). Ces éléments justifiaient une couverture plus complète.
La rédaction a décidé de n’utiliser que les images montrant les circonstances du meurtre, éliminant les plus difficiles.
Etait-ce suffisant ou aurait-il été préférable de ne diffuser que quelques images fixes, voire aucune ?
« Vous êtes des hypocrites, les cris de la journaliste sont aussi terribles que sa mort. Vous n’auriez jamais dû les mettre dans le reportage » (…) écrit Jean-Maurice H. « Qu'est-ce que ça apporte pour la compréhension ? » ajoute Dominique F. « Le service public doit avoir pour caractéristiques : le tact et l’intelligence. Le reste, laissez-le aux chaînes d’infos », écrit Madeleine Z. Ce que Lucie L. résume par « les images fortes sont un poison. Privilégiez les idées fortes ! ».