5 films à retenir de Sundance 2016

Image extraite du film "The Birth of a nation", grand prix du jury de Sundance 2016.

Chaque année, pendant les deux dernières semaines de janvier au beau milieu de l’Utah, se tient le principal festival du film indépendant aux Etats-Unis : Sundance. Pour un film à petit budget, Sundance peut être la clé du succès, voire la porte vers les Oscars comme pour Whiplash en 2014 ou Les Bêtes du Sud Sauvage en 2012. Voici notre sélection pour cette édition 2016.

Le plus Oscar (mais pas cette année): Birth of A Nation

En pleine polémique sur la sélection de l’Académie des Oscars, qui n’a nominé aucun acteur ou réalisateur noir, le jury de Sundance a choisi de récompenser  The Birth Of A Nation, un film sur l’esclavage de Nate Parker. Coïncidence? Geste politique? Surtout un très bon film, selon la critique, avec 95% d'opinions favorables sur Rotten Tomatoes.


Au contraire du classique de 1915, qui racontait la création des Etats-Unis en faisant l’apologie de l’esclavage et du Klu-Klux-Klan, les esclaves sont les héros de The Birth of a Nation version 2016.
En pleine Virginie, un propriétaire en difficulté financière (Armie Hammer) engage Nat, un pasteur noir (joué par le réalisateur) pour rallier ses esclaves à la cause de la plantation. Mais Nat prend conscience des horreurs subies par ses pairs et devient un leader d’un nouveau genre.

Dans son article consacré au film Première raconte “la plus longue standing ovation récemment vue en festival”. Reste à savoir si Birth of A Nation suivra les traces de Twelve Years A Slave et ses 9 nominations aux Oscars.

Le plus illégal : Opération Avalanche

C’est l’une des plus célèbres théories du complot au monde : Stanley Kubrick aurait filmé l’alunissage d’Appolo IX en 1969Les Américains n’ont jamais posé le pied sur la Lune, et les images du “petit pas pour l’homme” de Neil Armstrong ne seraient qu’une gigantesque supercherie dans la course à l’espace contre les soviets.


Opération Lune by Snanf

Cette hypothèse sert de point de départ à Opération Avalanche, réalisé par Matt Johnson. En 1967, deux agents de la CIA s’infiltrent au sein de la NASA pour mettre en scène la plus grande intox de l’Histoire.

Mais la palme de la belle arnaque revient au réalisateur du film. Johnson a raconté au site américain Wired avoir menti à la NASA afin de tourner dans leurs locaux : “Nous avons appelé la NASA et dit “Hey, nous sommes en train de faire un documentaire sur le programme Apollo, peut-on venir tourner ici ?” Et ils ont dit oui. Donc toutes les scènes où vous me voyez dire “Oh, nous sommes juste en train de tourner un documentaire” [...] c’est ce qu’il s’est passé.

Le plus viral : Swiss Army Man

Après la pièce de théâtre Equus, où il apparaissait nu sur scène, Daniel Radcliffe continue ses aventures loin de Poudlard et d’Harry Potter. Swiss Army Man est l’un des films qui a le plus divisé le festival de Sundance cette année et The Guardian rapporte que beaucoup de spectateurs ont quitté la salle pendant la projection.


Le scénario du film a le mérite d'être déstabilisant : Hank (Paul Dano) est coincé sur un île déserte. Il y découvre un cadavre (“incarné” par Daniel Radcliffe) qui communique avec lui par flatulences. Voilà.

On doit Swiss Army Man à Daniel Scheinert et Daniel Kwan, les réalisateurs du clip délirant “Turn Down For What”. Scheinert raconte d’ailleurs à Wired l’origine singulière du scénario: “Au départ, il s’agissait juste d’une blague de pet que Dan [Kwan] m’avait raconté.

Un bon duo Dano - Radcliffe et une forte dose d’humour scato? Potentiel viral maximal.

Le plus féministe : Sand Storm

Grand Prix du Jury pour le film dramatique étranger, Sand Storm est un long-métrage de l’israëlienne Elite Zexer. L’histoire d’une femme bédouine qui doit composer avec l’arrivée dans son foyer de la seconde femme de son mari et sa fille.

Difficile de ne pas penser à Mustang, sorti l’année dernière en France, et à ses soeurs turques emprisonnées dans la maison de leur oncle. Les enjeux des deux films se font écho : comme Mustang, Sand Storm est une histoire d’émancipation, qui raconte la petite histoire du combat féministe dans le Moyen-Orient aujourd’hui.

Le plus documentaire : Jim

L’été 2014, l’Etat islamique a publié une vidéo qui a fait le tour du monde : la décapitation du journaliste britannique James Foley. Un an et demi plus tard, Brian Oakes (un ami d’enfance de Foley) a voulu retracer son histoire. Diffusé samedi 8 février sur la chaîne HBO, le documentaire explore la vie de Foley, de son enfance jusqu’à ses derniers instants.

Dans une longue et passionnante interview accordée au Huffington Post, Brian Oakes parle de la dimension politique de son film, dans une région plus sensible que jamais: “Je ne voulais pas rentrer dans ces sujets, parce qu’en le faisant, on perdait Jim. Mais même si l’histoire de Jim est juste l’histoire d’un mec, les problèmes politiques qu’elle distille sont énormes, particulièrement maintenant.”

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé