Dans le landerneau du monde du cinéma, la tribune de Vincent Maraval, sortie en décembre 2012, avait fait grand bruit. Le texte s'appelait "Les acteurs français sont trop payés". Dany Boon et ses 3,5 millions pour un Plan Parfait ("dont les entrées ne seront pas suffisantes pour payer son salaire !" dixit Maraval) avait d'ailleurs répondu avec véhémence. D'autres exemples cités par le producteur de Wild Bunch étaient édifiants : "« Pour le ‘Che’, Benicio Del Toro a touché moins que François-Xavier Demaison dans n'importe lequel de ses films. Marilou Berry, dans ‘Croisière’, touche trois fois plus que Joaquin Phoenix dans le prochain James Gray. Est-il normal qu'un Daniel Auteuil, dont les quatre derniers films représentent des échecs financiers de taille, continue à toucher des cachets de 1,5 million d'euros sur des films co-produits par France Télévisions. Philippe Lioret touche deux fois plus que Steven Soderbergh et sept fois plus que James Gray ou Darren Aronofsky. Pourquoi s'en priveraient-ils? ».
Oui, pourquoi s'en priveraient-ils ? Sauf qu'aujourd'hui, et suivant un article paru dans Les Echos, le Centre National de la Cinématographie (CNC) réfléchit à encadrer les salaires de nos stars. Des cachets qui s'envolent dans des films qui, eux, ne décollent pas forcément. Suivant le budget du film, le pourcentage du cachet ne pourrait excéder un certain montant, sous peine de ne pouvoir obtenir des aides automatiques du CNC. La mesure est pour le moins coercitive et on commence, par avance, à grincer des dents...Et on peut le comprendre : cela ne fait jamais plaisir de voir son salaire baisser et plafonner, quelque soit le budget du film, à 990.000 euros, soit - et il est quand même bon de le rappeler - 685 fois plus que le SMIC. On peut penser que, malgré cela, tout le monde arrivera, quand même, à vivre décemment (je parle de nos stars évidemment et pas des smicards)
Finalement, une partie infime du cinéma français (celle qui est tout en haut de l'échelle d'un système à tendance féodale) s'est crue à Hollywood. Même pas le Hollywood d'aujourd'hui, où les effets spéciaux ont rangé des voitures les stars glamours, mais celui de l'âge d'or. Une ambiance de luxe, calme et volupté décrite et revisitée (et à peine exagérée ?) par le chanteur Ignatus dans des arrangements orchestraux qui ne manquent ni d'élégance et ni de force de conviction. Une sorte de méthode Couet musicale : tout le monde est heureux, solidaire et... beau (mêmes les caniches). Mais comme le dit, la chanson : Hollywood pourquoi t'es pas à Pantin...Retour à la réalité, bing !