<div class="taxonomy-description"><p>Le bureau de France 2 à Washington DC couvre l’ensemble du territoire américain, de la pointe de l’Alaska jusqu’a l’extrémité sud de la Patagonie. Nombreux donc sont les reportages réalisés par nos équipes aux quatre coins de ce gigantesque continent.</p>
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A la suite de l'annonce de Donald Trump jeudi 1er juin, quant au retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, Emmanuel Macron a réagit en français puis en anglais dans une vidéo. Publiée en direct sur les réseaux sociaux, celle-ci marquera sans doute le quinquennat du président de la République.
Moins de 24h après sa diffusion, la vidéo a deja fait le tour du monde. Aimée près de 100 000 fois et retweetée 41 000 fois, la citation "Make America great again", détournée pour l'occasion en "Make our planet great again" est devenue virale. L'ironie de cette punchline à peine masquée, en référence à la campagne présidentielle de Donald Trump, a suscité de nombreuses réactions sur la toile. #makeourplanetgreatagain est devenu l'un des hashtags le plus utilisé sur le réseau social Twitter.
Une photo du slogan, postée sur le compte officiel du président français, a elle aussi été reprise par les internautes. Un peu moins de 200 000 fois pout être exact. En ponctuant son allocution de la sorte, Emmanuel Macron s'assure un tour de force diplomatique, mais affirme également sa volonté de s'imposer sur la sphère internationale.
Ce coup de communication est un réel coup de projecteur. En position de leader, Emmanuel Macron, s'adresse directement, dans la langue de Shakespeare et sans y être invité par la Maison Blanche, aux entreprises américaines. Un geste inédit défiant ouvertement le président américain.
En octobre dernier, Politico qualifiait le deuxième débat présidentiel américain de débat "le plus atroce de l'histoire". Ce matin, la presse américaine se demande si la France a voulu marcher dans les pas de l'Oncle Sam.
Un débat vicieux, brutal et grossier
"Le Pen et Macron s'affrontent lors d'un débat présidentiel vicieux". C'est le titre de l'article publié par le New York Times à la suite du débat d'hier.
Le prestigieux quotidien américain relève l'impression d'une dispute de salle de classe: "Elle l'a coupé et lui a dit de ne pas lui faire la leçon. Il a tristement secoué sa tête, elle a ri sarcastiquement". Politico, de son côté, déplore un débat "laid, long et grossier".
Comme une impression de déjà-vu
Une ambiance qui n'est pas sans rappeler la virulence des débats politiques américains, comme le souligne le New York Times: "Le débat s'apparentait davantage à un festival d'insultes télévisé à l'américaine plutôt qu'à une discussion raisonnée du fond à laquelle les français sont habitués (...), laissant les modérateurs impuissants".
Cet impression amère de déjà-vu a également frappé d'autres médias, comme le Washington Post, pour qui "les insultes ont volé":
"Malgré les enjeux, l'événement a rarement atteint le niveau de discussion précise des propositions qui caractérise habituellement le discours politique français. Dans un spectacle reflétant les interactions entre Donald Trump et Hillary Clinton durant la campagne électorale américaine à l'automne dernier, Macron et Le Pen se sont pris à la gorge."
"Oeil pour oeil, dent pour dent"
Le Wall Street Journal, quant à lui, souligne le fait que les deux candidats "se sont vite abaissés à une bataille oeil pour oeil, dent pour dent, durant laquelle ils ont lutté pour parvenir à se mettre K.O".
Pour le New York Times, ce dernier affrontement était "une vive démonstration de deux visions de la France radicalement différentes entre lesquelles les électeurs auront à choisir dimanche". Politico, de son côté, note que, malgré son intensité, le débat "n'a que peu de chances d'influencer la décision des citoyens à quatre jours de l'élection".
Regarder le débat sans comprendre la langue... et en tirer (presque) les mêmes conclusions
Ryan Broderick, journaliste pour BuzzFeed à Paris, a tenté d'analyser le débat malgré son petit niveau de français. Il avait aussi regardé le débat à onze et en tire une première leçon: "ce n'est pas aussi drôle sans le grand-père gauchiste énervé et le communiste qui s'ennuie".
Tout comme le New York Times, Broderick a remarqué les gestes des candidats, qui sont peut-être le seul élément qui les démarque encore de leurs homologues américains.
"C'est ça. La politique française en une photo", écrit Ryan Broderick pour Buzzfeed.
À part le fait que "Le Pen adore en faire des tonnes", il a remarqué Nathalie Saint-Cricq, et pense qu'elle devrait "être présidente": "elle maîtrise le truc comme une championne".
À l'image de l'ensemble du débat, le journaliste note que sa fin a été "quelque peu floue". "Tout ce que je sais c'est que Macron a répété "Madame Le Pen" encore et encore alors que Le Pen lui a crié dessus pendant un bon moment", conclut-il.
Alors que l'échéance du premier tour approche, la presse américaine redouble de créativité pour tenter d'expliquer cette campagne à laquelle même les créateurs d'House of Cards n'aurait pas osé penser.
"N'élisez pas un autre Donald Trump". Près de cinq mois après l'élection surprise de Donald Trump, c'est au tour de la France de voter, lors d'un scrutin dont les médias américains semblent avoir pris la mesure.
"Le futur politique du pays est encore complètement incertain"
À chaque fois c'est la même chose. Le journaliste doit se livrer au périlleux exercice de la présentation des candidats. Périlleux, car il est difficile d'établir des parallèles entre les partis français et américains, et ce d'autant plus plus qu'on assiste à une recomposition majeure du paysage politique français. Alors on fait simple: Le Pen est d'extrême droite, Fillon conservateur, Macron "centriste radical" et indépendant, Hamon socialiste et Mélenchon d'extrême gauche. Jusque-là, ça va.
C'est quand il s'agit de pronostiquer les résultats que ça se complique. Telle une bonne série Netflix, les épisodes s'enchaînent avec chacun leur lot de surprises. "L'élection française est un spectacle d'horreur," titre ainsi Slate.com, quand le Washington Postsouligne "l'humeur rebelle" des électeurs ainsi que leur indécision à quelques heures du premier tour.
Difficile d'expliquer à des lecteurs américains, habitués à un système bipartisan, que quatre candidats sont au coude à coude. Slate, dans un article estimant Macron comme la moins mauvaise des solutions, envisage "quatre scénarios, dont trois cauchemardesques".
"Pourquoi la France compte?"
"Pourquoi la France compte?", c'est la question que pose le New York Times, pour tenter de susciter l'intérêt autour de nos élections.
"67 millions d'habitants, la sixième plus grande économie du monde, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU," égrène Aurélien Breeden. Le journaliste ajoute surtout que la France est "l'une des plus vieillies alliées des Etats-Unis".
Le New York Times consacre un long article à la présidentielle française le 7 mars 2017. Clémentine Boyer Duroselle.
En mettant l'élection française dans la ligne du Brexit et de la victoire de Donald Trump, les médias américains montrent ce qui est réellement en jeu dans cette élection: la confirmation, ou pas, d'une "résurgence anti-mondialiste".
Alors que le New York Timessouligne à quelle point la politique étrangère de la France pourrait changer selon les résultats, le Timemet en garde sur une sortie de la France de l'UE qui "dévasterait le bloc européen et affecterait les marchés financiers". Le Hollywood Reporter, de son côté, s'inquiète des conséquences d'une victoire de Le Pen sur les co-productions hollywoodiennes.
Dans un article pour le New York Times, Kamel Daoud fait remarquer le "curieux déni" de la possible victoire de Marine Le Pen, qu'il qualifie d'une erreur "monstrueuse". "L'électeur français n'est peut-être pas si bon", écrit-il, dénonçant l'analyse "décalée" des autres candidats, persuadés que "l'élection de Mme Le Pen irait à contresens de l'histoire". Il dénonce un "positivisme politique", qui n'a pas vu que "Mme Le Pen a peu à peu levé les tabous et normalisé les propositions scandaleuses".
Albi, symbole d'une peur bien française
Le New York Times, qui s'est intéressé de près à la campagne présidentielle, a essayé de comprendre le succès des extrêmes à travers un prisme bien particulier, celui du "déclin des villes de province comme marqueur de l'identité" française. Pour "prendre la mesure de la décomposition en cours", le journaliste choisit Albi, à une heure de Toulouse. "Une enfilade de commerce fermés", une ville qui semble "abandonnée"...Adam Nossiter rend compte de cette tragédie française.
Article du New York Times sur Albi, paru le 7 mars 2017.
La cause de ce déclin? "Les Trente Glorieuses", selon lui. "C’est le paradoxe français: une nouvelle société de consommation a écorné “l’âme” française, ce qui a empiré, aujourd’hui, avec l’effondrement de la croissance économique."
D'où une angoisse, celle de voir disparaître ce mode de vie dont les Français sont "profondément fiers" et qui est si bien représenté par "ses villes de province de taille moyenne où Balzac situait ses romans".
L'élection américaine, saison 2?
Le parallèle, même s'il a ses limites, entre Marine Le Pen et Donald Trump est de tous les papiers. De là à voir dans notre élection un nouveau scrutin américain, il n'y a qu'un pas, que bien des plumes franchissent. C'est ainsi que Foreign Policy voit en Mélenchon un nouveau Bernie Sanders. "Comme Sanders, Mélanchon parle au désir des électeurs de gauche de réécrire les règles orthodoxes de la politique", peut-on lire. De son côté, le Washington Post voit une étrange similarité entre Hillary Clinton et Emmanuel Macron:
"La fin de campagne de Macron commence à ressembler aux derniers jours de campagne d'Hillary Clinton aux Etats-Unis, quand Clinton, qui partage un pédigrée "establishment" similaire et une vision économique néolibérale comparable, n'a pas réussi à convaincre les indécis ni à motiver les électeurs les plus apathiques".
"Les électeurs français ont appris au moins une chose de la victoire de Donald Trump: ils doivent se tenir prêt à une surprise", peut-on lire dans un autre article du journal, faisant ainsi écho à des dizaines d'autres journaux américains qui soulignent l'incertitude inouïe dans laquelle la France est plongée.
Même John Oliver, animateur du très populaire Last Week Tonight, a tenu à interpeler les Français. "Vous, en France, n'aimez rien de plus que faire mieux que la Grande-Bretagne et l'Amérique. Maintenant c'est à vous de le prouver. (...) Imaginez combien vous vous sentirez supérieurs si vous ne faites pas les mêmes erreurs que nous." Voilà, en substance le message de John Oliver, dont la voix a effectivement porté de l'autre côté de l'Atlantique.
"L'Angleterre et les Etats-Unis ont "fucked up". Ne "fuck up" pas non plus. (...) Vous valez mieux que ça. Ceci est votre chance d'être à la hauteur de la philosophie des Lumières."
Soulignant la possible perturbation des élections par la menace terroriste, les médias américains, conscients que tout est bel et bien possible, retiennent eux aussi leur souffle en attendant les résultats.
Comment l'économie du Venezuela a-t-elle pu s'effondrer aussi vite? Au début des années 2000, le pays d'Hugo Chavez était le miracle socialiste d'Amérique du Sud. Les politiques de redistribution sociale massives d'el presidente, financées sans limite par la rente pétrolière issue des vastes réserves du pays, avaient conduit à une forte augmentation de la qualité de vie des citoyens.
Il y avait bien quelques économistes pour s'interroger. Pourquoi la part des exportations pétrolières ne cessait-elle de croître dans une économie supposément en plein boom (de 68,78% des exportations en 1998 à 96,28% aujourd'hui)? Las, les objections étaient balayées par l'enthousiasme électoral pour Hugo Chavez.
Puis le baril de pétrole s'est effondré et l'économie du Venezuela a suivi la courbe. L'illusion de l'abondance créée par le gouvernement grâce à ses rentes pétrolières s'est volatilisée. Les supermarchés de Caracas sont vides et les vénézuéliens sont contraints à des heures de queues pour les denrées les plus basiques.
En décembre 2015, le parti chaviste a été puni dans les urnes lors des élections législatives et le président Maduro pourrait vivre ses derniers mois à la tête du pays.
Notre reportage au Venezuela par Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Fabien Ortiz.
L'ambassade cubaine à Washington, et l'ambassade américaine à La Havane ont réouvert leurs portes lundi après plus de 50 ans de fermeture. Un symbole du réchauffement des relations avec le régime Castriste initié par Barack Obama, marqué par la fin de l'embargo sur l'économie de l'île.
Notre reportage, par Samah Soula, Laurent Desbois et Fabien Ortiz.
Tout comme dans le cas iranien, les tensions entre Cuba et les Etats-Unis ne sont pas oubliées grâce à un simple accord. Le gouvernement cubain réclame toujours la restitution de la baie de Guantanamo, louée par les Etats-Unis pour un prix symbolique depuis 1903. La fermeture de la prison du Guantanamo faisait partie du programme électoral de Barack Obama, mais n'a toujours pas été actée.
L'évasion de Joaquín Guzmán Loera, chef du cartel de Sinaloa, d'une prison de haute sécurité au Mexique le week-end dernier est toujours largement commentée au Mexique et aux Etats-Unis. La justice mexicaine a dévoilé les images du tunnel qu'il a utilisée pour s'échapper de la prison, long de plus d'un mile. Notre sujet, par Samah Soula et Laurent Desbois.
- Son évasion aurait coûté environ 50 millions de dollars
Les premières estimations du coût complet de cette évasion grandiose s'élèvent à environ 50 millions d'euros. L'estimation a été fournie par Jhon Jairo Velasquez Vasquez, un ancien haut-gradé du gang de Pablo Escobar. Ce coût comprend non seulement la construction d'un tunnel de plus de un mile, avec renforts en bois, éclairage, ventilation et une moto sur rail, mais surtout...Le coût de la corruption. En effet, il est presque assuré qu'El Chapo disposait de complicités à l'intérieur de sa prison.
- C'est sa seconde évasion
El Chapo avait été arrêté pour la première fois au Guatemala en 1993. Transféré dans une prison de haute-sécurité au Mexique, il était notoire qu'il avait tourné l'établissement en un centre de commandement personnel pour son cartel grâce à des officiers pénitentiaires ultra-corrompus. En 2001, Guzman s'était évadé presque sans efforts, caché dans un wagonnet de linge sale mené hors de la prison avec une escorte de gardes.
- Sa dernière cavale a duré 13 ans
Il a fallut 13 ans au gouvernement mexicain pour remettre la main sur El Chapo après son évasion en 2001. Après la mort de Ben Laden, il était même devenu le « Public Enemy Number One » des Etats-Unis. La récompense pour sa capture avait atteint plus de 7 millions de dollars. Il avait finalement été arrêté en 2014 à Culiacan à l'issue d'une traque racontée par cet article du New York Post. Son arestation avait été un triomphe dans le combat de Enrique Pena Nieto contre les cartels. Un succès aujourd'hui remis en cause, qui met en péril la position du président mexicain.
- Il est familier des tunnels
Le cartel de Sinaloa n'est pas en manque de tunneliers. Guzman a longtemps utilisé ces ouvrages d'art sauvages pour échapper aux tentatives de capture du gouvernement mexicain, comme le montre ce reportage du Wall Street Journal, datant de sa dernière capture.
- Il a longtemps été sur l'une des personnes les plus riches et les plus puissantes du monde
En tout cas, selon Forbes. A partir de 2003, date à laquelle El Chapo est devenu le trafiquant le plus puissant au monde grâce à l'arrestation de plusieurs de ses rivaux, le magazine Forbes plaçait régulièrement El Chapo sur ses listes des personnes les plus riches du monde - avec une valeur estimée à un milliard de dollars - et sur celles des plus puissantes - son cartel est implanté sur les 5 continents.
En 2014, Forbes l'a retiré de ses classements suite à son arrestation. Fera t'il son retour?
Le tweet menaçant Donald Trump (les injures ont été censurées).
- Des chansons ont déjà été composées pour honorer son évasion
Il n'a pas fallu longtemps aux compositeurs de narcocorridos - les chansons en l'honneur des cartels et de leur chefs - pour s'emparer de l'évasion d'El Chapo. Dès le lendemain, de nouvelles chansons en son honneur ont fleuri sur Youtube. Il peut paraître incompréhensible de chanter ainsi l'homme qui détient un tiers du marché de la drogue en Amérique du Nord, mais El Chapo est bien vu dans les villes sous le contrôle de son cartel. Tout comme les groupes islamistes, les cartels balancent la terreur par le social. Ils investissent dans des entreprises, des infrastructures, et plupart des familles des régions contrôlées tirent leurs revenus des trafics. Pas étonnant donc, de voir des chanteurs se réjouir d'une évasion aussi rocambolesque.
La CIA a déclassifié et rendu publique hier une série de documents capturés par le commando des Navy SEALS qui a pris d'assaut la résidence d'Oussama Ben Laden à Abbotabad. 103 documents originaux - dont la CIA publie l'original arabe et la traduction anglaise - plus une liste de documents tiers récupérés, qui révèlent une partie de la personnalité du leader terroriste, celle choisie par les analystes américains évidemment.
1Ben Laden - Le djihadiste
Le cœur de la masse de documents déclassifiés concerne bien sûr la direction d'Al-Qaïda et de ses alliés à travers le monde. Sans surprise, ils parlent de la montée des tensions à l'intérieur du mouvement djihadiste, à l'époque ou les partisans d'un djihad global et ceux d'un conflit centré sur la création d'un califat au Moyen-Orient se débattaient à l'intérieur d'Al-Qaïda. Ce conflit aboutira à l'apparition d'une branche « hérétique » d'Al-Qaîda, devenue l'Etat Islamique.
Ben Laden représentait jusqu'au bout la branche globale du groupe. Dans plusieurs textes, il appelle l'ensemble des arabes à l'unité contre l'ennemi principal : l'Occident. C'est tout le contraire de ce qui s'est passé après sa mort, avec le recentrage du djihad sur la création d'un califat Moyen-Orient et l'explosion de violences entre différents groupes armés musulmans.
Ben Laden apparaît également comme un passéiste des méthodes du djihad. Jusqu'en 2011, juste avant sa mort, l continue à insister sur l'organisation d'opérations de grande ampleur contre les Etats-Unis. Il rêve d'attaques plus massives encore que le 11 Septembre. Il parle de viser les ambassades et les compagnies pétrolières américaines en Afrique. A la même époque, l'ensemble des chefs djihadistes se tournent vers l'appel aux « loups solitaires » et à des opérations de taille réduite pour instiller la peur à l'étranger et contrer la surveillance américaine. Depuis sa mort, Al-Qaïda tout comme Daesh ont adopté ces méthodes.
2Ben Laden - Le parano
Ce n'est pas le dernier paradoxe de l'homme. Ben Laden appelle constamment à des opérations massives, mais redoute la surveillance et les drones américains et ordonne à ses subordonnés d'éviter d'utiliser des emails ou de se rassembler en groupes conséquents.
Dans certaines de ses lettres, il vire même franchement à la paranoïa démente, comme lorsqu'il dit redouter la présence de micro-transmetteurs dans les vêtements de ses femmes. Il conseille également à l'une d'entre elle de se faire examiner par un dentiste fidèle à la mouvance terroriste à son retour d'Iran, craignant qu'un émetteur aie pu être logé dans le plombage qu'elle s'est faite faire à Téhéran.
Cela dit, pour citer Pierre Desproges: « Ce n'est pas parce que je suis paranoïaque qu'ils ne sont pas tous après moi. » Malgré ses précautions, ce seront ses lettres qui causeront la perte de Ben Laden, après que la CIA soit parvenue à traquer l'un de ses courriers. Ben Laden meurt dans un raid des forces spéciales américaines le 2 mai 2011.
3Ben Laden - Le père de famille
C'est sans doute l'aspect le moins attendu des documents déclassifiés, ceux qui peignent le portrait d'un mari aimant pour ses 4 femmes et d'un père attentionné et admiré par ses 20 enfants.
Ben Laden s'intéresse au moindre détail du mariage de son fils Khaled à la fille d'un commandant d'Al-Qaïda abattu par les américains. Il parle des noces « que son cœur a attendu avec impatience » avec toute l'excitation du père. A sa femme Kairiah, il écrit une lettre pleine de tendresse dans laquelle il: « Attend sans cesse que tu quittes l'Iran » (ou une grande partie de sa famille était réfugiée.)
La correspondance la plus étendue se fait avec son fils Hamza - lui aussi retenu en Iran - dont il souhaitait faire son successeur à la tête d'Al-Qaïda. En 2009, Hamza lui écrit: « Mon cœur pleure de cette longue séparation, sans cesse désireux de te voir. Mes yeux se rappellent de la dernière fois que je t'ai vu, quand tu étais sous un olivier et donnait des perles de prières à tous les musulmans. »
4Ben Laden - L'érudit
C'est l'autre grosse partie des documents révélés par la CIA, la liste des lectures d'Oussama Ben Laden, qui avait apparemment beaucoup de temps à tuer, caché à Abbotabad. La liste de ses lectures - qu'il se procurait en ayant ses hommes scanner des livres entiers loin de sa cachette - révèle un goût prononcé pour l'étude de son grand ennemi: Les Etats-Unis.
Des ouvrages sur la guerre selon Obama par Bob Woodward - qui avait révélé l'affaire Watergate - aux ouvrages de Noam Chomsky, en passant par des études de la défaite militaire américaine au Vietnam et d'anciens rapports du Sénat sur les programmes de la CIA...On retrouve aussi des lectures moins académiques, notamment des ouvrages conspirationnistes sur les Illuminatis. La bibliothèque de Ben Laden tient de l'obsession, voire de la fascination pour le pouvoir militaire américain. Au deuxième rang de ses intérêts....La France! Le terroriste possède pas moins de 19 ouvrages - parfois hautement spécialisés sur l'économie ou l'industrie de l'armement - sur l'Hexagone.
Plus surprenant, de courts extraits des documents parlent d'un Ben Laden politicien. Derrière la certitude qu'Al-Qaïda parviendra à unir le monde arabe sous sa férule, Ben Laden se prend à spéculer sur les efforts à faire en tant que futur chef d'état dans la région. Il s'inquiète notamment des effets du réchauffement climatique dans la région et conseille de « limiter l'utilisation des ressources d'eaux souterraines » au Proche-Orient et d'assurer au plus tôt la sécurité alimentaire de la région.
Le réchauffement des relations avec les Etats-Unis s'accompagne à Cuba d'une ouverture progressive à l'économie de marché. L'île se découvre un marché immobilier autrefois tabou, les investisseurs étrangers affluent, les touristes aussi, et les légendaires produits cubains - cigares, rhum - pourront accéder à de nouveaux marchés.
Nos reportages à Cuba, par Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Fabien Ortiz.
L'Equateur est le deuxième adversaire sud américain de la France après le Honduras. Au Brésil, les Equatoriens disputent seulement leur troisième phase finale d'une coupe du Monde de football. Leur première qualification datant de 2002. Pourtant, ce petit pays du nord-ouest de l'Amérique Latine vibre aux rythmes du football.
Reportage en Equateur de Jacques Cardoze, Régis Massini, Arielle Monange et Fabien Ortiz.
Le Honduras, c'est le premier adversaire de l'équipe de France de football pendant la Coupe du Monde organisée par la FIFA au Brésil. Pays peu connu d'Amérique Centrale, le football tient une place importante dans la vie des Honduriens ou les niveaux de pauvreté et de criminalité sont parmi les plus élevés de la région.
Reportage au Honduras de Jacques Cardoze, Régis Massini, Fabien Ortiz et Arielle Monange.