Comixology enfonce le Cloud en France

Il va falloir s'y faire : après la musique et le cinéma, l'avenir de la BD passe aussi par le numérique. Alors qu'en France, il existe déjà une plate-forme Izneo qui propose environ 6500 albums numériques à la vente ou à la location, le bulldozer américain Comixology débarque chez nous en ce début d'été avec une offre en Français. Pour l'instant, cela représente "seulement" 400 titres francophones sur un total de 35 000 livres. Le site a signé un partenariat avec Glenat, Delcourt, Soleil, Ankama et 10 autres éditeurs. L'offre devrait rapidement s'étoffer.

Aux Etats-Unis, la plate-forme de téléchargement est devenu le site de référence en moins de 5 ans avec 180 millions de comics, BD et mangas téléchargés jusqu'à présent. Le principe : on ouvre un compte, on achète des BD. On les télécharge à l'envi sur n'importe quel support connecté au compte : via une appli sur tablette ou smartphone, ou sur l'ordi grâce au site internet. L'album est protégé pour éviter le piratage, impossible de le mettre sur une clé USB par exemple. Une fois chargée, on peut aussi lire la BD même sans connection internet. Enfin bref, c'est le principe du Cloud.

comixo5J'ai testé et acheté déjà plusieurs fois des BD chez eux, techniquement c'est assez simple. Le confort de lecture sur tablette est vraiment top. Mais le succès américain peut-il se renouveler en France, tant les habitudes des lecteurs sont différentes des deux côtés de l'Atlantique ? L'offre de Comixology aux USA comporte énormément de comics, des petits fascicules à suivre d'une 20aine de pages. Chaque numéro coûte entre 2 et 3 euros seulement, un achat quasiment "indolore" qui pousse à la lecture (et à la consommation). Par ailleurs les versions "papier" des BD  sont imprimées là-bas de façon assez rudimentaire. Il n'y a donc pas vraiment de regret à abandonner le support physique.

En France, par contre, les lecteurs sont souvent attachés à la qualité d'édition tout autant qu'au contenu des histoires. On aime les "belles" bandes-dessinées, les formats originaux, on aime collectionner. Quant aux mangas, les lecteurs se les échangent, les martyrisent, les prêtent, les revendent... bref, la relation avec l'album physique est encore très très forte. Alors même si honnêtement on voit mal Comixology se casser la figure chez nous, la grande inconnue est plutôt de savoir combien de temps il lui faudra pour convaincre les lecteurs français.

 

Publié par Nicolas Lemarignier / Catégories : Actu