Canada : lancement de l'enquête sur les femmes autochtones tuées ou disparues

1er septembre : voici la date à laquelle commencera la très attendue Enquête nationale sur les femmes autochtones tuées ou disparues. Le gouvernement de Justin Trudeau l'a annoncé la semaine dernière.

On estime que 1200 femmes autochtones ont été assassinées ou ont disparu depuis 1980. Mais ce chiffre est bien souvent vu comme une estimation basse, et le nombre de victimes pourrait s'élever à plus de 4000. La violence contre les femmes des Premières Nations est un sérieux problème au Canada : elles ont six fois plus de chances d'être assassinées que des femmes non-autochtones.

C'est la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, première femme autochtone à occuper ce poste, qui a annoncé mercredi la mise en place de la Commission : "L'enquête ne pourra pas réparer les injustices subies par les peuples indigènes depuis des décennies, mais nous pouvons étudier ce qui s'est passé dans le passé, comment cela se traduit aujourd'hui, et dessiner une voie d'avenir," a-t-elle déclaré, très émue.

La juge autochtone Marion Buller présidera la Commission d'enquête. Elle disposera d'un budget de 53,8 millions de dollars canadien (soit plus de 37 millions d'euros) pour mener à bien cette gigantesque enquête qui durera jusqu'à décembre 2018.

L'annonce du début de l'enquête est un soulagement pour les groupes qui se battent depuis des années pour connaître la vérité et protéger les femmes autochtones. Chaque année en février, Missing Justice organise une marche dans plusieurs grandes villes du pays pour sensibiliser les Canadiens à ce problème.

L'Association des femmes autochtones du Canada (NWAC) a publié un communiqué à la suite de l'annonce de l'ouverture de l'enquête : "Après onze ans d'attente, nous sommes heureux que le gouvernement soit maintenant prêt à écouter et à agir," a écrit Dawn Lavell-Harvard, la présidente de NWAC.

Le Premier ministre Justin Trudeau a fait des Premières Nations une des ses priorités. Fin avril, après une vague de suicides sur les territoires autochtones, il s'était rendu Shoal Lake 40, une communauté de 250 personnes à la frontière de l'Ontario et du Manitoba.

Mais l'enquête sur les femmes autochtones tuées ou disparues sera longue, et il faudra du temps pour guérir les plaies de la communauté des Premières Nations.

A.P.

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé