Municipales 2014: "Pouvoir de nuisance", il n'y a pas que le FN!

A chaque élection, qu’elle soit locale où nationale, le débat s’ouvre sur la question du « pouvoir de nuisance » que le FN serait en mesure d’exercer à destination de la droite. Cette question revient à agiter le spectre d’un FN fort, capable de se maintenir au second tour des municipales par exemple, et de provoquer des triangulaires dont l’issue est effectivement électoralement nuisible pour la droite.

Le FN obstacle pour la droite, une histoire qui souvent se répète

En 1995 cette dernière à laissé échapper 20 villes de plus de 30 000 habitants, récupérées en triangulaires par une gauche, pourtant très minoritaire. Le second tour de la présidentielle de 2012 est un autre exemple de la capacité d’un parti à influer sur l’issue et les chances du sortant. Or, pour Electionscope, c’est bien le poids du vote FN à 17,9% au premier tour, et l’appel au vote blanc de Marine le Pen pour le second tour, qui ont réduit les faibles chances de Nicolas Sarkozy ( http://www.electionscope.fr/prévision-électorale/election-présidentielle-française-de-2012/ ).

Des sortants en position fragile, plus exposés au « pouvoir de nuisance » des partis qui refusent l’union … il y en a aussi à gauche

Des maires sortants de gauche pourraient pâtir du refus d’alliance de la gauche de la gauche. En présentant des listes indépendantes le Front de Gauche (FG) ou le Parti de gauche (PG) souvent rejoint par EELV entendent protéger leur liberté de parole. Ils peuvent ainsi exprimer explicitement leur désaccord avec certains choix gouvernementaux, jugés trop éloignés des attentes de leur électorat ou trop proches des intérêts du patronat. Une position qui, sans être généralisée, se retrouve néanmoins dans de nombreuses municipalités. Ainsi, à Sevran Stéphane Gatignon le sortant (EELV) uni au PS et au PRG va devoir affronter la liste FG de la très médiatique Clémentine Autain. Ou encore à Quimper, où en dépit de l’alliance du PCF et du PRG avec le sortant Bernard Poignant (PS), la désunion à gauche semble avérée. Il faudra compter avec la liste de Patryk Szczepankiewicz (FG, NPA), une liste EELV autonome de Daniel le Bigot et la liste EXG et autonomiste de Naig le Gars (Gauche Bretonne, UDB: formation autonomiste bretonne).

La désunion à gauche pourrait être préjudiciable, en particulier, aux sortants déjà fragilisés par un socle électoral ne leur laissant pas espérer mieux qu’une victoire à l’arraché.