Ce mois-ci, le site psychologie.com vous propose le test suivant : " Quel égoïste êtes-vous ? ". Pour le savoir, il suffit de répondre à 15 questions à choix multiple. En fonction de vos réponses, le site vous annonce à quel type d'égoïsme vous appartenez. J'ai fait ce test. Verdict : je suis un "égoïste égocentrique". En fonction des réponses données au test, j’aurais pu aussi être un "égoïste anxieux", un "égoïste défensif", ou encore un "égoïste équilibré".
Malgré ses airs de « psychologie de comptoir », ce test racoleur sous-entend avec raison que nous sommes tous égoïstes, autrement dit qu’il n'existe pas d'actes totalement altruistes.
Il est en effet difficile d’émettre des comportements qui ne soient pas a minima intéressés. Même les actions dites « de charité » nous permettent de nous débarrasser d’un sentiment désagréable de pitié ou de culpabilité : faire le bien d’autrui nous fait faire l’économie d’un mal-être personnel et relève donc, d’une certaine façon, d’un acte égoïste.
Tous nos comportements seraient donc plus ou moins réalisés dans notre intérêt personnel. De récents travaux de recherche affirment même que notre niveau d’égoïsme varierait selon notre richesse financière. Paul Piff, l’auteur de ces travaux, étudie en quoi la richesse financière peut modifier les comportements moraux. D’après ses études, il apparaît en effet que plus le degré de richesse d’une personne augmente, plus son niveau d’empathie diminue. Les personnes riches seraient moins généreuses et prioriseraient plus facilement leurs propres intérêts par rapport à ceux des autres (aux Etats-Unis, ce sont ceux qui ont le moins de moyens qui donnent un plus grand pourcentage de leurs revenus à des œuvres de charité).
La richesse serait également reliée à une augmentation de comportements immoraux : une des expériences menées par le chercheur montre que les automobilistes qui conduisent les voitures les plus chères, s’arrêtent de manière significative beaucoup moins que les conducteurs de voitures modestes pour laisser passer les piétons.
De tels résultats ne sont pas très surprenants car ils vont dans le sens de nos a priori sur l’argent et les comportements sociaux. Ce qui est par contre plus intéressant, c’est l’une des hypothèses avancée pour expliquer de tels résultats :
Les personnes les moins riches seraient plus vigilantes aux différents signaux de menaces de leur environnement. Leur système physiologique de détection des dangers est en effet plus sensible que celui des personnes appartenant à des classes aisées. Pour le dire autrement, ils ont un niveau de vigilance plus important face aux stresseurs de l’environnement social. Or cette augmentation de la vigilance jouerait un rôle important dans l’organisation des comportements sociaux, ce qui expliquerait en partie l’altruisme chez les personnes de bas niveau social. En percevant mieux les signaux de danger, les personnes des classes les plus modestes seraient plus habiles pour détecter chez les autres des émotions de détresse et s’engageraient ainsi plus facilement dans des comportements altruistes.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de Paul Piff en cliquant ici.