Elvis est vivant ! Oui je vous assure ! Je connais un ami d'une amie de l'oncle du groom d'un hôtel de San Diego qui l'a reconnu formellement. Sa banane n'était pas au mieux, il n'était plus vraiment fringant (encore moins qu'en 1977, l'année supposée de sa mort, c'est dire) mais bon, il a une excuse : 80 ans au compteur. Et puis, à vivre caché ainsi, ça ne doit être bon pour le teint.
Ah les rumeurs (car ce qui est au-dessus en est une), les théories du complot ! Vaste débat autour de la machine à café, grande source de rigolade. Sauf que, cela n'est pas toujours aussi anecdotique qu'un King toujours vivant (en 2007, selon un sondage CBS, 7% d'américains, soit 20 millions de personnes, le croyaient encore). L'homme qui n'a pas marché sur la Lune, la mort de Lady Di, tuée par les services secrets (on ne sait même plus de quel pays), la Somme qui a été sacrifiée pour ne pas inonder Paris (comme si les deux fleuves étaient reliés entre eux par un vaste réseau de tuyaux et de robinets) et surtout le roi de la toile conspirationniste, le 11 Septembre.
Avec l'avènement des réseaux sociaux, les théories du complot ne se sont jamais bien portées et les derniers événements dramatiques de l'attentat de Charlie-Hebdo deviennent un terreau inespéré pour nier la version officielle et surtout véhiculer des idées extrêmistes. Les moyens sont souvent grossiers, les raisonnements tarabiscotés, les images trafiquées, les données falsifiées. A croire que l'on a beau être abreuvés d'images et d'informations, on n'arrive pas encore à totalement les analyser. Et puis, on ne donne pas plus de crédit à un article du Monde qu'à un blog, connu ni d'Eve ni d'Adam et tenu par un obscur internaute. Et ça marche ; plus volontiers, d'ailleurs, auprès de ceux qui sont à la base totalement prédisposés à le croire : car justement, ces théories fumeuses brossent dans le sens du poil leurs convictions premières.
Selon Najat Vallaud-Belkacem, un jeune français sur cinq adhère à la théorie du complot. De quoi tuer une deuxième fois Ahmed Merabet, policier abattu par les frères Kouachi et sujet de toutes les suspicions. C'est donc un festival de désinformations et de bidonnages lancés par l'extrême droite d'un côté, et les islamistes radicaux de l'autre, avec pour but commun de mordiller les pieds de la République pour la faire choir. Ce n'est ni plus ni moins du sabotage. On ne fait plus dérailler les trains mais la pensée et avec elle, ce qui nous permet de vivre ensemble. Du sabotage, comme le titre de cette chanson de Beastie Boys qui évoque d'ailleurs le Watergate, l'autre évènement - avec l'assassinat de Kennedy - qui a inoculé dans l'esprit de tous ce virus du complot.
Je ne peux pas le supporter, je sais que tu l'as planifié
Mais je vais le dévoiler tout de suite, ce Watergate
Je ne supporte pas de me balancer quand je suis ici
Car ta boule de cristal n'est pas si cristalline
Alors pendant que tu restes assis et que tu te demandes pourquoi
J'ai cette putain d'épine dans mon flanc
Oh mon dieu, c'est un mirage
Je vous le dis à tous, c'est un sabotage
Je tiens à préciser que ceci est un clip et non la stricte réalité ou, entre les deux, un reportage d'Enquête Exclusive sur "l'immersion de policiers de la BAC dans l'enfer des banlieues de la drogue". Les Beastie boys portent bel et bien des perruques et le propos reprend sciemment les attitudes et les situations clichées des films américains. Cela paraît évident mais par les temps qui courent où l'esprit critique se réduit, pour certains, à peau de chagrin, il convenait de le préciser. On n'est jamais trop prudent.