J-2 avant la spéciale 11 novembre ! Nous prendrons l'antenne peu avant 10 heures, pour plus de deux heures d'émission. Outre la couverture de la cérémonie présidentielle, commentées par Marie Drucker, Pierre Servent (notre spécialiste des questions militaires, éminent collectionneur - https://blog.francetvinfo.fr/editions-speciales-les-coulisses/2015/11/02/le-coeur-de-pierre.html -) et Isabelle Veyrat-Masson (historienne, sociologue des médias), nous apporterons, cette année encore, plusieurs valeurs ajoutées qu'il est temps de dévoiler ! Ce sera l'objet des prochains articles, à commencer par celui-ci.
Faucheurs de marguerites
Surnom donné aux pionniers de l'aviation. C'est aussi le titre d'une série germano-franco-canadienne créée par Jean-Louis Lignerat et Jean Vermorel et diffusée à partir de 1974 sur la troisième chaîne de l'ORTF. Je l'ai découverte plus tard, au début des années 80 lors d'une rediffusion, et j'adorais son générique. Un monument musical et poétique 🙂 ! Séquence nostalgie de quadra (attention ça décoiffe) :
1915 est l'année d'entrée en lice de l'aviation de combat
Jusque-là les avions ne servaient qu'à la reconnaissance, et les officiers supérieurs étaient loin d'être d'accord sur leur intérêt. Foch les dédaignaient quand Joffre misait sur eux.
J'ai donc voulu traiter ce sujet de la manière la plus attrayante possible. Problème : je ne connaissais rien aux avions, et jusque là ils ne m'intéressaient pas plus que ça. Première question : où voit-on des avions ? Je ne connaissais qu'un endroit, où je n'avais jamais mis les pieds : le musée de l'air et de l'espace du Bourget. Je vous le recommande !
Le hall de l'ancien aéroport vient d'être restauré ; il est de toute beauté, et le musée, qui traite toute l'histoire aéronautique, possède la plus belle collection d'avions de 14-18. En plus, une exposition virtuelle a lieu en ce moment sur ce site : http://www.3p1w.eu/ : les regards croisés de trois aviateurs français, allemand et britannique. Passionnant.
Accueil parfait et amical, affaire rondement menée avec l'équipe de la directrice Catherine Maunoury (championne du monde voltige aérienne). Nous tombons d'accord sur un sujet sur les avions de 1915 tourné au musée. Vous le verrez mardi dans le 20h. Mais Pascale Nizet, la responsable de la communication, me parle avec un rare fair play d'un autre musée, volant celui-là. Le musée Salis de la Ferté Alais.
http://www.musee-volant-salis.fr/
Dans le RER qui me ramène à Paris, l'idée mûrit très vite : on va mettre un reporter dans un avion ! Quelques jours plus tard, j'en parle à Dorothée Olliéric, qui ne se fait pas prier. C'est parti pour un après-midi fabuleux, baigné de cet été indien que nous avons tous apprécié ce week end ; la chance est avec nous ! L'avion choisi par l'amicale Jean-Baptiste Salis est un Caudron G III. Un engin de reconnaissance d'artillerie. Il s'agit d'une reconstitution à l'identique.
http://www.ajbs.fr/avion/caudron-g-iii/
Cet avion a survolé la cordillière des Andes !
Adrienne Bolland (1895-1975) a été la première femme, et la quatrième personne, à survoler le toit de l'Amérique du sud au commande d'un Caudron.
Son histoire est incroyable ! J'en ferai un article très prochainement dans ce blog.
Une équipe expérimentée
Autour de Dorothée, Un Journaliste Reporter d'Images (JRI) passionné d'aviation, pilote privé, Mathias Barrois, et un opérateur son rôdé au travail en avion, Jacques Bignon. Quelles sont les difficultés d'un tel sujet à l'image ? "Le plus difficile pour moi, explique Matthias, c'est que tout le tournage doit être pensé dans le moindre détail, à l'avance. Les axes, la lumière, les raccords. Aucun droit à l'erreur puisque les passages ne peuvent être multipliés." Un peu comme pour une fiction. Or nous ne sommes pas de gens de cinéma... Mathias a installé plusieurs petites caméras sur et dans l'avion, puis il est monté dans un autre engin pour assurer le plan large. Pour celui-ci, il a opté pour un petit caméscope HD équipé d'un stabilisateur et plus maniable que notre grosse caméra d'épaule, qui, elle, a servi pour tous les plans au sol. Tension maximale pour notre JRI, comme en témoigne cet autoportrait particulièrement stressé...
Au son, Jacques est face à une situation compliquée. Le bruit d'un Caudron comme celui-ci correspond à celui de deux ou trois motos en échappement libre ! Ajoutez le son du vent relatif et vous obtenez une belle galère de sondier... "Par sécurité, j'ai emprunté le micro "formule 1" (ceux qu'on met juste sous le nez, collés à la bouche) à un collègue qui le gardait en souvenir. Nous ne nous servons plus de ces micros depuis des lustres. Je ne savais même pas s'il fonctionnait encore." Il marche toujours très bien. L'expérience, disais-je... Jacques Bignon a déjà sonorisé, entre autres, les sauts en parachute du regretté Patrick Knaff. "Cet avion n'a pas de radio sur laquelle j'aurais pu me brancher. Et pas question d'utiliser une radio portative puisque le moteur n'a pas d'anti parasite". Jacques s'en est finalement bien sorti. Certes, certains passages sont inaudibles mais d'autres sont parfaitement exploitables. Une gageure d'après les membres de l'amicale, habitués aux échecs successifs au son des équipes de télé...
Dans le sujet que vous découvrirez mercredi, Dorothée Olliéric nous fera découvrir l'avion et partager ses impressions. Je ne dévoile presque rien : disons qu'elle s'est beaucoup amusée. Elle a remis son destin entre le mains de Willy.
Après l'atterrissage, Catherine Maunoury nous a rejoint pour évoquer le pilotage de ces appareils et rendre hommage aux aviateurs d'il y a 100 ans.
Une collection impressionnante
J'ai pu ensuite visiter le musée comme n'importe qui, du printemps à l'automne, en compagnie de Thierry Messence, de l'Amicale Jean-Baptiste Salis. Un passionné comme tous ceux que nous avons croisés sur le terrain.
Et bien sûr, j'assisterai au meeting de la Pentecôte organisé par l'amicale.
http://www.ajbs.fr/presentation-generale/
Les avions de la série Les Faucheurs de Marguerites venaient d'ici, comme ceux de plus de 200 tournages (La grande vadrouille, l'as des as, etc..). Morceaux choisis :
Photos : Mathias Barrois (autoportrait), Pascal et Raphaël Doucet-Bon