Hélène et Valentin sont passés par 24 états, dont la Californie. Photo : Normands voyageurs

Normands expatriés : un couple de voyageurs s'intéresse à vous

En juin dernier, Hélène et Valentin ont tout quitté pour parcourir les Etats-Unis pendant six mois. Leur projet ? Dresser le portrait de Normands expatriés. A mi-parcours, ils dressent un premier bilan. 

21 000 kilomètres, 125 jours de road trip, 24 états traversés. Hélène et Valentin tiennent avec précision les chiffres clés de leur voyage. Depuis le 1er juin, ces deux trentenaires sillonnent les routes américaines. Avec un fil rouge: rencontrer des Normands expatriés. Eux-mêmes sont originaires de cette région.

En quatre mois, le couple a fait la connaissance de 14 Normands. Et s'il ne fallait retenir qu'une seule rencontre ? Difficile de choisir. "Dans le Colorado, il y a Martine et John. Nous avons fait plusieurs kilomètres de pistes pour arriver jusqu'à leur maison. Lui est un homme des montagnes. A première vue, c'est un ours. Mais il nous a énormément appris !", raconte Hélène. "Il y aussi Josette Leblond, qui fait du pâté, s'exclame Valentin. Elle est passée d'un business familial à Conches-en-Ouche (Eure) à des show télévisés à Las Vegas." 

Où qu'ils aillent, Hélène et Valentin restent impressionnés par l'hospitalité unique de leurs interlocuteurs. "Nous sommes vraiment dans le partage. Ils nous ouvrent leurs portes, nous préparent des plats typiques, nous servent de guides", détaille Hélène.

Le couple est toujours à la recherche de Normands en Louisiane et dans le Tennessee. Mais au-delà de ces portraits, Hélène et Valentin aspirent aussi à s'immerger dans la culture américaine. "Nous voulons faire découvrir les différentes facettes des Etats-Unis, des plus touristiques aux moins connues", précisent-ils. Avant de reprendre la route vers une nouvelle destination.

C.L

Retrouvez les portraits réalisés par Hélène et Valentin sur leur blog.

Hélène et Valentin vont passer par la quasi-totalité des Etats américains. Ils ont un budget de 45 000 euros. @Normands Voyageurs

Ils parcourent les Etats-Unis à la rencontre des Normands

New York, Seattle, Portland, Los Angeles, Nashville... Pendant six mois, Hélène et Valentin vont sillonner les Etats-Unis et dresser le portrait de Normands expatriés.

Six mois de voyage, 30 000 kilomètres. Hélène, 31 ans, et Valentin, 32 ans, ont tout quitté pour réaliser leur rêve américain. Lui était journaliste, elle travaillait dans le social. Depuis le 1er juin, ils parcourent les Etats-Unis à la rencontre de Normands. Un clin d'oeil à leur région d'adoption, où il vivent depuis dix ans.

Première étape ? New York. ©Normands Voyageurs

« Nous voulons raconter des réussites, de belles histoires », précise Hélène. Presse régionale, Web, bouche-à-oreille : pendant des mois, le couple a cherché et recherché des profils variés. Quinze rendez-vous sont déjà planifiés. « Nous ferons certainement le double, anticipe Valentin. Plus nous parlons de notre projet, plus nous recevons de messages. Certains proposent même de nous héberger. » Après chaque rencontre, Hélène et Valentin pianotent sur leur clavier d'ordinateur. En textes et en images, il dressent le portrait de ces Normands expatriés.

Le tout premier ? Christophe Mendy, ancien boxeur professionnel. Après un titre de vice-champion d’Europe et une sélection aux Jeux Olympiques d’Atlanta (1996), le sportif, originaire de Rouen, s'est installé aux Etats-Unis. Il vit à New York. C'est ici même, dans la Grosse Pomme, que Valentin et Hélène ont commencé leur voyage.

Entre deux rendez-vous, le couple explore le pays, qui lui est déjà familier. « Ca fait dix ans que je pars aux Etats-Unis une fois par an », raconte Hélène. Rapidement, elle a transmis le virus à son compagnon. Cette fois, tous deux veulent « s'imprégner de la vie à l'américaine ». Et surtout prendre le temps.

C.L

Retrouvez les portraits réalisés par Hélène et Valentin sur leur blog.

John McCain, un électron libre au sein du parti des Républicains

Entré au Congrès américain en 1982, fils et petit-fils d'amiraux, John McCain, 80 ans, est devenu au fil des années un visage incontournable dans le paysage politique américain. En 2008, cet ancien pilote, prisonnier de guerre pendant 5 ans et demi au Vietnam, où il a été torturé, s'était même porté candidat à la Maison-Blanche face à Barack Obama. Ce sénateur de l'Arizona - aux 2,3 millions de followers sur Twitter - est décrit comme inclassable politiquement. Portrait.

"Nous ne sommes pas les subordonnés du Président. Nous sommes ses égaux." Le retour du sénateur républicain dans le monde politique, le visage marqué par une cicatrice au-dessus de l'arcade sourcillière due à une opération du cerveau, n'est pas passé inaperçu. Mardi 25 juillet, dans un discours prononcé devant le Sénat, John McCain a adressé un message sévère à ses collègues parlementaires, leur rappelant les textes fondateurs de la démocratie. Dénonçant l'attitude de certains sénateurs, pour lesquels "le fait de gagner" en politique est devenu plus important que l'esprit de coopération, il a invité les membres du Congrès à revenir au respect de chacun.

Un républicain appartenant à l'aile gauche du parti

Contrairement aux membres de son propre camp, John McCain est plus modéré, soucieux d'entretenir de bonnes relations avec le parti inverse. Dans le camp des Démocrates, le sénateur républicain suscite le respect. "Il n'y a personne au Sénat comme John McCain", a confié à l'AFP, Chris Murphy, le sénateur démocrate du Connecticut.

"L'un des éléments-clés nécessaires pour bâtir la confiance avec mes collègues a été de tenir ma parole, déclarait le vieux sénateur à l'AFP en 2013. Dans la tradition de Ronald Reagan et Tip O'Neil (ancien président démocrate de la Chambre des représentants, ndlr), je suis prêt à faire des compromis sans trahir mes principes". Ce républicain se présente ainsi comme un "conservateur reaganien", à l'image de cette icône de la droite qui avait su conquérir une partie d'indépendants.

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Pilote de la Marine pendant 22 ans, ce républicain est devenu sénateur par accident. Il aurait dû être amiral, comme l'a été son père et son grand-père avant lui. Possédant son propre siège depuis plus de 30 ans, ce franc-tireur de la politique "a su se bâtir une réputation qui va bien au-delà des couloirs du Capitole", comme le souligne le site Quartz. Au Congrès, il a même été surnommé "la tornade blanche", en allusion à son habitude de défier la Maison-Blanche sur les sujets les plus sensibles. Comme la question de la torture ou celle du réchauffement climatique.

Bien que Républicain, il milite activement pour que les Etats-Unis prennent conscience de la nécessité de changer d'attitude à l'égard de l'environnement et limitent les émissions de gaz à effet de serre. Les années passées dans un camp de prisonnier au Vietnam lui ont appris les erreurs que les Américains ne devaient pas faire : "John McCain a écrit sur les tortures qu'il a subies dans les geôles vietnamiennes, ainsi que sur l'isolement et la dépression qu'il a vécus", rappelle Quartz. De cette expérience découle en 2005 un projet de loi bannissant tout recours à la torture.

L'anti-conformiste républicain (maverick, en anglais), aliéné par une partie de l'électorat conservateur

Pourtant, il n'a rien d'un gauchiste. John McCain s'est prononcé contre l'avortement et le mariage des couples homosexuels. Mais, pour beaucoup de ses amis conservateurs, il n'est Républicain que de nom seulement. Leur collègue n'est qu'un original à leurs yeux. Son indépendance d'esprit lui vaut des critiques sévères de la part des membres de son propre camp.

Les raisons ? Le sénateur avait soutenu un projet de légalisation des immigrés clandestins, un comble pour le Parti républicain. Il avait également voté deux fois contre les réductions fiscales offertes par l'ancien président George W. Bush, avant d'accepter de les titulariser. Un geste qui avait été peu apprécié chez les conservateurs "fiscaux". Et, sur les questions morales, les conservateurs lui en ont voulu d'avoir refusé d'amender la Constitution pour interdire les mariages homosexuels et d'avoir apporté son soutien à la recherche sur les cellules souches d'embryon.

Pendant la campagne républicaine de 2008, en course vers la Maison-Blanche, John McCain avait été déclaré vainqueur dans la moitié des Etats américains, dont New-York et la Californie. Une victoire qui n'avait pas fait l'unanimité chez les Républicains. Rush Limbaugh, animateur de radio connu pour ses positions conservatrices, très écouté par la frange la plus conservatrice de l'opinion, avait mis en garde les auditeurs : "S'il est choisi, il détruira le Parti républicain, ce sera la fin."

La bête noire de Donald Trump 

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John McCain et Donald Trump. © Politico.

Le blog FiveThirtyEight, hébergé par le New York Times, décrit John McCain "comme une épine dans le pied du locataire de la Maison-Blanche." De fait, le sénateur d'Arizona s'est distingué pendant la campagne électorale de 2016 par ses critiques contre Donald Trump. Notamment lors de la polémique sur les parents musulmans d'un soldat américain, tué en Irak en 2004. "Il est temps pour Donald Trump de donner l'exemple à notre pays et au Parti républicain. Bien que le parti l'ait nommé, cela ne lui donne pas le droit de diffamer les meilleurs d'entre nous", avait alors déclaré le sénateur républicain. Des critiques qui ont continué, même après l'accession du candidat républicain au poste de chef d'Etat. Le New York Times a même titré un de ses articles en février 2017, en le nommant "critique en chef de l'administration Trump".

Depuis l'élection du milliardaire comme président, John McCain joue le rôle de "secrétaire d'Etat de l'ombre", comme le qualifie Quartz. En siégeant à la commission des forces armées du Sénat, il a acquis une position qui lui a permis d'être au fait sur les questions de défense et de politique étrangère. Depuis l'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, les relations entre les Etats-Unis et ses principaux alliés se sont quelques peu dégradées. Le vieux sénateur fait figure de diplomate sur la scène internationale en tentant de limiter le plus possible les dégâts laissés par le nouveau président américain et son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson.

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John McCain, sénateur républicain de l'Etat d'Arizona. © Politico

Un exemple. En février 2017, McCain a dû rassurer le premier ministre australien, malmené par Trump lors d'un entretien téléphonique officiel, l'assurant de la solidité de l'alliance américano-australienne. Une autre fois, alors que le président américain remettait en question l'OTAN, il avait "rassuré les partenaires européens sur les 'valeurs universelles' de l'alliance Atlantique".

"McCain ne se contente pas de diverger avec Trump sur les questions de politiques étrangères, il a aussi appelé à la création d'une commission spéciale du Congrès pour enquêter sur les liens entre Trump et la Russie et a exhorté les journalistes à poursuivre leurs investigations sur le sujet", souligne le blog FiveThirthyEight.

Décrit comme un iconoclaste ou homme aigri, il a même été récemment qualifié de "bourru" par le locataire de la Maison-Blanche. Mais John McCain semble s'en moquer. Les relations entre les deux hommes n'ont jamais été au bon point. En 2014 déjà, Trump avait lancé au sujet du sénateur : "C'est parce qu'il a été capturé que c'est un héros de guerre. Moi j'aime les gens qui n'ont pas été capturés."

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Capture d'écran d'une vidéo montrant John McCain au Sénat en train de voter "non" pour l'abrogation partielle de l'Obamacare, vendredi 28 juillet.

Vendredi 28 juillet, il a une fois de plus attiré l'attention sur sa personne et attiré les foudres de son propre camp. Il a en effet voté contre l'abrogation partielle de l'Obamacare, le fameux système de santé, portant ainsi un coup dur au président américain. En apportant sa voix aux côtés des Démocrates, il a montré une fois de plus son indépendance d'esprit et sa fidélité envers ses convictions.

 

Aliénor Vinçotte

Donald Trump's son Donald Trump Jr. prepares to speak at the Republican Convention in Cleveland, U.S., July 19, 2016. REUTERS/Carlo Allegri - RTSIQQ5

L'aîné des Trump fait tache dans le tableau familial

Portrait - En reconnaissant avoir rencontré une avocate russe pour nuire à Hillary Clinton, pendant la campagne présidentielle de son père, Donald Trump Junior met un peu plus le clan Trump dans l'embarras.

Il n'était pas l'enfant du clan Trump le plus coté. Donald Trump Jr, 39 ans, est chargé avec son frère, Eric, de s'occuper des affaires de la Trump Organisation depuis l'installation de leur père à la Maison-Blanche, en janvier dernier. Jusque-là, les médias s'étaient plutôt focalisés sur sa soeur, Ivanka, conseillère à la Maison-Blanche, et sur son beau-frère, Jared Kushner.

Mais depuis le week-end dernier, le fils aîné du président américain fait parler de lui. La raison : une révélation du New York Times qui a dévoilé sa rencontre avec une avocate russe, présumée liée au Kremlin, afin d'obtenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

Une information fâcheuse qui met la présidence Trump dans la difficulté, puisqu'elle confirme que les proches de Donald Trump étaient prêts à se rapprocher du gouvernement russe afin d'affaiblir la candidate démocrate. Toutefois, aucune preuve à ce jour ne permet de démontrer la présence d'une véritable collusion entre l'équipe de campagne du candidat républicain et le gouvernement russe.

Mardi, pour devancer le New York Times, le fils du président a décidé de poster sur son compte Twitter le contenu des mails échangés avec Rob Goldstone. Ce dernier, un publicitaire inconnu du bataillon, lui avait affirmé que le gouvernement russe détenait des informations intéressantes sur Hillary Clinton. Donald Trump, dans un communiqué, a d'ailleurs félicité son fils pour son attitude "transparente".

 Des valeurs républicaines mises en avant 

Les trois enfants de Donald Trump, issus d'une premier mariage, se sont beaucoup impliqués dans la campagne de leur père. Mais, grâce à son profil, Donald Trump Junior lui a permis de toucher une frange des Américains, profondément attachés aux valeurs républicaines. Passionné par les armes à feu - il en possède onze chez lui -, il affiche fièrement son appartenance au NRA (National Rifle Association). Certaines photos de lui, posant aux côtés d'animaux abattus lors de safaris, avaient surgi sur les réseaux sociaux. Un fait qui avait entaché la candidature de Donald Trump au début de sa campagne présidentielle, mais qui s'était vite dissipé.

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Donald Trump Junior, lors d'un safari au Zimbabwe en 2011 © Hunting Legends

Depuis l'élection de son père à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump Junior dirige l'entreprise familiale, s'éloignant du milieu politique. "Il y a une partie qui est incroyablement attiranteMais ce n'est pas humain la plupart du temps", confiait-t-il au New York Times en mars dernier, écartant toute idée de carrière politique. Mais en réalité, il n'en reste jamais éloigné et se présente comme l'un des plus fidèles défenseurs de son père sur Twitter.

Aliénor Vinçotte