Les débats actuels sur la loi du Travail illustrent bien les inquiétudes d'un grand nombre de personnes, notamment de jeunes, quant aux perspectives d'emploi.
Il est vrai que le chômage fait peur à beaucoup de gens, mais que faire pour mettre toutes les chances de son côté pour trouver un emploi ?
Tout le monde s'accorde à dire qu'un des moyens est la formation. Dans le domaine du vin qui est le mien, j'aimerais justement présenter deux formations génératrices d'emploi et pour lesquelles j'ai été moi-même formateur.
Une formation en continu sur 9 mois
En 1995, j'ai été contacté par l’École Hôtelière de la CCIM (Chambre de Commerce et d'Industrie du Morbihan) à Vannes qui m'a proposé de m'occuper d'une formation continue pour adultes (sur une période 9 mois, de septembre à mai, avec deux périodes d'une semaine de stage en entreprise, dont une dans un vignoble pendant les vendanges).
-
Objectif de la formation :
Développer les compétences nécessaires au conseil et à la commercialisation des vins et des alcools et à la tenue d'un point de vente.
-
A qui s'adresse la formation ?
À des salariés en congé individuel de formation ou dans le cadre du plan de formation de l'entreprise, à des demandeurs d'emploi, à des titulaires d'un CAP ou BEP en restauration ou en vente justifiant d'une expérience professionnelle d'au moins trois ans.
-
Programme de la formation :
-
Connaître les vins et alcools : étude détaillée des régions productrices en France (géographie, nature des sols, cépages, appellations.....) et des principaux pays producteurs.
-
Acquisition des techniques de dégustation des vins (séances quotidiennes en salle d'analyse sensorielle).
-
Apprendre à accorder les mets et les vins.
-
Conseiller et vendre le vin au client.
-
Gérer les achats des vins et alcools et tenir une comptabilité.
-
Maîtriser la gestion de l'entreprise.
-
Connaître la réglementation liée à la profession.
-
Perfectionnement en anglais.
Cette formation se termine par des épreuves théoriques et pratiques aboutissant à un diplôme. La CCIM souhaitant que ce diplôme soit homologué par l’Éducation Nationale en fit la demande auprès du ministère. J'ai personnellement défendu le dossier à Paris devant la commission d'homologation. Celle-ci a donné un avis favorable en certifiant le diplôme au niveau IV (niveau bac) et il est depuis inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) avec comme intitulé : « Caviste, conseiller commercial ».
Entre 1995 et 2004, beaucoup de mes stagiaires ont trouvé un emploi après leur formation et l'obtention du diplôme. Certains se sont même installés comme caviste.
Une formation en alternance sur deux ans
A cette époque, j'étais en relation avec les dirigeants de la FNCI (Fédération Nationale des Cavistes Indépendants). Cette Fédération a été créée en 1994 par quelques cavistes parisiens (Jean-Christophe Estève en tête) et du sud de la France. Elle a rapidement pris de l'ampleur et de façon intelligente et pragmatique les adhérents de la FNCI ont vite réalisé que pour se développer sur le marché, pour pérenniser le métier, il fallait le professionnaliser et donc former des jeunes au métier de caviste.
Sachant cela, avec le directeur des formations de la CCIM, nous avons adapté le contenu de la formation en continu, décrite ci-dessus, en une formation par apprentissage sur deux ans et nous l'avons proposé aux responsables de la FNCI en 1997. Nous avons fait venir ces derniers à Vannes pour leur présenter la formation et notre proposition a répondu à leurs attentes. C'est ainsi que la première promotion d'apprentis a débuté sa formation en 1998 pour se terminer en mai 2000 et validée par le même diplôme que celui de la formation continue.
Peut s'inscrire à cette formation toute personne âgée de 18 à 26 ans, titulaire d'un CAP en restauration ou en vente ou de niveau bac et ayant signé un contrat d'apprentissage chez un caviste adhérent à la FNCI.
Entre 1998 et 2004, année de mon départ en retraite, environ 80% des apprentis ont trouvé un emploi, la plupart chez le caviste où ils exerçaient pendant leurs deux années de formation.
Ceci montre que l'apprentissage débouche sur de l'emploi. On peut regretter qu'en France nous n'ayons pas cette culture, je me souviens encore de l'époque où certains parents disaient à leurs enfants : « si tu ne travailles pas à l'école, on te mettra en apprentissage ».