Petit manuel de communication non violente à l'usage de l'UMP

Devant le siège de l'UMP rue de Vaugirard, à Paris, le 26 mai 2014. (THOMAS SAMSON / AFP)

Certes, la séquence du "14 juillet" sur fond de discours présidentiel épargne l'UMP ce jour. Mais qu'on ne s'y trompe pas : au sein de l'UMP, faites vos jeux, rien ne va plus ! Rachida Dati tweete à boulet rouge sur François Fillon et Alain Juppé. Bruno Le Maire recommande aux membres de l'UMP de "faire du sport, prendre leurs baskets, se détendre, se coucher tôt". Près d'un tiers des militants réclame une dissolution de leur parti pendant que les ténors de l'UMP partent en chasse contre la "taupe" à l'origine des fuites dans la presse. Pour mettre à profit cette journée d'accalmie médiatique, voici un petit manuel de communication non violente à l'usage de l'UMP, à réviser en ce 14 juillet.

La communication non violente : un moyen mnémotechnique, le corps humain

Mise au point par Marshall B. Rosenberg, la communication non violente -plus communément appelée "CNV" en référence à Gandhi-, "repose sur une pratique du langage qui renforce notre aptitude à conserver nos qualités de coeur, même dans des conditions éprouvantes." L'objectif ? Eviter tout dérapage de violence et favoriser le dialogue. Très facile d'application, elle repose sur quatre temps bien distincts. Et pour les retenir, un moyen mnémotechnique simple : le corps humain.

1 Tête : présentez les faits

Vous vous appelez Rachida Dati et vous voulez vous défendre des fuites parues dans la presse sur le montant de vos factures de téléphone ? Dans un premier temps, restez factuelle ! Présentez les actes avérés de manière neutre, sans interprétation et surtout sans jugement. Incontestables, ils seront incontestés. Ni ressentiment, ni grief. Les faits, rien que les faits : votre interlocuteur ne doit pas se murer dans l'auto-défense agressive.

2 Coeur : exprimez ce que vous ressentez

La présentation des faits passée, exprimerez alors ce que vous ressentez. Cette étape peut d'ailleurs être occultée dans le milieu professionnel si elle ne correspond pas à la culture de votre entreprise. Décrivez précisément vos freins, blocages, sentiments et émotions concernant une situation qui vous affecte. Et ce, sans interpréter les actes de votre interlocuteur. Que ressentez-vous ? De quoi avez-vous peur ? Etes-vous triste ? Etonné ? Frustré ?

3 Ventre : verbalisez vos besoins

Quels sont vos besoins ? A cette étape de votre communication, vous devrez  les clarifier et surtout, les assumer. D'ailleurs, pour Marshall B. Rosenberg « tout conflit est l'expression tragique d'un besoin insatisfait ». Les exprimer, c'est donc faire la lumière sur vos manques et donc apporter en partie la solution à la résolution du problème. « Les besoins sont des manifestations de la vie » et pour les formuler, essayez de répondre à la question "qu'est-ce qui pourrait vous rendre la vie plus belle ?".

4 Jambes : explicitez vos demandes

Via ce dernier point, il vous faudra déterminer vos demandes d'action, mais sans rien exiger de l'autre. Les demandes formulées devront être réalisables, précises, positives, simples, concrètes et surtout...explicites. Pas de place à l'imprécision.

" L'UMP c'est un ventilateur à m.... Tu rentres dans la pièce, tu te fais éclabousser ! " aurait déclaré Nicolas Sarkozy. Pour la bienveillance et l'empathie, on repassera. Pas vraiment sûr que le seul 14 juillet suffise à l'UMP pour changer de posture de communication. Pourtant, le parti ferait bien car "nous ne pouvons changer le monde que si nous changeons nous même, et cela commence par notre langage et notre façon de communiquer" selon Arun Gandhi, le petit-fils du Mahatma.

Alors, si anecdotique la communication ?*

Anne-Claire Ruel

*NDLR : La CNV fonctionne aussi sur votre boss qui refuse de vous augmenter, votre petit-ami qui tente d'esquiver la vaisselle après ce dîner réunissant 234 convives dans votre 40m2, votre mère qui veut vous imposer la visite de cette grande-tante, inconnue au bataillon, perdue de vue depuis 1983.

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