Aujourd'hui, c'est la journée nationale des amoureux de la lecture, le National Book Lovers Day ! Mais qui sont-ils, ces amoureux de la lecture ? Cette journée est l'occasion de faire un point sur les habitudes de lecture des Américains.
Les Etats-Unis, pays littéraire
D'Allen Ginsberg à Francis Scott Fitzgerald, de William Faulkner à Harper Lee, en passant par Paul Auster, Jack Kerouac ou Philip Roth... la tradition littéraire américaine regorge d'auteurs au succès international. Et l'industrie du livre américaine est la plus grande au monde. En 2012, le marché de l'édition a généré près de 30 milliard de dollars. Les livres publiés dans le pays représentent 26% de l'édition mondiale.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les ventes de livres ne connaissent pas une dramatique décroissance : le nombre de livres vendus et le chiffre d'affaire stagnent depuis quelques années. Les livres ont généré 826 millions de dollars de recettes en mai 2016, 756 millions en avril.
On observe chaque année une nette augmentation des ventes au moment des fêtes de fin d'année : les recettes ont atteint respectivement 1387 et 1478 millions de dollars en décembre et janvier dernier.
Qui lit ?
Selon l'institut américain Pew Research Center, les femmes sont 82% à déclarer lire au moins un livre par an - ce chiffre descend à 69% chez leurs compatriotes masculins. La lecture augmente ensuite avec le niveau d'éducation et avec le salaire : 88% des diplômés niveau Master lisent au moins un livre par an, et 64% de ceux n'ayant pas fait d'études supérieures.
Enfin, ce sont... les jeunes qui lisent le plus ! L'étude du Pew Research Center montre en effet que ce sont les 18-29 ans qui lisent le plus (79%) et que ce chiffre diminue au fur et à mesure que l'âge augmente. Qui a dit que la lecture se perdait ?
Les livres papiers restent les ouvrages les plus lus (69%), devant les e-books (28%) et les livres audio (14%).
L'illettrisme, un problème aux Etats-Unis
Mais derrière cette apparente bonne santé de la lecture aux Etats-Unis se cache un pan de la population mis à l'écart du monde du livre, et tout le monde n'est pas égal devant la lecture. Le taux d'illettrisme est en effet relativement élevé aux Etats-Unis : près de 14% des adultes ne sauraient pas lire, selon les chiffres de 2014 du Département de l'Education, ce qui représente 32 millions d'Américains. Par comparaison, le taux était de 7% en France en 2011, soit 2,5 millions de personnes. La moyenne mondiale est de 17%.
Et l'illettrisme a de nombreuses conséquences sur l'intégration dans la société : selon l'organisation DoSomething, 2/3 des élèves qui ne savent pas lire à l'âge de 10 ans courent le risque de se retrouver en prison.
Ce sont les villes de Long Beach, en Californie, et de Mesa, en Arizona, qui étaient en 2013 les villes ayant le plus haut taux d'illettrisme. A l'inverse, Washington DC, Seattle et Minneapolis se partagent depuis plusieurs années le haut du classement des villes américaines avec le plus grand nombre de lecteurs.
A.P.