Ces erreurs de langage de mes élèves qui me crispent...

(crédit Christopher Badzioch / Getty)

(crédit Christopher Badzioch / Getty)

Je sais, c’est normal, ils sont encore petits… D’accord, c’est le rôle de l’école (?) de leur apprendre à parler correctement… OK, je veux bien cent fois répéter, corriger les erreurs les plus récurrentes, donner la forme correcte à chaque fois… Mais à ce stade de l’année, avec des élèves de neuf ans, je me dis parfois : « Mais bordel, c’est pas possible de parler de cette manière !!! ».

Liaison dangereuse

Bien sûr, il y a le très classique et toujours aussi insupportable : qui zont. Nous sommes en mai, mais j’entends toujours une fois par jour au moins une phrase du type : « Maître, c’est eux qui zont pris notre balle ». Attention, ne surtout pas répondre : « Ah bon, ils ont pris votre balle ? », sinon l'élève ne va pas comprendre pourquoi vous avez le droit au zzz et pas lui. (Corollaire : quand vous dictez "ils ont", vous trouvez souvent écrit "il sont"...).

Yverbe

Vous connaissez le verbe "yaller" ? Non ? Mes élèves ne connaissent que lui, et malgré mes efforts, continuent à être nombreux à me demander : « Maître, je peux yaller aux toilettes ? ». « Non, mais tu peux aller à ta place et réfléchir à une manière correcte de formuler ta phrase ».

Problème de pronom

Il ne se passe pas non plus une semaine sans que, corrigeant un problème de maths, je croise une réponse de ce type : « Il y en a 34 billes ». J’ai beau expliquer que "en", ce sont les billes, rien n’y fait. La meilleure correction à laquelle j’ai droit, c’est : « Il y en 34, des billes ».

Nen pêche

Il suffit de prendre les deux précédentes erreurs, dérive de liaison et pronom surnuméraire, pour obtenir ceci, entendu hier encore : « Maître, il nen a plein des élèves qui ont un chewing-gum ! ». Evidemment, j’ai évité de répondre : « Ils n’en ont pas l’autorisation, pourtant ! ».

Pas y a, la

La plupart d’entre nous, à l’oral, ont tendance à manger une partie des mots, ce qui peut donner, par exemple, « Y a des carottes à la cantine », au lieu de « il y a… ». Mais j’ai entendu plusieurs élèves, ces dernières années, dire systématiquement : « La des carottes à la cantine ». Marche aussi avec les haricots verts.

Crin crin quotidien

Je n’enseigne pas en maternelle (pitié), mais j’ai entendu un élève de CE2 me dire en début d’année, au moins une fois par jour pendant un mois : « Il est en crin de copier », ou « il est en crin de pleuvoir ». Grande était l’envie de lui botter le crin.

A bon escient

Alors que j’écrivais au tableau, plusieurs élèves m’ont signalé une faute de ma part. « Maître, vous avez écrit "utiliser" au lieu de "étuliser" ». Ils ont été très étonnés de découvrir que l’erreur venait d’eux, et un élève m’a même dit : « Pourquoi on dit "étuliser" et on écrit "utiliser", alors, c’est pas logique ?! ».

Discussion venue d’ailleurs

Dans la série séance de vocabulaire improvisée, on a eu une longue discussion sur une autre erreur supposée de ma part : j’avais écrit « soucoupe volante ». La quasi-totalité de la classe a bondi : « On dit une secoupe volante, maître ! ». Le pire, c’est que j’ai eu un mal fou à les convaincre qu’on disait bien soucoupe… L’un d’eux a tranché : « En fait, je crois qu’on dit saucoupe ».

... Et vous, à quelles horreurs erreurs avez-vous droit ?

 

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