La Convention républicaine a pris fin hier, après quatre jours de discours et un vote qui a conduit à la nomination de Donald Trump comme candidat du parti républicain pour l'élection présidentielle 2016. Retour sur ce qu'il faut retenir de cette Convention.
Une unité de façade ?
L'équipe de Trump ne s'attendait peut-être pas à la défection de Ted Cruz, qui a refusé, mercredi, de soutenir le candidat du parti. Et elle a sans doute regretté les absences remarquées de John Kasich, de la famille Bush, ainsi que de plusieurs Sénateurs républicains.
Malgré tout, beaucoup de membres influents se sont finalement rangés derrière le candidat, et la Convention n'a pas été contestée (il n'y a eu qu'un tour de vote pour nominer Trump). Le parti républicain paraît donc avoir atteint son meilleur ordre de bataille. Trump, le candidat de l'anti-establishment et du "système pourri," a finalement réussi à contraindre ledit système à sa volonté.
L'ennemie commune
Un nom est revenu dans la quasi-totalité des discours : celui d'Hillary Clinton, qui est ainsi devenue l'ennemie commune à tous les Républicains. Le fameux "il ne faut pas laisser Clinton arriver au pouvoir" est un argument maintes fois entendu, notamment dans la bouche de Paul Ryan, le président de la Chambre des Représentants.
La présumée candidate démocrate est ainsi bien utile aux plus modérés des membres du parti républicain: dire qu'il ne faut pas la laisser gagner, cela permet de seulement signifier qu'il faut voter républicain, sans vraiment dire son soutien à Trump.
Le FBI enquête d'ailleurs actuellement sur des menaces de morts qui auraient été proférées à l'encontre de la Secrétaire d'état, dont le service d'ordre doit être sur les dents à quelques jours du début de la Convention démocrate.
L'entrée en scène vue du parterre. En compagnie des délégués. @francetvinfo @F2Washington pic.twitter.com/U3NmnQLHye
— Jacques Cardoze (@JacquesCardoze) July 22, 2016
Quelle ligne politique ?
Beaucoup de spectacle pendant cette Convention, beaucoup de compliments envoyés à Trump et à ses enfants, beaucoup de bénédictions pour l'Amérique et les Américains - mais finalement assez peu de discours de fond. Il faut dire que les délégués avaient discuté de la ligne du parti la semaine précédent la Convention.
Un point à noter cependant : l'accent a été mis sur la politique sécuritaire qui sera menée par Trump s'il est élu. Son discours final, sobrement intitulé "Law and order" (Loi et ordre), était presque entièrement tourné vers la sécurité intérieure (criminalité, agressions) et extérieure (terrorisme, immigration). Un sujet qui passe bien auprès de ses électeurs: "Build the wall," scandait hier la foule pendant le discours de Trump, faisant référence au mur qu'il a annoncé vouloir construire entre le Mexique et les Etats-Unis pour stopper l'immigration illégale.
Trump a donc réussi, pendant cette année passée à faire campagne, à réunir derrière lui une base solide d'électeurs qui lui sont dévoués corps et âme. Mais aura-t-il réussi à convaincre les autres, les Républicains plus modérés, moins conservateurs ? Après cette Convention, rien n'est moins sûr.
A.P.
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