En Californie, des centres dissuadent les femmes d'avorter.

Lumière sur la croisade anti-avortement menée en Californie

Aux États-Unis, c'est une véritable croisade anti-avortement qui s'est mise en place ces dernières années. Reportage.

Aujourd'hui, en Californie (États-Unis), les mouvements anti-avortement sont en position de force. Pourquoi ? Et avec quelle méthode exactement ? Près de Los Angeles, dans ce qu'on appelle un centre de crise pour femmes enceintes, des bénévoles chrétiens offrent tout le nécessaire pour les grossesses et les nouveau-nés. Officiellement, ce centre médical dispense de l'aide et de l'information neutre.

Des vidéos-chocs et de fausses informations

En réalité, il s'adresse avant tout aux femmes dont la grossesse n'était pas programmée et fait tout pour les dissuader d'avorter. L'infirmière n'hésite pas à leur montrer des fœtus en plastique et leur offre la première échographie. Pour dissuader les femmes d'avorter, le centre à une autre pièce maîtresse: une vidéo. Le film décrit un avortement à 11 semaines. Scientifiquement, rien d'inexact, mais les mots sont choisis pour effrayer. Toutefois, certains centres n'hésitent pas à avancer des affirmations qui n'ont jamais été scientifiquement prouvées, faisant notamment le rapprochement entre l'alcoolisme, la toxicomanie ou encore le risque de cancer du sein et l'avortement.

Pour obliger ces centres à donner une information neutre, la loi leur demandait jusque-là d'afficher un texte dans la salle d'attente : quelques lignes pour rappeler que l'avortement est légal et gratuit en Californie. Depuis le 26 juin dernier, ce n'est plus obligatoire. Un échec pour les militants pro-avortement. Dans l'ouest du pays, plusieurs dizaines de ces cliniques ont ouvert souvent à proximité de lycées.

Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel et Andreane Williams

Avortement au Salvador : les dérives de la loi

C'est un pays qui ne tolère pas l'avortement et le punit de 20 à 30 ans de prison: le Salvador est sans doute l'État le plus sévère au monde en la matière.

Le Salvador est un pays où l'avortement est un crime, un pays qui enferme les femmes qui y ont recours. Nous sommes à la prison de San Salvador, où nous sommes autorisés à filmer un groupe de 17 femmes. Elles ont été condamnées par la justice pour avoir tué leur enfant. Elles racontent une autre histoire. Kenia Hernandez purge une peine de 30 ans. À 18 ans, elle est enceinte de huit mois quand elle ressent de vives douleurs.

"Si quelqu'un était venu m'aider, il ne serait pas mort"

Il est 23 heures, elle est seule à la maison, elle se lève pour chercher de l'aide, sans parvenir à ouvrir la porte de chez elle, à cause de la douleur. Par téléphone, elle appelle les secours, qui n'arrivent pas. "J'ai senti que le bébé arrivait, j'ai eu peur, le bébé ne réagissait pas. Je ne savais pas quoi faire. Je me suis levée avec lui, et j'ai coupé le cordon ombilical avec un couteau".  Transportée à l'hôpital, Kenia Hernandez perd connaissance. A son réveil, elle est accusée d'avoir tué l'enfant. "Si quelqu'un était venu m'aider, il ne serait pas mort", plaide-t-elle, les larmes aux yeux. À 18 ans aussi, cette jeune femme était enceinte de quatre mois, quand elle a commencé à saigner abondamment. Elle perd l'enfant à l'hôpital. "Un médecin légiste est venu et m'a dit que j'étais accusée d'homicide aggravé, raconte Glenda Xiomara Cruz Cardoza, on m'a expliqué que j'étais arrêtée pour avoir avorté, que c'est moi qui avais provoqué l'avortement, alors que ce n'était pas vrai." La justice conclut à un avortement, pas à une fausse couche. Au procès, elle a un avocat commis d'office. Verdict : 30 ans de prison.


Reportage d'Agnès Vahramian, Clément Voyer, Andreane Williams et Arielle Monange

[Feuilleton Trump] Des prises de décisions déjà controversées

Cela fait une semaine que Donald J. Trump est président, et contrairement à ce que l'opinion publique pensait: oui, il est réellement en train de mettre en place ses promesses de campagne.

Trump signe un nouveau décret presque toutes les heures, prenant des décisions ayant un effet immédiat sur le pays.

Un décret est ce que les Américains appellent "executive order". Il fait partie de l'article II de la Constitution Américaine donnant au président le pouvoir exécutif. Ce pourvoir est maintenant entre les mains Donald J. Trump, il peut donc prendre des décisions rapidement et sans avoir besoin d'être approuvé par le Congrès.

Par exemple, un 'executive order' peut être signé pour envoyer des soldats à la guerre puisque le président est également le commandant en chef des armées.

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Retrouvez notre récapitulatif des décisions les plus importantes que le nouveau Président-élu a prises cette semaine dans notre diverse série d'articles. Le Feuilleton Trump se trouve  directement sur le blog et Géopolis, ou vous pouvez également cliquer sur la page qui vous intéresse ici:

#1 La construction du mur entre les États-Unis et le Mexique

#2 Retour en arrière, le droit à l'avortement est en danger

#3 L'expulsion d'immigrants illégaux et la fin des villes sanctuaires.

#4 Les pipelines sont à nouveau d'actualité

#5 Réviser la réglementation des grandes industries

#6 Gèle des embauches et isolation du pays

Clémentine Boyer Duroselle