Les élections de mi-mandat ont lieu le 6 novembre. Le nombre de femmes candidates n'a jamais été aussi élevé. Photo : Pixabay

Midterms: une vague rose déferle sur le Congrès américain

C'est un record. 529 femmes ont présenté leur candidature pour accéder au Congrès, en novembre prochain, à l'occasion des élections de mi-mandat. 260 d'entre elles sont encore en lice. Cette vague rose (pink wave) survient après une année marquée par le mouvement Me Too et la défiance envers Donald Trump. Cinq candidates démocrates à connaître.

Alexandria Ocasio-Cortez

Cette candidate de 29 ans a gagné la primaire démocrate de la quatorzième circonscription de New York. Une véritable surprise pour les médias. Car la jeune activiste a battu Joseph Crowley, un baron du parti. Originaire du Bronx, Alexandria Ocasio-Cortez fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Si elle a étudié l'économie et les relations internationales, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan il y a quelques mois.

Rashida Tlaib

Rashida Tlaib, 42 ans, a remporté la primaire de son parti dans la treizième circonscription du Michigan. Sans candidat républicain en face d'elle, la progressiste sera donc élue. Fille d'immigrés palestiniens, Rachida Tlaib sera surtout la première femme musulmane à entrer au Congrès. Cette ancienne avocate, originaire de Détroit, a été élue à la Chambre des Représentants de l'État du Michigan en 2008. Elle a fait parler d'elle en 2016 en se faisant expulser d'un meeting de Donald Trump.

Debra Haaland

A 58 ans, Debra Haaland fait partie des neuf amérindiennes qui briguent un mandat. La démocrate présente sa candidature pour le premier district du Nouveau-Mexique. Née à Winslow (Arizona) et membre de la tribu Pueblo of Laguna (Nouveau-Mexique), Deb Haaland a combattu l'alcoolisme et les problèmes financiers avant de se lancer dans la politique. Elle milite notamment pour l'accès aux soins de santé et à l'université. Elle-même rembourse encore son prêt qui a lui permis de financer des études de droit.

Ilhan Omar

Issue d'une famille somalienne, Ilhan Omar, 36 ans, est candidate pour représenter le cinquième district du Minnesota. Elle est arrivée aux États-Unis à l'âge de 12 ans, après avoir vécu quatre ans au Kenya dans des camps de réfugiés. Diplômée en politiques internationales, Ilhan Omar est la première Américano-Somalienne à avoir été élue à la législature d’un État. Elle travaille pour Women Organizing Women Network, une association qui aide les femmes d'Afrique de l'Est à prendre des responsabilités.

Sharice Davids

Sharice Davids, 38 ans, est candidate pour la troisième circonscription du Kansas. Elle pourrait devenir la première personne LGBT à représenter cet État.  Avocate et ancienne championne d'arts martiaux mixtes (MMA), Sharice Davids est issue de la Nation Ho-Chunk du Wisconsin. Élevée par une mère célibataire et militaire, elle a été la première de sa famille à accéder à l'université. Si la démocrate est élue, elle veut notamment faciliter l'accès aux études supérieures.

C.L

Le mouvement #MeToo a été créé il y a un an, en octobre 2017. Photo: Pixabay

Mouvement #MeToo : les changements, un an après l'affaire Weinstein

Il y a tout juste un an, en octobre 2017, le producteur américain Harvey Wenstein était accusé de harcèlement sexuel sur plusieurs femmes. Cela avait débouché sur un mouvement féministe d'une ampleur mondiale avec #MeToo. Où en sommes-nous ? 

L'onde de choc du mouvement #MeToo continue de secouer et de transformer les Américains, choqués par les affaires Harvey Weinstein par lequel le scandale est arrivé, puis Kevin Spacey et Charlie Rose. Depuis, il y a eu des changements. Dans des chambres d'hôtels de Chicago, les employées femmes sont dorénavant équipées d'un boîtier d'alarme contre le harcèlement. "Il y a un GPS à l'intérieur, comme ça ils savent exactement où l'on est. Des filles se sont fait coincées dans des chambres elles ont du sauter par-dessus les lits", déclare l'une de ces femmes de chambre, l'air soulagé. Dans les universités, des femmes interviennent pour montrer des vidéos afin d'expliquer et enseigner le consentement.

La parole libérée

Dans ces universités, l'impact n'est pas seulement sur les femmes. Un étudiant déclare : "Je suis maintenant beaucoup plus réactif face à des gens qui autour de moi faisaient depuis longtemps des choses que je n'appréciais pas." La fin de cette culture du secret s'étend dans les entreprises, comme Microsoft. Avant, dans le contrat des salariés il était stipulé qu'il fallait se taire en cas de harcèlement. Le géant a mis fin à cette pratique et pour les employés "la peur a changé de camp". Les employés des fast-food sont pour la première fois descendus dans la rue pour dénoncer le silence dans les affaires de harcèlement dans leur industrie.

Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel, Arielle Monange, Charlotte Mattout et Constance Longobardi

"Il n'y a pas de consentement à 14 ans". Sur Twitter les femmes sensibilisent l'opinion sur le consentement sexuel via #MeAt14

Roy Moore, 70 ans, magistrat ultra-conservarteur en Alabama et candidat au siège de sénateur de Washington, est accusé d'agressions sexuelles par deux femmes alors âgées de 14 à 16 ans au moment des faits. Ce scandale a fait naître un nouveau mouvement sur Twitter baptisé #MeAt14, "Moi à 14 ans". Dans la lignée de #MeToo, plusieurs Américaines ont publié des photos d'elles à l'adolescence, afin de sensibiliser l'opinion sur le consentement sexuel. Toutes soulignent leur incapacité à consentir à une relation sexuelle, en tant que mineure, avec un partenaire adulte. 

Jeudi 9 novembre, Leigh Corfman accusait Roy Moore d'attouchements sexuels dans les lignes du Washington Post. Agée de 14 ans en 1979, l'adolescente aurait été approchée par l'homme politique de 32 ans à l'époque. Quatre jours plus tard, cette fois dans le New York Times, Beverly Young Nelson l'a accusé d'avoir essayé de la violer dans une voiture après lui avoir proposé de la raccompagner à son domicile. Elle avait 16 ans à l'époque. Depuis, trois autres femmes sont sorties du silence en affirmant que Moore avait tenté de les séduire lorsqu'elles avaient entre 16 et 18 ans. Aucune n'a dénoncé de contact sexuel.

Confessions d'anonymes et de célébrités

Catherine Lawson, avocate en Caroline du Nord, est l'initiatrice de ce hashtag. Le 9 novembre dernier, elle a publié ce message sur Twitter : "Il n'y a pas de consentement à 14 ans. Pas en Alabama. Nulle part". Depuis, plusieurs célébrités à l'instar de l'actrice Alyssa Milano, ainsi que des centaines d'anonymes lui ont emboîté le pas.

https://twitter.com/catlawson/status/928805192321167360

"C'est moi à 14 ans, une timide et innocente dévoreuse de livres. C'est impossible qu'une enfant de 14 ans soit prête à avoir une relation sexuelle avec un homme de 32 ans" a écrit une internaute.

"Je suis au centre, pesant à peine 45 kg et le visage recouvert de boutons d'acné. Je n'étais certainement pas assez mature pour envisager une relation avec un homme de 32 ans. Ma mère ne m'aurait jamais laissé fréquenter un garçon de 18 ans !" a réagi cette Américaine.

"Voilà une page de mon journal intime où j'expliquais avoir pleuré à une boum parce que j'avais peur de danser avec des garçons. Pas assez vieille pour consentir à une relation amoureuse avec un adulte", racontait Sharah Meservy.

De son côté, Roy Moore nie l'ensemble des accusations. De nombreux républicains, y compris le chef de la majorité au Sénat, l'ont appelé à retirer sa candidature et ont menacé de l'exclure de la chambre haute s'il était élu.

Yelen Bonhomme-Allard 

[Feuilleton Trump] Des prises de décisions déjà controversées

Cela fait une semaine que Donald J. Trump est président, et contrairement à ce que l'opinion publique pensait: oui, il est réellement en train de mettre en place ses promesses de campagne.

Trump signe un nouveau décret presque toutes les heures, prenant des décisions ayant un effet immédiat sur le pays.

Un décret est ce que les Américains appellent "executive order". Il fait partie de l'article II de la Constitution Américaine donnant au président le pouvoir exécutif. Ce pourvoir est maintenant entre les mains Donald J. Trump, il peut donc prendre des décisions rapidement et sans avoir besoin d'être approuvé par le Congrès.

Par exemple, un 'executive order' peut être signé pour envoyer des soldats à la guerre puisque le président est également le commandant en chef des armées.

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Retrouvez notre récapitulatif des décisions les plus importantes que le nouveau Président-élu a prises cette semaine dans notre diverse série d'articles. Le Feuilleton Trump se trouve  directement sur le blog et Géopolis, ou vous pouvez également cliquer sur la page qui vous intéresse ici:

#1 La construction du mur entre les États-Unis et le Mexique

#2 Retour en arrière, le droit à l'avortement est en danger

#3 L'expulsion d'immigrants illégaux et la fin des villes sanctuaires.

#4 Les pipelines sont à nouveau d'actualité

#5 Réviser la réglementation des grandes industries

#6 Gèle des embauches et isolation du pays

Clémentine Boyer Duroselle