La dette, le fléau qui met tous les républicains d'accord

Le président du Comité national républicain Reince Priebus à la tribune de la convention lundi 27 août.

Trois coups de maillet, et cette simple phrase :"Je déclare la convention ouverte". Reince Priebus, le président du comité national républicain, n'est resté que quelques minutes sur scène lundi 27 août pour lancer officiellement l'évènement majeur de son parti.

Malgré le report de 24 heures lié à la tempête Isaac, les organisateurs de la convention ont maintenu le démarrage symbolique de deux cadrans dont les chiffres défilent à vive allure sous le grand dôme du Tampa Bay Times Forum : les montants de la dette américaine, respectivement accumulés à ce jour et sur les quatre jours de la convention.

"La premier cadran révèlera à tous l'ampleur du problème, le second cadran montrera à la nation tout ce que dépense le gouvernement en seulement quatre jours", a souligné Reince Priebus. Le symbole affiché à la convention n'est pas choisi par hasard : l'explosion de la dette américaine, dont le montant brut frise désormais les 16 000 milliards de dollars, est un sujet brûlant pour l'administration Obama, un de ceux que la campagne de Mitt Romney entend bien mettre au centre du débat. Ils n'ont pas à fournir beaucoup d'efforts : l'état des finances fédérales figure dans le top 3 des préoccupations des électeurs américains.

"Notre président actuel a pour solution à tout d'augmenter les dépenses"

L'aile droite du parti républicain est particulièrement virulente sur le sujet, mais elle n'est pas la seule. Venu assister à l'ouverture de la convention, Justin Machacek se définit comme un "Milton-Friedman conservative", du nom d'un des théoriciens les plus reconnus du libéralisme. Un républicain traditionnel, plutôt au centre de son parti.

Sur la dette, il est catégorique. "L'année dernière a été la première où la dette nationale du pays a excédé son produit intérieur brut. C'est un modèle insoutenable à long terme, c'est tout simplement impossible", explique ce délégué venu représenter le Texas.

Justin Machacek admet volontiers que son camp porte sa part de responsabilité, avec les baisses d'impôts généreuses et les guerres des années Bush, qui ont creusé la dette. "Mais Obama a fait bien pire. La dette qu'a générée Bush en huit ans, Obama l'a générée en quatre ans, et ce n'est pas encore terminé." (Un calcul que réfute, avec plus ou moins de mauvaise foi, le camp Obama).

Cindy Costa, déléguée de Caroline du Nord, discute avec d'autres militants dans le grand hall de la convention.

Le duo Mitt Romney-Paul Ryan pourra-t-il faire mieux ? Le candidat républicain martèle sa volonté de mettre fin à l'hémorragie. Cindy Costa, venue représenter la Caroline du Nord, le croit. "Je pense que ces deux hommes ont les compétences dont nous avons besoin aujourd'hui pour la présidence du pays", dit cette businesswoman mère de quatre enfant, qui explique s'inquiéter pour l'avenir de la jeune génération. "Notre président actuel a pour solution à tout d'augmenter les dépenses pour tenter de stimuler l'économie. Tous ceux qui ont déjà tenu un budget savent que quand il n'y a plus d'argent, on doit couper les dépenses. La présidence d'Obama est un échec, il doit être remplacé."