Parmi les ouvrages qui nous ont aidés à préparer la spéciale 11 novembre mercredi à 9h50, "Les guerres du président", de David Revault d'Alonnes, notre confrère du Monde, s'est imposé naturellement tant son sujet est connexe au nôtre. Le 11 novembre n'est pas seulement la commémoration de l'armistice de 1918 mais aussi celle des morts pour la France. Les noms des soldats morts en opérations extérieures seront lus, une fois de plus. Ils sont quatre cette années. On imagine difficilement la charge psychologique pour un président à l'écoute du nom de ces hommes ou femmes, morts appliquant ses décisions politiques.
Nathalie Saint Cricq, cheffe du service politique et habituée de nos spéciales, a aimé le livre :
Les métamorphoses de Hollande
Rien ne le prédisposait à devenir chef de guerre, ni son tempérament plutôt placide et rond, ni son faible goût pour la chose militaire, bref pas du genre à reconstituer les batailles de Napoléon les mercredis après-midi comme le faisait Nicolas Sarkozy à 12 ans. Il n’a jamais été « très mirlo » comme l’avoue un proche. Et pourtant….Dans les guerres du Président David Revault d’Allonnes analyse les métamorphoses d’un François Hollande qui a su se couler à la perfection dans l’uniforme de Chef des Armées.
Contraint et servi par les circonstances
Les circonstances l’y ont contraint mais elles l’ont également servi, lui permettant de s’y révéler. De quitter son statut de président normal pour enfin habiter la fonction présidentielle. Mali, Centrafrique, attentats à Paris, Syrie, on découvre un Président qui tranche, décide, assume, sans tergiverser. Comme l’explique Bernard Cazeneuve cité par l’auteur « Quand les djihadistes attaquent Bamako, vous n’organisez pas un symposium. Un François Hollande qui se délecte de l’organisation militaire avec ses chaines de décision courtes. Il décide , on lui obéit et… les résultats ne se font pas attendre…. Bref le contraire de la vie politique, de l’économie ou du PS, et il aime ça.
La part de com'
Un ouvrage qui nous fait pénétrer dans les coulisses de la War Room Elyséenne, mais qui démonte aussi les éléments de communication dont use et parfois abuse l’Elysée, pour renforcer l’image, l’autorité et la stature de François Hollande. Même si ce dernier concède « n’avoir jamais vu une élection se gagner sur l’international », il sait très bien qu’une partie de sa popularité est liée à ces « opex » opérations extérieures, et que la gestion de la séquence post -Charlie lui a fait reprendre 20 points dans les sondages. Un décryptage édifiant.
Nathalie Saint-Cricq