Lundi 3 juillet. Au fond de nos trous et sans renfort depuis le 6 juin, on se sent un peu abandonnés par nos chefs à Londres. On s’en remet toujours pas que de Gaulle ne soit pas venu nous voir, ou ai eu un mot gentil pour nous quand il est venu à Bayeux le 14 juin dernier.
Heureusement qu’il y a les Anglais. Les commandos bien sûr, avec qui on combat depuis toujours, mais aussi les paras de la 6e Airborne qu’on a croisés pour la première fois au fameux pont Pegasus Bridge le 6 juin dans l’après-midi. Ah, c’était quelque chose cette jonction à Bénouville avec le général Gale qui nous attendait avec le champagne, un grand moment !
On a tout de suite retrouvé les paras britanniques dans notre secteur d’Amfreville-Bavent. Ici on est côte à côte avec ceux du 12e bataillon, ensemble face aux Allemands. On occupe les mêmes premières lignes. Ils sont logés à la même enseigne que nous, ils vivent dans des tranchées prêts à s’élancer au premier ordre.
Mais bon ça ne bouge guère pour le moment. Les Anglais ils en veulent comme nous ! Faut dire qu’ils ont une petite revanche à prendre depuis la catastrophe de Dunkerque !
En fait on veut tous la même chose, se débarrasser des Boches le plus rapidement possible…