Le modèle ElectionScope propose une démarche politico-économique qui permet d'anticiper de façon précoce les choix électoraux.
Mais qu’est-ce que la prévision ?
Pierre Dac se moquait : « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » Mais implicitement il touchait du doigt un point crucial. Tout individu est mieux à même de décider dès lors qu’il est mieux informé. La prévision est un supplément d’information qui permet de réduire l’incertitude contenue dans tout évènement futur.
L’origine du terme prévision vient du latin praevisio voir avant, voir au-delà. Prévoir c’est deviner à l’avance, mais c’est aussi organiser à l’avance.
Mieux vaut une prévision fausse mais précoce
Ainsi, plus la prévision sera précoce et plus elle permettra de mieux s’organiser. Certains osent affirmer de façon un peu provocatrice qu’une prévision juste qui passe inaperçue, …est sans intérêt, une prévision fausse ou exagérée qui conduit à une bonne décision est, à ce titre, préférable.» (Jessua et alii (2001)).
« 20 fois sur le métier remettez votre ouvrage… » (Boileau)
ElectionScope adhère aussi au conseil du Nobel d’économie Paul Samuelson: « If you must forecast, forecast often. Si vous devez prévoir, faites-le souvent», laissant entendre que la première tentative de prévision est rarement la bonne. Il faut affiner souvent mais pas trop, et surtout pas trop tard. Trop près de l’évènement la prévision est moins utile : quel intérêt a-t-elle d’annoncer ce que tout le monde attend pour demain? Alors qu’à 3 ou 6 mois de l’échéance …
Electionscope connait bien la situation pour avoir –soyons honnête- annoncé une possible victoire très très serrée de Nicolas Sarkozy à 50,2%. Issue que l’on dit too close to call outre Atlantique quand on voit que l’on est plutôt dans la zone de l’indétermination. Certains diraient que le modèle Electionscope a failli. Oui, peut-être, mais là n’est pas le problème, car il a surtout envoyé très tôt le signal d’un résultat serré quand les sondeurs à la même époque (3 mois avant le premier tour) allaient jusqu’à gratifier François Hollande de près de 60% des voix (son score sera finalement de 51,3% en métropole).
Mea culpa … pourquoi ?
La quête du résultat exact étant écartée, cela signifie qu’il faudra justifier les erreurs de prévision que sont les écarts entre prévu et réalisé, comme nous l’avons fait pour 2012 (http://www.electionscope.fr/prévision-électorale/election-présidentielle-française-de-2012/).
Churchill avait raison « Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit.»