A croire qu'ils le font exprès : un candidat républicain au Sénat dans l'Indiana, Richard Mourdock, a livré mardi 23 octobre une explication qui passe mal pour appuyer son opposition à l'avortement, y compris en cas de viol.
Interrogé sur cette position pendant un débat télévisé, Mourdock a expliqué : "Je me suis moi-même longtemps interrogé sur cette question, mais j'ai fini par réaliser que la vie était un don de Dieu. Et même lorsque la vie commence dans une situation aussi terrible que celle du viol, c'est quelque chose que Dieu a voulu."
Ses commentaires ont immédiatement provoqué l'indignation des démocrates et fait la une des journaux nationaux : deux mois après les propos du républicain Todd Akin, qui expliquait que les grossesses étaient de toute façon improbables en cas de "vrai viol", ils mettent à nouveau sur le devant de la scène l'aile droite religieuse du parti de Mitt Romney, et sous un jour peu flatteur...
Un timing peu opportun pour Mitt Romney
Pas de chance pour le candidat à la présidentielle, la déclaration de Mourdock intervient deux jours après le début d'une campagne publicitaire où Romney apparaît à l'écran pour le soutenir officiellement dans l'élection sénatoriale. La porte-parole de Mitt Romney s'est contentée de déclarer que le candidat "n'était pas d'accord avec les [dernières] déclarations de Richard Mourdock".
Les démocrates auraient pourtant tort de plastronner sur cette affaire. Sur Slate, David Weigel rappelle en effet que le représentant démocrate Joe Donnelly, l'adversaire de Mourdock dans l'élection, a lui-même soutenu au Congrès une loi limitant le financement public pour l'avortement et qui faisait la distinction entre "viol" et "viol avec contrainte".