Un accessoire qui défrise

C'est génétique, les bébés, je les fabrique sans un cheveu sur la tête. Ça ne me gêne pas plus que ça, mais ça m'agace un peu quand les passants balancent du "petit père" à la pépette. "Ça pousse à quel âge les cheveux des filles?", m'avait demandé un ado pas convaincu que mon lardon pouvait vraiment appartenir à ce genre. C'était évident, les bébés filles naissent avec des tresses et quand elles se mettent à marcher, elles tortillent du cul.

On a beau leur mettre du rose -reniant toutes nos convictions - et des robes à froufrou, il y a toujours un neuneu pour dire "Bonjour bonhomme". La chevelure semble être la seule vraie preuve de féminité avant que les seins poussent. Notez que la pépette étant un peu grasse, elle a pourtant aussi des petits seins. Mais bordel, quand est-ce qu'ils arrivent ces cheveux!

Pas assez vite visiblement. Baby Bangs a donc flairé le bon coup marketing. Leur cible: toutes les mères qui, à défaut de vouloir transformer leur fille en femme, veulent au moins faire de leur bébé une fille. Pour moins de 30 dollars, les mamans américaines peuvent donc désormais acheter un postiche à leur bébé. Un bonnet à cheveux orné d'un petit bandeau qui donnera enfin à votre bébé l'air d'une "petite princesse". Rousse, blonde, crépue, la petite a l'embarras du choix.

Vous remarquerez la jupette en tulle (qui gratte) avec le bidon qui dépasse pour compléter le déguisement de "la petite princesse".

Il ne reste plus qu'à sortir le kit de naissance: doudou + livre de naissance + perruque, le succès assuré. J'imagine bientôt la perruque spéciale Lady Gaga et son bandeau en viande fraîche et la coupe Justin Bieber pour 2 dollars de plus! Ne riez pas, la version Donald Trump et Samuel L. Jackson existe déjà, mais ça va pas arranger l'affaire des petites filles...

Et là, je visualise ma pépette, la perruque de travers et le bandeau sur l'œil façon pirate, ayant pris soin de s'en servir comme serpillère auparavant. Au bandeau se seraient ajouté d'autres décorations type coquillette séchée qui trainait sous la table, playmobil cassé et mouton de poussière. Si féminin, la coquillette séchée.

A part ça, les cheveux, ça pousse. Et les barrettes, c'est plus joli. Si on a vraiment envie de moquer de nos enfants, on peut garder les perruques pour les déguisements, non?

Pregnant in heels: la téléréalité s'attaque à la grossesse

Rosie Pope et sa fine équipe

Donner des conseils d'éducation à des mamans dépassées et en faire une émission de téléréalité, ça pourrait être un filon, non? Trop tard, ça a déjà été fait, c'est complètement dépassé et de toute façon, super-nanny est canée, pardon, décédée. Mais il en fallait plus pour arrêter les producteurs américains de BravoTV. Avec Pregnant in heels, -enceinte en talons aiguilles, la télé américaine a décidé de croiser Super-nanny avec Desperate Housewives et Sex and The City. Ça peut avoir l'air alléchant, présenté comme ça, on se dit que ça aurait presque pu s'appeler "Future mauvaise mère". Mais pas la peine de s'exciter, ça promet d'être aussi digeste que Qui veut épouser mon fils. Le premier épisode était diffusé ce mardi soir.

Dans cette émission, Rosie Pope, coach grossesse au léger accent britannique rencontre des futurs parents super riches qui lui racontent leur dilemme de milliardaires. Comment s'habiller sexy quand on est enceinte? Quel chambre d'enfant pour mon nouveau-né? Ou encore: je suis enceinte de 9 mois, mais un enfant ne changera rien à ma vie donc j'ai omis d'acheter quoi que ce soit pour son arrivée. De toute façon, il est évident que mon salon restera toujours clean, pas question de m'assoir sur Sophie la girafe quand je m'affale dans le canapé. DANS TES RÊVES. Autant dire que Rosie Pope n'a rien pu faire pour cette femme et son mari. Elle a envoyé le couple direct chez un psy. De toute façon, au point où ils en sont (neuf mois de grossesse), si ce n'est pas eux qui vont vers la parentalité, c'est la parentalité qui va venir à eux, et fissa.

Les deuxièmes clients de Rosie sont mes préférés. A cause de la future maman, Samantha, qui me fait penser à un mélange de Jennifer Aniston et Eva Longoria. Et quand on la voit, on se dit que heureusement Jennifer Aniston et Eva Longoria ne se sont pas reproduites.

Pour son troisième enfant, Samantha elle, qui est expert en marques - "branding expert" - veut trouver un chouette prénom pour son bébé. Parce qu'un prénom, c'est un peu comme une marque, ça doit inspirer des choses. Tant qu'à faire, si le bébé pouvait avoir un prénom qui inspirerait aux autres d'en faire le futur président des Etats-Unis, ce serait pas mal. Rosie Pope fait donc un gros brainstorming autour d'une table rectangulaire pleine d'artistes et d'experts (Rosie Pope a une équipe plus importante que celle de Valérie Damidot) pour trouver un prénom prenant en compte les multiples contraintes énoncées par le couple. Pas de G, pas de I, pas de R, plus plein d'autres choses (voir la vidéo en anglais). Finalement, les parents décident de garder le prénom qu'ils avaient ciblé avant l'émission: Bowen. "Ce n'est pas le nom d'un candidat à la présidentiel, c'est le nom d'un gamin trop gâté qui se fait chopper en train de baiser sur le toit de son école, , s'étrangle le chroniqueur de Gawker. Le nom d'un mec qui perd sa bourse d'étude parce qu'il s'est fait arrêter en train d'acheter de l'ecstazy à Mexico pendant les vacances."

Moi, ce que je retiens, c'est que Rosie Pope, elle en est quand même à 0-2. Elle a du boulot avant de pouvoir rivaliser avec supernanny. Morte ou vivante.

PS: Et je conseille, notamment à Géraldine Dormoy, ma copine enceinte de Café Mode, d'aller voir la page Mode sur le site de Pregnant in heels "Fais toi-même ton look de femme enceinte et imprime-le sur une feuille A4!"

Enfants pourris, parents gâteux

Si ça continue à ce rythme, mes enfants pourraient mourir d’ici quelques années dans une avalanche due à l’effondrement d’un tas de jouets dans leur chambre. Noël n’est pas qu’une débauche de gras et de sucré: trop de Corolle et de Playmobil peuvent aussi occasionner une forme d’indigestion.

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Cette année, j’ai été ferme. Un jouet suffirait. Puis, sous le sapin, on constate que, de toute façon, 1+1+1 jouet de chacun fait tout de même une camelote considérable. Et quand on observe la petite faire des bonds à côté de sa corde à sauter à 2 euros (elle n’a pas encore compris qu’il faut passer par dessus) sans déballer sa dinette et son garage, on se sent un peu désabusé. On repense douloureusement à cet ensemble soutif-culotte (paire de pompes, téléphone portable, foie gras entier+bouteille de sauterne, rayez la mention inutile) qu’il nous fallait ab-so-lu-ment, et qui coûtait approximativement la même chose que les cadeaux des enfants. Et si on passait de 1 à 0 cadeau côté parents l’année prochaine? D’autant que, quinze jours plus tard, un tiers de leur bonheur du 25 décembre a déjà rejoint les tas de jouets aux différents coins de leur chambre. Elément déterminant du drame mortel qui se jouera dans quelques années.

Puis on se rend chez une petite cousine ou des copains, et on découvre que leur seul enfant possède plus de jouets que vos deux réunis. Les étoiles s’allument dans les yeux des mouflets et ils sont tellement tristes en partant qu’ils seraient castés direct dans le rôle de Cosette ou du Petit Poucet. Rhâaa, ce qu’on est pingre. Il nous faut plus de jouets, PLUS DE JOUETS! Pris remords, on profite de la pause-déj du boulot pour arpenter les magasins pour enfants. Et tout le monde sait ce sont les remords qui coûtent le plus cher... Seule la position salvatrice d’un chocolatier entre le DPAM et la Grande Récré peut alors venir à bout de cette poussée de fièvre soudaine.

Puis, je vois ce diaporama. Et je me dis que mes enfants ont de la chance de m’avoir pour mauvaise mère.