L’Algérie aurait ouvert une unité de suivi de la dépendance à facebook. Ce serait d’ailleurs une première en Afrique (l’information a été relayée récemment sur le site d’information bfmtv.com).
Pourquoi ouvrir un tel programme en Algérie ?
L’Algérie compte près de 40 millions d’habitants. Parmi eux, 10 millions utiliseraient régulièrement facebook, sot 25% de la population. Ces chiffres ne sont pas exceptionnels, relativement à d’autres pays (en comparaison, un français sur deux est un utilisateur « actif » du réseau social). Mais si les institutions sanitaires algériennes se préoccupent des « accros » à facebook, c’est au moins pour 2 raisons : cette dépendance aux réseaux augmente rapidement et les autorités estiment que certains consommateurs pourraient être des victimes potentielles des réseaux terroristes.
Des programmes similaires dans d’autres pays
Même si je pense qu’un tel programme de « désintoxication » n’aura qu’un effet mineur sur la diminution de la radicalisation, être moins dépendant de facebook ne peut néanmoins pas faire de mal. D’ailleurs, de telles initiatives ont déjà été prises dans d’autres pays comme la Chine, le Japon ou la Corée pour tenter de « sevrer » les utilisateurs dépendants d’internet.
Je n’ai aucune idée du contenu de ces programmes, ni de leur mode d’action et encore moins de leur efficacité. Mais ce qui est certain, c’est que pour mettre en place un tel programme, il faut commencer par comprendre les mécanismes de la « dépendance » aux réseaux sociaux et au web en général…
Comment devient-on « accro » aux réseaux sociaux ?
Il existe au moins 2 hypothèses pour expliquer votre dépendance à Facebook et au web :
1. facebook et les réseaux sociaux rendraient la vie de l’homme moderne plus confortable
Voici le raisonnement qui permet de comprendre cette première hypothèse :
> A. L’être humain est une créature sociale. Le sentiment de solitude peut donc être mal vécu, même si paradoxalement le monde moderne glorifie l’individualité.
> B. En effet, l’individu est évalué selon ses réussites individuelles (situation professionnelle, biens matériels, compte en banque, etc.).
> C. Pour être évalué le mieux possible, chacun de nous tend donc à développer ses compétences individuelles et sacrifie alors ses relations sociales.
> D. Ainsi, notre vie sociale s’amenuise et de plus en plus de personnes se sentent seules.
> E. C’est alors qu’arrivent les réseaux sociaux qui s’adaptent parfaitement à votre vie moderne : ils sont simples, optimistes et impérissables. Ils permettent un contrôle de vos interactions : vous contrôlez ce que vous dîtes, ce que vous êtes, et même les durées de vos conversations. Bref, vous gérez votre vie sociale beaucoup plus efficacement. Et c’est exactement ce dont l’homme moderne a besoin : combler à la fois ses exigences individuelles grandissantes, tout en continuant à satisfaire efficacement ses besoins sociaux dont il est malgré tout dépendant.
C’est donc parce que facebook répond à un besoin pertinent qu’il crée l’addiction : facebook et les réseaux sociaux rendent la vie de l’homme moderne plus confortable.
2. Le caractère imprévisible et aléatoire des messages provenant de facebook et de nos réseaux sociaux ferait de nous des « accros » au smartphone
Voici une vidéo qui permet de comprendre cette deuxième hypothèse :