« L’épouvantail », c’est une couverture qui rappelle les affiches des films d’horreur de la Hammer. Pourtant ici, ce n’est pas de l’Angleterre du XIXème siècle dont il s’agit, mais de la Nouvelle-Zelande crasseuse et paumée des années 30.
« L’épouvantail », c’est Hubert Zalter un grand échalas sans âge qui débarque dans la petite ville de Klynham. A coups de belles formules et de tours de magie, ce personnage inquiétant étend son emprise sur toute la bourgade et se lie d’amitié avec le croque-mort. Etrange ! Qui est-il vraiment ? Que veut-il ? Voilà de quoi épicer le quotidien monotone de Leslie et Neddy, deux ados qui trainent leur ennui dans cette « zone » qui devient le théâtre d’événements dramatiques.
« L’épouvantail », c’est l’adaptation d’un roman de l’auteur néo-zélandais Ronald Hugh Morrieson, un « oiseau de nuit marginal, décalé et amateur de boissons fortes » dixit l’éditeur. Jules Stromboni au dessin, Olivier Cotte au scénario nous livrent une bande-dessinée d’une beauté singulière. Tout jeune dessinateur, Jules Stromboni fait déjà preuve d’une grande maitrise. Il propose une grande richesse graphique avec une palette de couleurs restreinte : jaune, noir, rouge. Les deux auteurs avaient déjà publié une magnifique adaptation de « l’ultime défi de Sherlock Holmes » de Michael Dibdin (un album encore plus sombre que celui-ci). On attend leur prochaine collaboration avec impatience.
"L'épouvantail" de Stromboni et Cotte dans l'excellente collection Rivages/Casterman/Noir. 18 euros. L'album est dans la sélection officielle d'Angoulême 2013, catégorie "Polar".