EgyptAir: les dangers du "Breaking News"

Le drame du vol d'EgyptAir a encore une fois montré qu'aux Etats-Unis tout va (trop ?) vite.

Dès l'annonce de la disparition du vol MS804 d'EgyptAir entre Paris et Le Caire hier soir, les chaînes américaines, dans la démesure qui les caractérise souvent, se sont mises sur le sujet - sans vraiment avoir d'informations au départ. Cependant, c'est bien sur la chaîne CNN que ce sont faites les déclarations majeures de ces dernières heures.

Dès 1h du matin (7 heure du matin à Paris), le Vice-président de la compagnie aérienne égyptienne réagissait sur leur antenne, précisant le nombre de passagers et la zone de recherche. Dans l'après-midi (un peu avant 19h heure de Paris), c'est à nouveau sur CNN, dans une émission spéciale animée par la journaliste Christiane Amanpour, que ce même VP confirmait pour la première fois que l'épave avait été trouvée.

Avec toujours la même rapidité, des officiels américains ont très tôt émis que l'hypothèse d'une attaque terroriste, avec une bombe placée dans la soute, était la plus probable. Alors que les chaînes françaises évoquaient toujours différents scénarios, la bombe était déjà une quasi-affirmation aux Etats-Unis. 

Le Secrétaire d'Etat John Kerry a tenu une conférence de presse, pendant laquelle il a présenté ses condoléances aux familles des victimes, et la marine américaine a envoyé dans la matinée un avion P-3 Orion pour aider les recherches.

Quant aux candidats à la Présidentielle, ils n'étaient pas en reste. Trump à de nouveau soulevé un tollé après avoir écrit sur Twitter tôt hier matin: "On dirait qu'il y a encore une attaque terroriste. Un avion au départ de Paris. Quand allons-nous commencer à être dur, intelligent et vigilant? Tant de haine et de folie!" Le reste de la classe politique américaine a vite dénoncé la récupération.

Hillary Clinton a, elle, fait une apparition sur CNN dans l'après-midi, où elle a déclaré que "le combat contre le terrorisme est une priorité." Ne perdant pas la course des yeux, elle en a profité pour déclarer que Trump n'était "pas qualifié pour être Président."

 

Les autorités ont précisé que cet événement ne rendait pas les vols américains plus dangereux. 

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé