Bienvenue dans le monde merveilleux de Serenbe. À 30 minutes d'Atlanta, 1 500 habitants vivent dans un "agri-quartier" ("agrihood" en anglais) : une ferme entourée par des habitations flambant neuves, peuplées de riches citadins en mal de nature. Les balcons et jardins donnent directement vue sur les courgettes et les salades. En tout, on compte 10 hectares de légumes en tous genres, mais aussi des poules et du bétail pour nourrir tous les habitants.
Selon Ed McMahon, chercheur à l'institut des terrains urbains à Washington, il existait 200 agri-quartiers similaires à travers le pays en janvier 2015.
Créer une communauté autour de la ferme
Il ne s'agit pas uniquement de manger sain : certains de ces complexes créent un sentiment de communauté organisé autour de l'agriculture, avec des épiceries, des marchés ou des restaurants où se retrouvent les habitants.
Les agri-quartiers se distinguent en cela d'une autre forme d'agriculture urbaine qui se développe actuellement, l' aéroponie" - qui consiste à cultiver des salades sous les néons d'un hangar en utilisant un minimum d'espace et de ressources.
L'agriquartier, nouveau luxe
Mais il ne revient pas aux résidents de Serenbe de travailler la terre. Cette tâche incombe à Ashley, l'exploitante de la ferme, et ses trois apprentis, dont les salaires font partie des charges de la copropriété.
Pour manger bio et ultralocal sans se salir les mains, les Américains lassés du fast-food sont prêts à mettre le prix : il en coûte en moyenne 600 000 euros pour acheter une maison avec vue sur l'exploitation. C'est 5 fois plus que les prix de l'immobilier dans le voisinage, selon CBS.
Un reportage de Valérie Astruc, Régis Massini et Sabrina Buckwalter :