Une information surprenante est apparue dans un reportage du Florida Center for Investigative Reporting (FCIR). Les services de l'agence de protection de l'environnement floridienne (DEP) seraient encouragées à ne pas utiliser les mots « réchauffement climatique » ou « changement climatique ». La raison? Le climatosceptisme affirmé du gouverneur de l'état, Rick Scott.
Evidemment, il est impossible pour une agence de protection de l'environnement de ne pas mentionner le changement climatique. Une brève recherche sur le site internet de la DEP en utilisant les mots climate change ou global warming abouti à plus d'un millier de résultats.
Cela dit, l'article du FCIR parle plutôt de comportements tacites, une autocensure appliquée dans les réunions internes pour ne pas froisser les éléments politiques de l'agence. Une ancienne employée raconte que le changement climatique est réduit au rang de théorie et que l'agence « ne parle que de faits avérés. »
Même si cette règle reste tacite et n'apparaît pas dans les règlements de l'agence, des employés interviewés par le FCIR confirment qu'elle affecte le fonctionnement de l'agence. Dans un nouvel article, le Washington Post explique qu'une scientifique a été contrainte d'éliminer les mots « changements climatiques » d'une étude sur...Le changement climatique.
L'ironie, c'est que la Floride est à la fois l'un des états américains les plus menacés par le changement climatique et le plus gros producteur de climatosceptiques. Parmi les candidats possibles à une primaire présidentielle républicaine, on trouve notamment son sénateur Marco Rubio reconnaît le changement climatique mais « ne croît pas qu'il soit du à l'activité humaine » et l'ancien gouverneur Jeb Bush « sceptique » sur l'existence même du phénomène.
Pourtant, les récifs coralliens qui protègent les côtes floridiennes dépérissent en raison de l'acidité et du réchauffement des eaux, et les plus petites îles de l'état sont menacées par la montée des eaux à très court terme.