Voici une bonne raison de ne pas martyriser tes petits camarades de classe : il se pourrait bien que l'un d'entre eux devienne un jour ton employeur et prenne sa revanche. Illustration en images :
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Plus sérieusement, en France, 1 enfant sur 10 subit des harcèlements à l’école et l’on connaît déjà les risques psychologiques encourus à court terme par les jeunes victimes.
Mais les enfants victimes de harcèlements scolaires pourraient-ils connaître des séquelles à long terme, voire à très long terme ? Pour tenter de répondre à cette question, une équipe de chercheurs anglais a suivi pas moins de 17 638 enfants pendant une quarantaine d'années (leur travail, consultable en cliquant ici, a été publié le mois dernier dans l'American Journal of Psychiatry). Sur l’ensemble de cet échantillon, 7771 enfants ont été harcelés à l’école primaire (environ 40%). Ces derniers ont été évalués entre 23 et 50 ans, soit plus de 40 années après les faits. Les chercheurs ont alors observé qu’une fois adultes, ces anciennes victimes présentaient plus souvent des symptômes de dépression, de troubles anxieux et de conduites suicidaires que les adultes du même groupe qui n’avaient pas été harcelés pendant leur enfance. À l’âge de 50 ans, ces mêmes adultes présentaient également plus de difficultés relationnelles et financières que les adultes qui n’avaient pas subi d’agressions.
De tels résultats peuvent sembler alarmants. En réalité, ces conclusions concernent surtout les jeunes qui ont été harcelés de façon régulière et répétée. De plus, il ne s’agit que d’une étude dite « corrélationnelle », c’est-à-dire qu’elle ne prouve pas que le harcèlement scolaire soit la cause de difficultés sociales ou psychologiques futures. Enfin, il faut préciser que d'autres facteurs doivent être pris en compte pour évaluer les éventuelles conséquences d’un harcèlement : le soutien social de l’enfant, son histoire familiale, sa vulnérabilité, le nombre d'épisodes agressifs subis, etc.
Cependant, même si les résultats de cette recherche doivent êtres relativisés, il convient de retenir que le harcèlement scolaire ne doit pas être pris à la légère, car la souffrance à court terme vécue par les victimes est bien réelle. Heureusement, toutes les jeunes victimes de harcèlement scolaire ne développent pas forcément de troubles anxieux, et ceux-ci ne sont pas nécessairement irréversibles, surtout si l’on y répond vite. Un des éléments principaux favorisant la "récupération" psychologique de ces jeunes est qu'ils puissent obtenir rapidement une réponse à leur souffrance. C’est pour cela que le harcèlement doit plus que jamais être dénoncé, et le gouvernement diffuse régulièrement des campagnes "chocs" pour alerter les personnes concernées, comme l’équipe éducative, les parents, les jeunes témoins. Illustration en images :