Enfants pourris, parents gâteux

Si ça continue à ce rythme, mes enfants pourraient mourir d’ici quelques années dans une avalanche due à l’effondrement d’un tas de jouets dans leur chambre. Noël n’est pas qu’une débauche de gras et de sucré: trop de Corolle et de Playmobil peuvent aussi occasionner une forme d’indigestion.

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Cette année, j’ai été ferme. Un jouet suffirait. Puis, sous le sapin, on constate que, de toute façon, 1+1+1 jouet de chacun fait tout de même une camelote considérable. Et quand on observe la petite faire des bonds à côté de sa corde à sauter à 2 euros (elle n’a pas encore compris qu’il faut passer par dessus) sans déballer sa dinette et son garage, on se sent un peu désabusé. On repense douloureusement à cet ensemble soutif-culotte (paire de pompes, téléphone portable, foie gras entier+bouteille de sauterne, rayez la mention inutile) qu’il nous fallait ab-so-lu-ment, et qui coûtait approximativement la même chose que les cadeaux des enfants. Et si on passait de 1 à 0 cadeau côté parents l’année prochaine? D’autant que, quinze jours plus tard, un tiers de leur bonheur du 25 décembre a déjà rejoint les tas de jouets aux différents coins de leur chambre. Elément déterminant du drame mortel qui se jouera dans quelques années.

Puis on se rend chez une petite cousine ou des copains, et on découvre que leur seul enfant possède plus de jouets que vos deux réunis. Les étoiles s’allument dans les yeux des mouflets et ils sont tellement tristes en partant qu’ils seraient castés direct dans le rôle de Cosette ou du Petit Poucet. Rhâaa, ce qu’on est pingre. Il nous faut plus de jouets, PLUS DE JOUETS! Pris remords, on profite de la pause-déj du boulot pour arpenter les magasins pour enfants. Et tout le monde sait ce sont les remords qui coûtent le plus cher... Seule la position salvatrice d’un chocolatier entre le DPAM et la Grande Récré peut alors venir à bout de cette poussée de fièvre soudaine.

Puis, je vois ce diaporama. Et je me dis que mes enfants ont de la chance de m’avoir pour mauvaise mère.