Envie de découvrir la communication politique et les coulisses du pouvoir ? Vous êtes au bon endroit. Voici l'Episode 3 du petit lexique (un peu beaucoup second degré pour les puristes QUI N'AURAIENT PAS COMPRIS). Haters gonna hate, pas de hiérarchie dans les sujets abordés, qu'il s'agisse de termes de communication politique ou d'anecdotes liées à l'exercice du "métier".
SAISON 1 - EPISODE 3
Sondages d'opinion
Selon la définition du Larousse : "enquête statistique dont le but est de connaître, à un moment donné, la manière dont se répartissent les opinions individuelles à propos d'une question donnée". En 1938, c'est Jean Stoetzel, agrégé de philosophie attiré par les statistiques et la sociologie, qui s'est intéressé à cette technique venue tout droit d'Amérique, au point de lui donner son nom.
Bizarrement, AUCUN politique ne les lit, JAMAIS...
Bizarrement TOUS connaissent par coeur leur courbe de popularité. Essayez un peu de retirer des mains d'un ministre/député les stats qui viennent juste de tomber, JUSTE POUR VOIR.
Sans compter que lorsqu'ils leur sont favorables, ils en verseraient presque une petite larme de joie, tel Alain Juppé dans #DPDA, dites-donc. BANDE DE SENTIMENTAUX, va
Politique à la télévision
"A la télévision, il faut que Madame Michu voie la sincérité de l’homme qui parle, la voie dans son regard. Il doit être habité par une vérité, sinon, ce n’est pas la peine de faire de la politique" explique Michel Bongrand dans un entretien accordé aux Dossiers de l’Audiovisuel. A cela on serait tenté de répondre : "c'est vrai que ce n'est pas faux, mec". Car comme le dit si bien Jacques Séguéla, "la télévision s'écoute avec les yeux" et la politique à la télévision, c'est quand même avant tout...euh...enfin... de la télévision, quoi. "La télévision ne privilégie pas l’approche argumentative et vérifiable - le logos, selon les Grecs – mais par le biais de la narration, s’apparente davantage à ce que ces mêmes grecs nommaient le muthos, discours narratif invérifiable" révèle Marlène Coulomb-Gully dans La démocratie mise en scènes. ESTHETISATION DU POLITIQUE, J'ECRIS TON NOM. EN LETTRES CAPITALES.
Campagne
Suite d’épreuves rituelles telles que la déclaration de candidature, la participation aux meetings, les débats, pour aboutir au dénouement : l'élection et la victoire (forcément). "L’épreuve est un grand thème du symbolisme ethnologique, dont l’Histoire de Jésus peut, dans notre culture, être considérée comme le parangon. Après la purification dans le désert et l’épreuve de la croix, c’est la victoire paradoxale au-delà de la mort", rappelle Marlène Coulomb-Gully. De la même façon, les héros médiatiques -aka les responsables politiques- doivent subir plusieurs épreuves avant d’accéder à leur Graal : le P.O.U.V.O.I.R. "Le héros doit donc étonner apparaître là où on ne l’attendait pas, proférer la devise qui étonne ou l’injure qui tétanise, et bien entendu vaincre. Homme seul au départ, il doit capitaliser les soutiens, faire revivre des entreprises, des villages ou des banlieues, apporter le succès là où régnaient que misère et désespoir" résume Jean-Paul Gourevitch, dans L’image en politique. Trois fois rien quoi. Non, vraiment.
Soirée électorale
Les trois temps de la politique à la télévision -ou la trilogie passé, présent et futur- sont réunis lors de cette soirée qui emprunte une dramaturgie propre au rituel. Augures, incantations, révélations, déclarations, rien ne manque à l'appel. "La soirée électorale à la télévision, c’est le cycle de l’éternel retour qui règle la vie sociale, par le choix populaire d’un héros qui jugulera la menace. L’élection renvoie donc aux origines de la République. Les symboles en ce sens abondent dans le rituel de la soirée électorale. Les rappels historiques fréquents, comme les comparaisons statistiques, les anecdotes ou encore la mémoire politique, servent à la reconnaissance originelle. […] Le cadre télévisuel devient ici une vitrine dans laquelle défile le patrimoine politique français", pour Richard Godin dans Le rituel de la soirée électorale télévisée. Bizarrement, il y a toujours un gagnant et un perdant. Etrangement, ils utilisent systématiquement les mêmes éléments de langage. A croire qu'il n'y a JAMAIS de score en demi-teinte. JAMAIS #CoucouNicolas
Pour voir l'Episode 1, c'est ICI.
Pour voir l'Episode 2, c'est ICI.
Anne-Claire Ruel
Coup de cœur, coup de gueule, coup de poing, n’hésitez plus : venez débattre et tweeter. Cette page est aussi la vôtre vous vous en doutez. Pour "Fais pas com’ Papa", un seul hashtag : #FPCP et une seule page Facebook : Fais pas com' papa.