Les médias américains accusent Donald J. Trump d’être une menace pour la liberté de la presse

Cela fait à peine une semaine que Trump a été élu Président des Etats-Unis et les spéculations se font déjà sentir. Est-il capable d’expulser tous les immigrants illégaux ? Peut-il interdire l’avortement dans le pays ? Pense-t-il vraiment que le réchauffement climatique est une invention des Chinois?

Trump respectera-t-il la liberté de la presse ?

Nombreux sont les médias qui s’interrogent sur sa capacité à gouverner un pays. De renommés journaux tels que le New York Times et le Washington Post se demandent si le premier amendement, qui garantit la liberté de la presse, ne sera pas compromis.

Donald J. Trump a été interviewé dimanche dernier par Lesley Stahl sur CBS, pour la célèbre émission américaine 60 minutes. Lors de son interview, le nouveau président se voulait rassurant mais a tout de même expliqué qu’il ne se laissera pas faire si des journalistes lui font de la mauvaise publicité, « je trouverai un moyen de me battre contre eux,» a-t-il dit sur CBS.

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C’est la première fois dans l’histoire de la politique américaine qu’un président élu est si menaçant envers la presse.

Trump a en effet confirmé ses dires en attaquant directement le New York Times sur twitter : « Incroyable, le New York Times perd des milliers d’adonnés à cause de leurs reportages médiocres et faux à propos du ‘phénomène Trump' ».

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Cependant, le futur président républicain a expliqué à Jim Rutenberg, journaliste au New York Times qu’il ne refusera pas les accréditations des médias américains et étrangers à la Maison-Blanche. « Non, je ne priverai pas la presse de ce droit, quand je représente la nation, » a expliqué Trump au New York Times.

Pourtant, la presse américaine reste prudente. Jim Rutenberg a exprimé ses craintes dans son article daté du 13 novembre 2016. «On a plus qu’à espérer qu’il ne pense pas ce qu’il dit. Parce que si Mr. Trump continue d’avoir la même attitude qu’il avait lors de la campagne présidentielle envers les médias, le futur nous réservera des jours très sombres ».

Photo/NBC News

Photo/NBC News

En effet, Donald J. Trump a été en conflit avec la presse pendant sa campagne présidentielle.

Que ce soit la presse ou le président élu, les deux partis avaient des torts. Le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe soutenaient officiellement la candidate démocrate Hillary Clinton.

De son coté, Trump était aussi à blâmer de cette ‘love-hate’ relation avec la presse. Il avait en effet tenu des propos plus que compromettants et irrespectueux envers les journalistes.

Donald J. Trump s’était ouvertement moqué de Serge Kovaleski, journaliste ayant un handicap physique, pendant un meeting. Cela avait choqué l’opinion publique et humilié le journaliste en question.

Donald J. Trump se moquant Serge Kovaleski

Donald J. Trump se moquant Serge Kovaleski

Paul Farhi, journaliste au Washington Post a expliqué dans son article datant du 7 septembre dernier que le candidat républicain avait interdit l’accès de ses meetings à une douzaine d’organes de presse. Le Post n’avait également pas eu l’accès.

Trump refuse de prendre une photo avec des journalistes

Plus d’une quarantaine de journalistes ont suivi Trump pas par pas pendant sa campagne. Depuis des décennies, les journalistes voyagent avec les candidats à la présidentielle, sans jamais n’avoir causé aucun problème. Cela a été une bien différente expérience pour les journalistes accrédités pour suivre le candidat républicain.

Ils n’avaient, en effet, aucun accès à l’avion dans lequel Donald J. Trump voyageait, contrairement à sa rivale Hillary Clinton, qui voyageait dans le même avion que la presse. « Alors qu’il voyage dans le cocon luxueux de son Boeing 757 TRUMP, les journalistes le suivent à distance ou le précèdent à chaque étape dans un petit appareil, baptisé « Trump Pence Make America Great Again », explique Jennie Matthew, journaliste à l’AFP.

Historiquement, les candidats à la présidentielle prennent toujours une photo avec les journalistes qui les ont suivis, le dernier jour de leurs campagnes présidentielles.

Donald Trump n’a pas respecté cette tradition en refusant de prendre une photo avec les journalistes voyageant avec lui. Ces derniers ont alors pris une photo de groupe en utilisant une maquette de Trump en carton et à taille réelle. Jim Acosta, correspondent à la Maison-Blanche pour CNN a publié cette photo de groupe sur son compte Instagram, où l’on peut voir en haut à gauche de la photo, ce fameux Trump en papier taille réelle.

Photo de Jim Acosta, journaliste à CNN

Photo de Jim Acosta, journaliste à CNN

 

Clémentine Boyer Duroselle

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé