Que mettez-vous derrière le mot "drone" ? Pour l'amateur de musique expérimentale ou le musicologue, le drone est un genre musical mettant le bourdon ("drone" en anglais) au centre de la composition : le musicien y utilise des notes et des sons longtemps maintenus ou répétés. Le résultat aboutit à une musique généralement ambient qui peut être relaxante, lancinante voire obsédante suivant l'effet recherché. Je vous laisse filer sur Wikipédia ou prendre une carte de membre à l'Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique). En attendant, en voici un exemple avec les Anglais de Death in Vegas et leur Drone Reich :
Les disques de drone se vendant nettement moins bien que ceux de Lady Gaga, pour le commun des mortels, qui dit "drone" dit "avion léger sans pilote utilisé à des fins militaires ou civiles". Les drones lâchent des bombes, font des photos ou transportent des caméras. Le son qu'ils émettent n'est d'ailleurs pas si éloigné de l'instrumental de Death in Vegas, le planant Drone Vegas pourrait être la bande-son minimaliste d'un vol de drone.
Depuis quelques temps, loin des champs de bataille où les drones deviennent des armes redoutables, la France connaît aussi son explosion de drone, devenant un "jouet" couteux mais populaire. Quelle émission vantant la beauté de nos régions n'utilise pas les drones pour ses vues aériennes ? Et Stéphane Bern de pouvoir nous présenter, d'un sourire étincelant, "le plus beau village" ou "la plus belle maison de France". Rien de grave (avec toujours la possibilité de zapper), si ce n'est que ces mêmes drones peuvent devenir aussi la nouvelle arme des paparazzis. Ou qu'ils obligent les pouvoirs publiques à légiférer, avant que cela ne devienne le bordel. Des dangers possibles commencent à pointer le bout de leur nez.
Mais c'était sans compter sur un scénario non envisagé il y a encore un mois et qu'on pourrait intituler "Le drone et la centrale nucléaire". Ce n'est pas encore une histoire catastrophe mais un sujet de préoccupation : douze centrales ont été survolées en octobre. Sans revendication, sans explication mais avec de nouvelles interrogations sur la sécurité de ces points ultra sensibles face à cette nouvelle menace venue du ciel.