Aux États-Unis, c'est une véritable croisade anti-avortement qui s'est mise en place ces dernières années. Reportage.
Aujourd'hui, en Californie (États-Unis), les mouvements anti-avortement sont en position de force. Pourquoi ? Et avec quelle méthode exactement ? Près de Los Angeles, dans ce qu'on appelle un centre de crise pour femmes enceintes, des bénévoles chrétiens offrent tout le nécessaire pour les grossesses et les nouveau-nés. Officiellement, ce centre médical dispense de l'aide et de l'information neutre.
Des vidéos-chocs et de fausses informations
En réalité, il s'adresse avant tout aux femmes dont la grossesse n'était pas programmée et fait tout pour les dissuader d'avorter. L'infirmière n'hésite pas à leur montrer des fœtus en plastique et leur offre la première échographie. Pour dissuader les femmes d'avorter, le centre à une autre pièce maîtresse: une vidéo. Le film décrit un avortement à 11 semaines. Scientifiquement, rien d'inexact, mais les mots sont choisis pour effrayer. Toutefois, certains centres n'hésitent pas à avancer des affirmations qui n'ont jamais été scientifiquement prouvées, faisant notamment le rapprochement entre l'alcoolisme, la toxicomanie ou encore le risque de cancer du sein et l'avortement.
Pour obliger ces centres à donner une information neutre, la loi leur demandait jusque-là d'afficher un texte dans la salle d'attente : quelques lignes pour rappeler que l'avortement est légal et gratuit en Californie. Depuis le 26 juin dernier, ce n'est plus obligatoire. Un échec pour les militants pro-avortement. Dans l'ouest du pays, plusieurs dizaines de ces cliniques ont ouvert souvent à proximité de lycées.
Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel et Andreane Williams