Oseriez-vous « péter » en public ?

Les réseaux sociaux ont cet immense inconvénient de véhiculer des informations totalement inutiles et souvent fausses. Une des dernières en date : un vol Dubaï-Amsterdam se serait posé d’urgence à Vienne pour débarquer des passagers atteints de flatulences insoutenables. Il s’agissait bien-sûr d’un fake news (faire le buzz est aujourd’hui l’objectif premier avant d’informer). En réalité, l’atterrissage d’urgence aurait eu pour origine l’agression d’un passager par ses voisins qui lui reprochaient de péter à tout-va…

Avec ce post, j’avoue alimenter le buzz et relayer de la merde… Néanmoins, c’est l’occasion ici de faire un point sur un comportement qui nous concerne tous : le pet.

Une analyse socio-psychophysiologique du prout

Même si l’on ne connaît pas bien les détails de cette histoire, on peut néanmoins se demander comment un passager a pu émettre autant de gaz de façon éhontée dans un espace social, qui plus est confiné. Voici quelques éléments de réponses…

Par rapport à la terre ferme, la probabilité d’avoir envie de péter en avion est plus importante

En effet, en raison d’une pression de l’air légèrement plus faible en altitude, les gaz de votre intestin se dilatent et augmentent donc votre motivation à les expulser. Une étude médicale parue en 2013 et rédigée par des gastro-entérologues danois et britannique aurait même conclue qu’il était préférable de se « lâcher » en avion pour ménager ses intestins.

La honte ou la fierté de péter en public sont le fruit d’un apprentissage social

La plupart d’entre vous êtes terriblement gênés de péter en public. Très tôt en effet, on vous apprend en vous réprimandant que péter est incommodant pour l’entourage. Vous évitez donc de vous « lâcher » devant autrui car les flatulences en société sont associées à des stimulations aversives apprises que vous cherchez à éviter en vous retenant de péter. Dans le langage courant, ces stimulations internes sont plus connues sous le nom de « honte », voire de « culpabilité ». Dans certains pays, l’évitement du pet est en plus motivé par des conséquences aversives d’ordre juridique. Ainsi, au Malawi (un pays d’Afrique australe), le prout pourrait bientôt être considéré comme un délit mineur passible d’une amende.

Pourtant, il existe des sociétés ou des époques où le prout n’est non seulement pas réprimandé par le groupe social, mais il est en plus valorisé. Dans l’histoire japonaise par exemple, le « combat de pet » aurait été un évènement très populaire entre le 17ème et le 19ème siècle. Il aurait également existé des concours récompensant les participants pétant le plus fort et le plus longtemps.

Les membres de la tribu Yanomami, en Amérique du sud, se salueraient en pétant.

En Chine, il existerait des personnes très respectées pour leurs compétences dans la détection de maladies selon l’odeur des flatulences de leur patient.

Enfin, certaines personnes seraient excitées sexuellement par les flatulences de leur partenaire. Même si cette déviance n’apparaît pas encore dans les classifications internationales des troubles mentaux, certains se plaisent à la nommer éproctophilie…