Les professionnels de santé américains dénoncent l’ampleur des violences et la gravité des blessures causées par les armes à feu.
Les blessés graves des tueries de masses ou des tueries tout court, c’est lui qui tente de les sauver. Le docteur Joseph Sakran est le directeur des urgences chirurgicales de Johns Hopkins, l’un des plus prestigieux hôpitaux américains, près de Baltimore. C’est aussi lui-même une ancienne victime miraculée de ces tueries quand il avait 17 ans. "Une bagarre a éclaté dans un parc pas loin de moi. Un homme a sorti un pistolet et s’est mis à tirer sur la foule. J’ai reçu une balle de 38 mm dans la gorge", raconte le chirurgien traumatologue.
36 000 Américains tués chaque année par arme à feu
Cette cicatrice est à l’origine de deux choses : sa vocation pour devenir médecin et son combat contre les armes à feu. Un évènement l’a rendu encore plus furieux, alors que les médecins se désolent face aux morts par armes à feu, la très puissante NRA, la ligue nationale pour le port d’arme, publie ce tweet : "Quelqu’un devrait dire à ces docteurs anti-armes imbues d’eux même de rester à leur place". "Après la déclaration de la NRA, on s’est dit qu’on allait créer un mouvement pour unir tous les professionnels de santé, pas seulement les médecins, pour parler d’une seule voix forte", explique Joseph Sakran.
Un reportage de Loïc de la Mornais, Thomas Donzel, Charlotte Mattout et Taliane Elobo