Comment lutter contre le harcèlement scolaire ?

FREDBOUAINE

En France, le harcèlement scolaire concernerait plus de 700 000 élèves. 1 élève sur 5 serait également confronté au cyber-harcèlement (pour consulter des chiffres plus détaillés, cliquez ici).

Aujourd’hui, il existe aux moins 2 moyens pour essayer de lutter contre le harcèlement scolaire...

1. Les campagnes de sensibilisation

Certaines campagnes jouent la carte de l’humour :

Pour voir cette vidéo sous-titrée en français cliquez ici.

Tandis que d’autres sont plus réalistes :

Ces films ont pour objectif de sensibiliser l’opinion publique, les élèves victimes de harcèlement et leurs proches en rappelant l’importance de prendre la parole. Mais ces campagnes d’information ne sont pas toujours suffisantes pour améliorer la situation…

2. Apprendre aux élèves harcelés à « riposter »

Un autre moyen pour essayer de lutter contre le harcèlement scolaire consiste à « outiller » les élèves victimes en leur enseignant d’autres façons de réagir face au harcèlement. C’est ce que proposent certains professionnels comme Emmanuelle Piquet1, interviewée récemment pour le site rue89.nouvelobs, en aidant les enfants victimes de harcèlement à « changer de posture » :

« J’ai eu en consultation un ado extrêmement acnéique (…) Les élèves le surnommaient « clafoutis ». Un jour au self, ça a dégénéré, il a terminé avec de la Vache qui rit dans les cheveux. (…). On a réfléchi ensemble à des solutions. On avait une piste numérique : je lui avais conseillé de faire une page sur l’état météo de son acné, « puisque ça vous intéresse tellement vous aurez un point tous les deux jours ». Ça le faisait marrer. L’autre truc, c’était de faire imprimer un T-shirt sur Internet. Devant, une image de clafoutis. Derrière, cette phrase : « J’ai de l’acné mais je me soigne, et toi pour ton cerveau on va faire comment ? ». Le jour où il l’a mis, un peu avant les vacances d’été, ça a été un événement. Dès l’arrêt de bus, il était sur tous les comptes Snapchat. Des élèves sont venus lui dire qu’il « avait des couilles » ».

Pour découvrir d’autres exemples, je vous invite à visionner cette conférence d’Emmanuelle Piquet :

Ces stratégies très concrètes sont intéressantes, car si les enfants harcèlent c’est bien parce qu’ils obtiennent certains effets. Or en « changeant de posture », l’enfant victime change ces « effets » et peut donc modifier les comportements de son tortionnaire.

Néanmoins, il n’est pas simple de « changer de posture » (les réponses de stress peuvent être un frein à la « riposte »). En fonction de chaque élève, cela demandera donc plus ou moins « d’entrainement », d’autant plus qu’il s’agit là d’un apprentissage en milieu réel. Ensuite, il n’est pas toujours évident d’identifier les « effets » recherchés par les enfants qui harcèlent (est-ce pour se sentir fort, pour briller auprès des copains, pour s’occuper, ou pour se faire de l’argent ?). En fonction de l’effet recherché, la stratégie devra donc être adaptée. De plus, ne plus apporter l’effet recherché par l’enfant qui harcèle comporte le risque de voir augmenter les comportements de harcèlement.

Comme le dit très bien la thérapeute dans l’interview, il faut donc rester modeste. Il n’existe pas de recette toute faite, mais des stratégies uniques pour chaque élève en fonction de sa situation.

Pour celles et ceux que le sujet intéresse, vous pouvez aussi consulter ce post : 40 ans après, quelles conséquences pour les enfants harcelés à l'école ?

1. Emmanuelle Piquet est la fondatrice des centres « Chagrin scolaire ».