Chez Super U aussi, on ne naît pas femme : on le devient.

vitamin-water-girl

Pour Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre. En tant qu'il existe pour soi, l'enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié. » (extrait de Le deuxième sexe, 1949).

Dans leur catalogue de Noël 2013, les commerçants « Super U » ont décidé de se démarquer : on peut y voir une petite fille bricoler sur un établi aux côtés d’un petit garçon ; ou encore un gars et une fillette jouer ensemble à la poupée.

2781383298653

jouets-non-sexistes-500x500

Pour la deuxième année consécutive, l’enseigne de supermarché a donc choisi de ne plus classer les jouets de leur catalogue de fin d’année par catégorie de genre. Habituellement, les goûts sont façonnés via le sexe et non pas par intérêt individuel des enfants. Pourtant, le sexe « physiologique », déterminé génétiquement, n’interdit pas d’aimer tel ou tel jeu. Si un garçon aime bricoler, ce n’est pas parce qu’il a une paire de couilles, mais essentiellement parce qu’on lui a appris, qu’en tant que garçon, il fallait aimer le bricolage. Et cet apprentissage passe aussi par les médias et les catalogues de Noël. Une telle construction sociale peut favoriser le sexisme : une croyance fondée sur un modèle stéréotypé.

Ce genre d’initiative devrait être encouragé car il est toujours intéressant d’introduire de la variabilité dans nos goûts et nos motivations pour développer des potentiels de choix. C’est aussi l’occasion pour les garçons et les filles de partager des intérêts communs et de se défaire des idées préconçues et sexistes sur la distribution des rôles sociaux.