35° en Alsace ce mercredi après-midi contre 16° à Pau et Tarbes ! La responsable ? Une nouvelle "goutte froide" (voir à ce sujet mon "billet" sur le phénomène de "goutte froide" du 6 mai dernier) qui vient une fois de plus mettre la pagaille chez nous.
"Du mois de Septembre au mois d'août faudrait des bottes de caoutchouc pour patauger dans la gadoue" chantait Gainsbourg... De la gadoue ? Plus que cela. Des torrents de boue dans le Béarn ! Surprenant ? À peine... Certes, il a beaucoup plu ces dernières heures, mais il a aussi énormément flotté depuis le mois de janvier.
2013, année "mousson" près des Pyrénées ?
Prenons par exemple la ville de Pau. Depuis le début de l'année, la pluie n'a pas cessé un instant dans le sud ouest. À Pau, il est déjà tombé entre le 1er janvier et le 19 juin 1035,2 mm !!! La moyenne à la fin du mois de mai n'est, habituellement, "que" de 471,9 mm... Pour rappel la moyenne annuelle des précipitations à Paris est de 637mm, ce qui vous donne un bon aperçu de la "mousson" actuelle près des Pyrénées...
Pas non plus très surprenant ces inondations si l'on regarde les hauteurs de neige encore impressionnantes sur les Pyrénées. Ainsi, en Haute-Bigorre, au lac d'Ardiden à 2445m d'altitude, on mesure encore 2m40 de neige !
Mais en à peine une semaine - après les premières chaleurs estivales - 60cm de neige ont fondu, comme l'indique le graphique ci-dessus.
Après un hiver très neigeux et un printemps très frais et très arrosé, les hauteurs de neige restent, par conséquent, exceptionnelles pour une mi-juin. Météo-France a d'ailleurs publié, il y a quelques jours, un graphique intéressant qui nous indique l'équivalent en eau du manteau neigeux pyrénéen au 1er juin.
Que constate-t-on ? Que cette année 2013 est remarquable puisque l'on se rapproche du record de 1972. On peut aussi en déduire que les hivers des années 1960 et 1970 ont souvent été très neigeux avant une baisse du régime des précipitations à partir des années 1980, pour se stabiliser jusqu'à aujourd'hui. Il sera intéressant d'observer par la suite si 2013 fait exception ou si l'on est en train de renouer finalement avec des hivers et des printemps aussi arrosés qu'il y a 40/50 ans... À SUIVRE.
Pas de pot avec le Gave...
"Une à une les gouttes d'eau me dégoulinent dans le dos" continue Gainsbourg... Ce ne sont plus des gouttes, mais des hallebardes !
Ici un pont a été emporté...
Là, une route...
Et à Gavarnie, attention torrent méchant !...
À Pau, le Gave est aussi en furie, avec un courant ce soir d'une force assez inouïe, comme ici sous le vieux pont d'Orthez (Pyrénées Atlantiques):
"Vivons un peu sous le ciel gris-bleu
D'amour et d'eau de pluie
Et puis mettons en marche les essuie-glaces
Et rentrons à Paris"... chantait encore Mr Serge...
Sauf qu'à Paris, les électrométéores s'en donnent aussi à coeur joie. Deux vagues orageuses en moins de 24h. Rien d'exceptionnel nous sommes en juin tout de même ! Mais vous avez peut-être aperçu - tôt ce matin au réveil ou en fin d'après midi - de beaux éclairs.
À ce propos, quand on observe un éclair, celui-ci par en général soit du nuage pour atteindre le sol ("coup de foudre descendant"), soit traverse le nuage ("éclair intranuageux"), ou bien passe d'un nuage à l'autre ("éclair internuageux"). Or, il existe une quatrième possibilité. L'éclair part du sol: c'est le "coup de foudre ascendant". Ce genre d'éclair est plus rare mais son observation n'est pas improbable...
La preuve avec ce magnifique coup de foudre ascendant photographié, le 28 octobre 2012, près d'Alata en Corse-du-Sud
Ces coups de foudre ascendants sont notamment favorisés par l'effet de pointe, comme un sommet élevé en montagne...