Interview : Mathieu Sapin nous parle de son film 'Le Poulain' sur les coulisses d'une campagne présidentielle

Alexandra Lamy partage l'affiche avec l'acteur Finnegan Oldfield (photo Bac Films)

Après avoir croqué les coulisses de la campagne de François Hollande et les intrigues du Château, l'auteur de bande-dessinée, Mathieu Sapin a décidé de troquer ses crayons pour la réalisation. Son tout premier long métrage, "Le Poulain", sur grand écran le 19 septembre, esquisse le récit initiatique d'un jeune homme, interprété par Finnegan Oldfield, catapulté au sein de l'équipe de communication d'un candidat à l'élection présidentielle. La jeune recrue, qui pensait mener l'expérience deux semaines, va finir par se prendre au jeu aux côtés d'une impitoyable directrice de la communication jouée par la flamboyante Alexandra Lamy. Pour nous, Mathieu Sapin revient sur son film dévoilant les coulisses d'une campagne. Interview.

 

Dans votre film, Alexandra Lamy campe une directrice de la communication d'un candidat à l'élection présidentielle confrontée aux imprévus de campagne. Pour vous, quelle est la qualité première d'un communicant ? 

Mathieu Sapin : La qualité première d'un communicant, c'est d'utiliser l'actualité pour la tourner à son avantage. Par exemple un fait d'actualité qui peut être un peu polémique, un peu compliqué, un bon communicant, c'est celui qui va l'utiliser pour servir la communication du politique. Alors que tout un chacun, a tendance à se dire 'je préfèrerais qu'il n'y ait aucun problème, que tout roule', les gens qui font de la politique savent que ça ne 'roule' jamais et qu'au contraire, il faut savoir saisir les difficultés et les embûches à bras-le-corps.

Quels parallèles dressez-vous entre le métier de scénariste et celui de politique ou de communicant ? 

Mathieu Sapin : Il y a beaucoup de parallèles et c'est ce que j'essaie de dire dans mon film. Mon film porte sur la fabrication. Comment fabrique-t-on un récit ? Comment le met-on en scène ? Lors des projections publiques, certains spectateurs découvrent cela. Ils sont alors un peu choqués, mais cette mise en scène est obligatoire. Personne n'est complètement naturel. Personne ne dit exactement ce qu'il pense. Tout cela est beaucoup plus réfléchi, évidemment. Alors pour ce qui est des différences avec le métier de scénariste, une personne qui travaille sur la fiction va chercher les choses qui grattent un peu là où le communicant va essayer lui de donner une image positive. Avec Noé Debré, mon co-scénariste, on s'est beaucoup plongé dans les récits de la littérature du 19ème. Les classiques comme Balzac ou Stendhal. Notre modèle, c'était vraiment cela, les Illusions perdues, le Rouge et le Noir, les récits initiatiques.

Les hommes politiques ont-ils véritablement besoin de communicants ? 

Mathieu Sapin : François Hollande l'a dit plusieurs fois. Pour lui, c'est l'action politique qui est le meilleur communicant. Mais je pense que cela a ses limites. Il y a plein de moments où il aurait dû faire plus de confiance à la communication. Mais, c'est un point de vue. Je comprends le principe de dire que 'c'est le résultat qui compte et les gens voient le résultat'. Mais ce qui fait souvent défaut, c'est la pédagogie, expliquer son action, démontrer ce que l'on veut faire et cela passe par la communication.

En quoi la campagne d'un candidat à l'élection présidentielle, les péripéties de son staff, peuvent rendre aussi accro qu'une série TV ? 

Mathieu Sapin : C'est un peu mon vécu personnel. Je voulais faire un film qui s'adresse à tout le monde et qui ne soit pas un truc d'entre-soi politique. Et donc ça passe par le personnage d'Arnaud qui n'est pas du tout concerné au début du film. Il est là par hasard et se retrouve embarqué malgré lui. Un peu comme moi. Arnaud pense qu'il va intégrer l'équipe juste pour une semaine ou deux et veut bien jouer le jeu. Et, il finit par se prendre au jeu, justement. Ce qui est paradoxal parce qu'il en prend plein la poire. N'importe qui serait parti en courant. Mais le côté addictif prend le dessus et voilà on a envie de savoir ce qu'il va se passer. Des enjeux commencent à se dessiner. Je l'ai vécu personnellement. Je n'étais pas du tout concerné par la politique. Quand, en 2011, le journal Libération me propose de suivre la campagne présidentielle, au début, je regarde cela un petit peu de loin. Et puis je me rends compte que j'ai des petites portes d'entrées qui s'ouvrent et que j'ai des accès privilégiés. Et petit à petit je me prends au jeu et je deviens accro. Et quand vous dites série, c'est très juste : j'avais l'impression d'avoir devant moi des personnages de série avec des retournements de veste, des coups de théâtre. Et ça ne m'a pas quitté depuis... C'est pour ça qu'en 2017 j'ai remis le couvert ! Il y a quelque chose qui est fascinant en politique, c'est que la réalité est toujours plus forte que la fiction. Si l'on parle de l'année 2017, si l'on parle du Brexit, de l'arrivée de Trump au pouvoir et de Macron, tout cela était impossible à scénariser et à anticiper un an plus tôt. Donc il y a un effet de série qui est beaucoup plus fort que dans les séries. Et l'ironie, c'est que si tu mets ça dans une série, on va te dire, ce n'est pas crédible. Ça ne tient pas la route.

Quelle est la part entre la réalité et la fiction dans votre film ? 

Mathieu Sapin : Avec Noé, nous avons commencé à travailler en 2014-2015, on avait à l'époque besoin, pour l'histoire, d'un coup de tonnerre qui dévie un peu le cours de la campagne. Alors on a imaginé un truc qu'on trouvait complètement dingue et on était certains que ça n'arriverait pas et c'était... le Brexit ! Et un an plus tard, le Brexit arrive et là on se dit : 'bah mince, je ne peux plus mettre ça dans mon scénario, ça ne produit pas le même effet du tout'. C'est très difficile d'écrire par rapport à la réalité. On a essayé plutôt de faire un pas de côté. Il y a plein de choses qui font penser à l'actualité, mais c'est toujours en écho. Je voulais surtout montrer les rapports de force, de pouvoir, de désir et éventuellement aussi d'entraide entre les personnages au sein d'une équipe de campagne. Parce que ça aussi, c'est politique. Le politique, il commence déjà au sein de l'équipe. Il y a des jeux de position, et je l'ai bien vu quand j'ai suivi la campagne. Tout le monde prétend ramer dans le même sens mais en même temps, chacun regarde son petit intérêt personnel pour savoir où il va se retrouver à l'arrivée. C'est normal. Je ne cherche pas à condamner. Je trouve ça tout à fait normal. Mais je voulais à tout prix également montrer le côté humain de l'équipe. Ce ne sont pas des robots. Ce sont des gens qui ont tous des enjeux, des désirs personnels, des défauts mais qui sont aussi touchants même s'ils ne sont pas des anges.

Mathieu Sapin, réalisateur du film 'Le Poulain". Image cineseries-mag.fr

Mathieu Sapin, réalisateur du film 'Le Poulain". Image Bac Films

Une campagne est-elle un scénario parfait, imaginé par les politiques et conseillers, qui se heurte au réel ? 

Mathieu Sapin : Les hommes et les femmes politiques, lorsqu'ils font campagne, annoncent un scénario idéal. Sauf que cela n'arrive jamais parce que ce scénario idéal est contraint par d'autres personnes, qui ont d'autres scénarios idéaux et qui ne vont pas dans le même sens... C'est le jeu ! Mais c'est vrai que, du point de vue du citoyen, les gens sont parfois déroutés par une forme d'assurance, de confiance au moment de la campagne. La réalité n'est pas du tout conforme à ce qui est énoncé. Ce qui m'a toujours amusé dans la campagne, par exemple, c'est que lorsque l'on prévoit un déplacement et qu'il a effectivement lieu, au même moment surgit un événement dans l'actualité internationale ou nationale, qui vient complètement blackbouler le scénario prévu. Le bon communicant, c'est celui arrive à récupérer la situation pour la reprendre à son compte afin de s'exprimer ou de réagir. C'est très frappant. Ça ne se passe pas forcément lors d'une campagne d'ailleurs. J'avais suivi un déplacement de François Hollande en Afrique de l'Ouest. Nous étions à Abidjan. Tout était bien organisé. François Hollande rencontre des associations, la mairie. Des prises de paroles sont organisées avec les chefs d'entreprises. Lors d'une prise de parole avec Ouattara au palais présidentiel, tout est orchestré pour que ça se passe bien et qu'on donne une image positive de la coopération entre les deux pays. Et là, d'un seul coup, on voit tous les journalistes sur leurs téléphones en train d'halluciner. L'avion de la Malaysia Airlines venait de disparaître (ndlr : Selon les autorités malaisiennes, l'appareil s'est accidentellement abîmé dans le sud de l'océan Indien, où il a été détecté pour la dernière fois par des satellites. Les enquêteurs ne privilégient à ce jour aucune hypothèse pour expliquer un tel écart du plan de vol initial). Immédiatement, les journalistes demandent une réaction sur cet événement. À partir de ce moment précis, toute la journée a été complètement chamboulée. Ce qui m'a frappé, c'est la manière dont une rencontre bien orchestrée part complètement en vrille sous l'effet de l'actualité.

La construction d'un récit est-elle finalement tout ce qu'il reste aux politiques ? Pensez-vous qu'ils sont impuissants et agissent le plus souvent en réaction ?

Mathieu Sapin : Non, ils ne sont pas impuissants. Ils essayent de mener une action, mais cette action est contrariée. Cependant, au bout du compte, ils arrivent quand même à faire des choses, même si ce n'est qu'une partie de ce qu'ils annoncent vouloir faire. Le malentendu vient du fait qu'en campagne, ils devraient plutôt dire 'je vais faire ce que je peux, mais ce n'est pas gagné parce qu'il va se passer mille trucs qui vont faire en sorte que je ne vais pas y arriver, mais je vais essayer !' Un vrai discours honnête, ça serait cela. Mais quand on entend 'impuissance', on a l'impression qu'ils ne peuvent rien faire et que s'ils restaient les bras croisés dans leur bureau à jouer à Tetris ce serait pareil.

Pensez-vous que les communicants n'ont pas de convictions ou d'engagement ? 

Mathieu Sapin : Le personnage d'Alexandra Lamy est terrible. Elle choque beaucoup les gens qui voient le film. Ils ne sont pas habitués à la voir comme ça, car elle est extrêmement populaire. Ça n'est pas anodin d'avoir proposé à Alexandra ce rôle là : elle est tout l'inverse ! Mais dans le film, elle est quand même européïste et elle ne lâchera pas sur le sujet. Elle a des convictions. Mais c'est vrai, elle est très cynique dans le sens où elle est toujours dans le coup d'après. Elle n'est pas angélique. On peut prendre cela pour du cynisme mais c'est de la realpolitik. Dans mon film il y a beaucoup de conseillers politiques. Communicant, c'est un terme très général. Mener campagne, c'est livrer une bataille avec des adversaires. Et cela implique de déterminer comment contrer les adversaires. On parle de victoires, il y a des éléments guerriers. Il est possible de faire une allégorie avec les échecs : un bon joueur d'échec, c'est celui qui va anticiper les coups. La grande qualité des communicants et conseillers, c'est de savoir s'adapter et être mobiles. Si on est trop raide, si tout ne se passe pas comme prévu, il faut pouvoir réagir.

Dans votre film, vous faites jouer Gaspard Gantzer. A-t-il un rôle de communicant ?

Mathieu Sapin : Gaspard Gantzer n'est pas un communicant dans ce film. C'est un conseiller politique. C'est drôle, parce qu'on a fait pas mal de rencontres et à chaque fois les gens réagissent beaucoup sur le sujet. Je ne pensais pas que ça allait être aussi remarqué. J'imaginais bien que les journalistes allaient en parler et ce n'est pas innocent de ma part, mais lors des rencontres avec le public, les spectateurs ne vont pas forcément parler du candidat, du rapport homme-femme qui est aussi un sujet, des rapports de pouvoir et d'abus de pouvoir. À chaque fois, la même question : 'comment se fait-il que Gaspard Gantzer soit dans le film ? Comment vous l'avez recruté ?' C'est très curieux ! Mon film je le conçois comme une fable. On n'est pas du tout dans une chronique, au coeur de l'actualité. Pour moi, c'est une fable, un coming of age. Un jeune homme, un peu innocent, qui arrive dans la contrée étrange qu'est la politique, lors d'une campagne présidentielle. Il croise alors des personnages un peu archétypaux : la femme fatale, la sorcière, le roi... On peut vraiment le lire comme ça. Ce que je trouvais intéressant, c'est de croiser ce récit avec un contexte particulier, celui d'une campagne présidentielle, avec crédibilité, de manière documentée. J'ai essayé de faire en sorte qu'on soit vraiment très proche d'une réalité. Par exemple, il y a dans le film beaucoup de journalistes qui sont de vrais journalistes. Je voulais avoir de vraies émissions de TV. Alors bien sûr, on les a scénarisées, mais je voulais qu'on soit vraiment sur le plateau de Bruce Toussaint, sur le plateau de Laurence Ferrari. Dans le film, on croise des journalistes qui sont présents lors des déplacements. Et très souvent ce sont des vrais journalistes : Antoine Guiral qui bosse pour le média Les Jours, Grégoire Biseau, Elisabeth Pineau... En poursuivant cette démarche, je cherchais quelqu'un pour jouer un rôle de conseiller politique. Le personnage était écrit, c'était très scénarisé. J'ai vu en casting pas mal de comédiens. Mais je n'arrivais pas à y croire. À chaque fois les types étaient très sérieux. Un peu à l'américaine, comme si tout était très grave. Un peu à la House of Cards, stratèges, impitoyables. Les conseillers politiques que j'ai croisés, étaient bien sûr très malins, impitoyables et tout ce qu'on veut... Mais en apparence beaucoup plus patelins, beaucoup plus marrants. En général, ils sont très séduisants, et aussi d'un abord sympathique. Je pense à Aquilino Morel, en l'occurrence. Et donc je me suis dit, il faudrait quelqu'un comme Gaspard. Gaspard, c'est un vrai personnage. Il a une voix, il a un physique. Il a un rire aussi. Et donc voilà je me disais ça serait un bon modèle. Mais je ne trouvais pas de comédiens. Et puis on était à l'été 2017 et je me disais après tout, Gaspard, il a du temps maintenant. Il connaissait le projet parce que je l'avais beaucoup sollicité. Je voulais tourner à l'Élysée ; on avait rencontré François Hollande avec mes comédiens, etc. Donc je l'ai contacté, je lui ai fait lire le scénario. Ce qui était bien parce qu'il a pu faire des retours et globalement il trouvait ça très crédible. Et donc je lui ai proposé le rôle et il n'a pas hésité longtemps. Je crois que ça l'a beaucoup intéressé parce que c'est quelqu'un de très curieux. Il a vraiment joué le jeu. Il était très bon élève. Il a regardé comment se déroulait une journée de tournage. Il a travaillé avec une coach. Il n'a pas fait ça par-dessus la jambe, pour rigoler. C'est vraiment un rôle, pas très important, certes, mais c'est un rôle. Il a quatre, cinq scènes quand même. Ça n'est pas juste une apparition ! Et puis il y a aussi deux autres vertus à son intervention. Du fait de sa présence, c'était très crédible pour les comédiens. Quand ces derniers avaient des questions plus générales sur la politique, ils bombardaient Gaspard de questions. Il leur a donné plein d'éclairages. Une autre vertu, c'est que dans mon film, le candidat est interprété par Gilles Cohen qui est un acteur génial. Gilles, ce qu'il aime beaucoup, c'est improviser et faire en sorte que ça décolle. Lors du tournage, il y a eu plusieurs moments où il est parti en improvisations. Et je les ai gardées dans le film, parce que c'est très vivant. Je pense notamment à une séquence où il y a une réunion de com' . On joue la scène et à la fin je laisse toujours tourner la caméra pour voir ce qu'il se passe. Et tout d'un coup, Gilles interpelle Gaspard qui était assis à la table et lui dit 'bon sinon, on en est où sur la question de la TVA ?' . Quelqu'un comme Gaspard peut répondre avec sens. Honnêtement, un comédien, aussi bon soit-il, ne pourrait pas faire d'impro sur la TVA. Parce qu'il ne serait pas capable de sortir un truc qui tient la route.

Avez-vous multiplié les rencontres avec des politiques et les journalistes lors de la préparation du film ? 

Mathieu Sapin : Oui, j'ai beaucoup emmené mes comédiens dans des rencontres avec des acteurs politiques. Jusqu'au président de la République lui-même. Gilles Cohen m'a demandé 'est-ce que tu crois qu'il accepterait de me rencontrer pour poser des questions la campagne du point de vue d'un candidat ?'. J'ai aussi emmené Finnegan à une conférence de presse de sortie de conseil des ministres. Dans le film, il y a un personnage de journaliste joué par Géraldine Martineau : je l'ai emmenée à BFM, à Libé, et à l'Élysée.

Avez-vous reçu un bon accueil de la part des politiques et des journalistes sollicités ? 

Mathieu Sapin : J'ai constaté à quel point la politique était fascinée par le cinéma. Les politiques étaient toujours disponibles. Je n'ai eu aucune difficulté, aucun problème. Il y a vraiment une curiosité, une fascination. Le cinéma, c'est magique à leurs yeux. Ca vient aussi du fait qu'il y a beaucoup de passerelles entre les deux mondes. Cela tient au récit, à l'image, à la popularité, au désir, à la séduction... Comment susciter le désir ? C'est très étonnant... Et puis toutes les séries dont on parle, Baron Noir, etc. ils les regardent ! C'est drôle ! J'ai montré mon film à quelques amis journalistes politiques qui ont fait une tête un peu effarée en sortant. Les gens sont surpris. Ils ne s'attendent pas à cela. C'est tout à la fois c'est une fiction, un récit imaginaire, mais il y a plein de choses qui sont très vraies. Nous sommes allés jusqu'à tourner à l'Élysée.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? 

Mathieu Sapin : J'adorerais que ce film soit apprécié à l'étranger par des gens qui ne connaissent pas forcément la politique française, mais qui vont malgré tout, s'intéresser au destin de ses personnages. Je suis content du résultat, mais je pense que le pari est gagné si on appréhende le film comme une histoire à part entière. Et pas comme une chronique de la politique française des années 2017. Si mon film tient la route dans quinze ans, je serais vraiment content.

Propos recueillis par Anne-Claire Ruel

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