Le terrorisme, un trouble mental ?

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« On ne peut même pas dire que ce sont des fous, parce que c’est insulter les fous (…) » (Patrick Pelloux, à propos des terroristes qui ont attaqué l’équipe du journal Charlie Hebdo le 7 janvier dernier. Propos recueillis au journal de 20h sur France 2, le 8 janvier 2015).

Lorsque Patrick Pelloux utilise le terme "fous", il fait référence à l’ancienne terminologie psychiatrique désignant aujourd’hui les personnes atteintes de troubles mentaux. Ces derniers jours, vous avez en effet beaucoup pu entendre dans les médias que les terroristes étaient des "fous", et la question s'est même posée de savoir si ces individus étaient véritablement atteints d'un trouble mental qui aurait pu « expliquer » leurs gestes.

Les terroristes sont-ils des « fous » ?

A cette question, le psychiatre Boris Cyrulnik, répondait récemment que les terroristes « ne sont pas des fous du tout (...), mais des gens en difficultés psychosociales, éducatives, qui ont été façonnés intentionnellement par une minorité pour prendre le pouvoir (...) ».

En réalité, un terroriste pourrait tout à fait être atteint d'une maladie relevant d’une prise en charge en psychiatrie (on peut en effet être à la fois dépressif et terroriste par exemple). Mais ce que Boris Cyrulnik sous-entend, c’est que les terroristes ne sont pas nécessairement des personnes atteintes de troubles mentaux, et surtout que l'on ne tue pas parce que l'on est « fou » (fort heureusement, puisqu’aujourd’hui 18% de la population souffre d’un trouble mental).

Les comportements des terroristes sont donc davantage contrôlés par des variables socio-éducatives et ne dépendent pas de leur santé mentale. Vouloir psychiatriser ce type de comportements est donc une erreur qui ne fait que stigmatiser un peu plus la « folie ». Et surtout, cela encourage à déresponsabiliser les auteurs des attentats.