Prix Pulitzer 2016 : dans l’oeil des réfugiés

Les gagnants du prix Pulitzer 2016 ont été annoncés lundi 18 avril à l’Université de Columbia, à New York. Créé en 1917 sur une initiative de Joseph Pulitzer, homme de presse américain, ce prix récompense l’excellence dans 22 catégories journalistiques et artistiques.

Les tragédies qui ont émaillées l’actualité l’année passée ont été au centre de la cérémonie.

 

Yannis Behrakis, Reuters

Yannis Behrakis, Reuters

Le prix du Service Public a été décerné à l’agence de presse Associated Press pour son enquête sur l’industrie des fruits de mer en Asie. AP a révélé les conditions de vie et de ces pêcheurs esclaves dont le travail finit dans les assiettes américaines. Le comité a salué une série d’articles qui ont “permis la libération de 2000 esclaves, envoyé les organisateurs devant la justice et inspiré des réformes”. L’agence de presse remporte cette année son 52 ème prix Pulitzer.

Le prix du reportage national a été remis à la rédaction du Washington Post pour son recensement des bavures policières aux Etats-Unis. 990 personnes ont été tuées par un agent de police en 2015.  Un chiffre qui, comme le note le New York Times, excède de loin les données publiées par le gouvernement fédéral.

La série d’articles sur la tuerie de San Bernardino en décembre dernier du Los Angeles Times remporte la catégorie Breaking News. Une couverture remarquée pour son live-tweets constant des évènements, et ses articles régulièrement mis-à-jour au fil de l’enquête.

La catégorie Breaking News en photographie a ainsi été remise à deux équipes journalistiques différentes, de l’agence de presse Reuters et du New York Times. Elles ont en commun d’avoir couvert le même sujet : la crise migratoire qui secoue le Moyen-Orient et l’Europe. Une série de photos dont une, comme le remarque le Huffington Post, n’est pas sans évoquer le célèbre tableau de Géricault Le radeau de la Méduse.

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Sergey Ponomarev, New York Times

Réfugiés et migrants ont aussi marqué le prix Pulitzer de la fiction, qui a été gagné par un réfugié vietnamien aux Etats-Unis, Viet Than NGuyen. Son texte The Sympathiser raconte l’histoire d’un espion du Vietnam du Nord voyageant aux Etats-Unis avec des soldats du Vietnam du Sud. “L’histoire vient de plusieurs thèmes autobiographiques. Je ne suis pas un immigrant, je suis un réfugié. Je pense qu’il est très important de faire cette distinction, particulièrement aujourd’hui, quand les pays ont si peur des réfugiés," a déclaré l’auteur à la BBC mardi.

Le prix du livre de non-fiction a lui été décerné au journaliste Joby Warrick pour son travail sur la naissance de l’Etat Islamique, Black Flags : Tracing the Birth of ISIS. Côté théâtre, Lin-Manuel Miranda remporte sans surprise la récompense pour la comédie musicale Hamilton, qu'il a lui-même écrite, composée, et dont il interprète le rôle titre.

A.S.

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé