Obama et le Proche Orient

 

 

  Les israéliens regrettent déjà George W Bush Le président républicain le plus pro israélien de l’histoire. Et, au-delà des félicitations qu’ils ont envoyées à  Barack Obama les dirigeants israéliens expriment en sourdine une inquiétude certaine. La politique américaine va changer..  Bien sur Israël restera un allié privilégié de l’Amérique mais, à l’idéologie Bushienne de guerre globale  contre le terrorisme va succéder une approche pragmatique de résolution de conflit… 

 

Animant la table ronde « Diplomatie créative » du 10ème anniversaire du Centre Pérès pour la paix, j’ai rencontré deux des principaux conseillers de Barack Obama sur le Proche Orient. Dan Kurtzer, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Egypte Israël. Titulaire de la chaire « Middle East Politics » à Princeton, il est l’auteur avec Scott Lasensky de « Negotiating Arab-Israeli Peace » publié par le « United States Institute of Peace Press », un ouvrage qui analyse les raisons de l’échec du processus de paix et énumère les conditions nécessaires au succès d’une politique américaine de relance des négociations. Dan Kurtzer a déclaré que Barack Obama avait parfaitement conscience qu’il était de l’intérêt des Etats-Unis de pousser rapidement à un accord israélo-palestinien. Cela fait partie des priorités du nouveau président.

 

   Martin Indyk, lui aussi, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël et actuellement directeur du « Center for Middle East Policy » à l’Institut Brookings de Washington, est en faveur de la relance des pourparlers entre Israël et la Syrie. Un accord avec Damas sur un retrait du Golan transformerait la région du tout au tout Les négociations avec les Palestiniens se dérouleraient dans une atmosphère beaucoup plus propice.

 

Tous deux considèrent que les négociations ne devraient pas repartir de zéro, mais tenir compte des progrès accomplis depuis 2000.

 

 Barack Obama, au cours de sa visite dans la région en juillet dernier a déclaré qu’il était en faveur d’une solution à deux états. Il aurait même dit à Mahmoud Abbas  le président palestinien qu’il était pour que Jérusalem Est devienne la capitale de la Palestine … ce qui, publié hier, a fait monter aux barricades le parti Shass dont un porte parole a lancé : « Israël devrait réexaminer ses relations avec les Etats-Unis ! ». L’Amérique tremble déjà !

 

   En tout cas, le gouvernement israélien a bien l’intention de profiter le plus possible des derniers mois de George Bush à la Maison Blanche. Ehoud Olmert va s’envoler pour Washington afin d’obtenir d’ultimes cadeaux du président sortant.

 

   Cela dit, Israël ira aux urnes le 10 février, un mois après l’entrée en fonctions de Barack Obama. Si Tzipi Livni est élue et parvient à former un gouvernement, le nouveau président américain trouvera une partenaire pour la relance rapide du processus de paix. Si la droite israélienne gagne les élections, nous assisterons aux même tensions qui existaient à l’époque entre Bill Clinton et Benjamin Netanyahu qui est opposé à toute concession sur Jérusalem Est.