Pour les derniers mois de son mandat, le Président Barack Obama a choisi de faire cette semaine une série de visites hautement symboliques chez des anciens ennemis devenus de nouveaux alliés, le Vietnam et le Japon. Retour sur ce voyage qui peut s'apparenter à un exercice d'équilibriste.
Vietnam, première étape
La visite de Barack Obama au Vietnam a été marquée par une déclaration importante, faite lundi, dès le première jour de sa visite. "Les Etats-Unis lèvent totalement l'embargo sur la vente d'équipements militaires au Vietnam," a-t-il dit.
L'embargo sur les armes était l'un des derniers vestiges de la guerre du Vietnam. En le supprimant, Barack Obama officialise une nouvelle fois le réchauffement des relations entre les deux pays. Et derrière ce rapprochement, un enjeu de taille: la Chine.
Les relations se sont en effet tendues ces dernières années entre le géant asiatique et ses voisins. Principale cause du conflit: la mer de Chine et ses îles disputées, notamment les îles Spratleys ou Paracels, qui regorgent de ressources naturelles comme le pétrole et le gaz.
Le soutien des Etats-Unis au Vietnam envoie un signal clair à la Chine - même si Barack Obama a précisé que sa décision de lever l'embargo était avant tout "pour normaliser complètement les relations entre les deux pays."
Alors que des opposants au régime vietnamien étaient interdits de rencontre avec le président américain, Obama a également tenu à insister sur l'importance des droits de l'homme. Il a déclaré que la liberté et le droit à la critique n'était pas "un frein à la stabilité" d'un pays. Selon le classement 2016 de Reporters sans frontière, le Vietnam est un des pays où la liberté de la presse est la moins bonne. Il est classé 175ème, sur 180 pays. A noter: la Chine le suit de près, elle est 176ème.
Barack Obama en a aussi profité pour goûter aux spécialités locales, comme ici dans un restaurant de Hanoï avec le chef cuisinier américain Anthony Bourdain.
Low plastic stool, cheap but delicious noodles, cold Hanoi beer. pic.twitter.com/KgC3VIEPQr
— Anthony Bourdain (@Bourdain) May 23, 2016
Au Japon, une visite historique
Après le Vietnam, Barack Obama s'est envolé pour le Japon, où il a participé au sommet du G7. Là encore, la situation en Mer de Chine a été au centre des discussions.
Mais le voyage japonais de Barack Obama sera surtout marqué par sa visite à Hiroshima demain - la première visite d'un président américain dans cette ville qui a été ravagée par la bombe atomique en 1945. Une visite symbolique, pendant laquelle il rendra hommage aux victimes et réitèrera son opposition aux armes nucléaires. Il ne prononcera pas d'excuses officielles.
Sa visite est saluée par les Japonais; Barack Obama sera d'ailleurs accompagné du Premier ministre Shinzo Abe. Mais l'exercice reste périlleux pour le Président. Aux Etats-Unis, certains Républicains - Donald Trump en tête - considèrent la visite comme une faute. Présenter des excuses auraient été vu comme un désaveu des anciens combattants, ces veterans dont la place est si importante au sein de la société américaine.
Barack Obama devra donc trouver le juste équilibre pour ne froisser personne.
Cet article pourra être modifié après la visite d'Obama à Hiroshima.