Un nouveau food truks… Ah oui ? Ils sont partout, enfin, quasiment, la Mairie de Paris ne distribue pas les autorisations de stationnement si facilement, mais quand même. En l’espace de deux années, on a vu fleurir les burgers trucks, les fish & ships trucks, les padthaï/curry trucks, les tacos/burritos trucks, sans oublier les Ha kao/nem trucks… Restait-il quelque chose à ajouter ? Et bien oui : un food truck bistronomique.
Le manque est désormais comblé et il s’appelle “Bien fait”. Bien fait pour qui ? “Pour tous les amoureux de la cuisine bourgeoise, de la cuisine des mamies, une cuisine de famille, mais… bien faite !”, explique Edouard Loubet, chef doublement étoilé à la Bastide de Capelongue dans le Luberon et auteur de la première carte de ce food truck que le chef préfère appeler “Camion gourmand”. On est français, quoi.
Edouard Loubet, si vous ne le connaissez pas, est un remarquable cuisinier. De ceux qui savent offrir une cuisine de générosité, personnelle sans jamais tomber dans le narcissisme béat : “inhabituelle sans être extravagante”, résume-t-il lui-même.
Le voir aux manettes de ce “Camion gourmand” est déjà une bonne nouvelle. Avec lui, les principes de bon sens seront mis en application, nous pouvons en être certains. Cela commence par l’utilisation de jolis produits : « Tout part toujours de là, souligne-t-il. Que l’on fasse la cuisine à la Bastide, dans un bistrot, où ici dans ce camion, la règle ne change pas.”
Autre condition indispensable : le matériel. “Il y a tout ce dont peut rêver un cuisinier dans la cabine, parfois même certaines cuisines ne sont pas aussi bien équipées”, assure le chef.
Outre les capacités offertes par le camion lui-même, un site de production permet de réaliser toutes les préparations : « Nous allons bientôt en changer, explique Edouard Loubet. Puisque nous préparons tout sur place, pourquoi ne pas avoir au même endroit un espace de restauration, où nous pourrions accueillir et servir une clientèle. Cet espace, nous le cherchons.”
Au juste que mange-t-on, devant le camion ? La première carte, signée Loubet, propose en entrée un œuf parfait, lentilles et champignons ou une burratina aux légumes acidulées, ou encore une salade césar haricots croquants et sarriette.
L’œuf parfait, c’est-à-dire cuit à basse température, était vraiment parfait, les lentilles accompagnées de cèpes, de girolles et de trompettes de la mort (en belle quantité) et parsemées de croutons de pain rôtis illustraient parfaitement un des principes de base de la cuisine d’Edouard Loubet : le jeu des textures. Textures dont il dit qu’elles sont des goûts à part entière.
Ensuite parmi les plats - et notamment un cabillaud vapeur, amandes grillées et chorizo, crème de pois chiche - une épaule d’agneau servie avec une polenta crémeuse au jus de romarin, nous rappelait l’influence provençale de la cuisine du chef. “La cuisine provençale, dit-il, c’est une cuisine du mijotage, de la daube, des plats à l’étouffée.” Là encore, le régal était bien au rendez-vous avec une viande fondante, une polenta profonde et soyeuse, inondée d’un jus de romarin, surmontée d’une gousse d’ail idéalement confite. La cuisine des mamies du Luberon… Les desserts étaient à la hauteur avec tout particulièrement une figue rôtie parfumée de fleurs de fenouil et confortablement posée sur un édredon de mousse de mascarpone vanillée. Un vrai plaisir. Et à un prix très raisonnable : 17 € pour la totale, 13 € pour une entrée et un plat, 12 € pour un plat et un dessert. Une affaire !
Pendant ce temps, si vous vous promenez du côté du Café Prunier (15, place de la Madeleine), vous pourrez aussi vous restaurer pour 12 €. Un sandwich…. Certes au saumon Balik (annoncé comme étant le meilleur saumon fumé du monde, en toute simplicité), et contenant 50 gr pesés… du beau Balik. Bon, chacun verra midi à sa porte et les bonnes affaires où elles se trouvent.
D’ailleurs pour savoir où stationne le camion “Bien Fait”, rapportez-vous à son compte Facebook (wwww .facebook.com/camionbienfait).