À Naples, les santons aussi portent des masques

C’est une rue incontournable à Naples : la via San Gregorio Armeno. Tout au long des pavés se succède une trentaine d'échoppes d’artisans santonniers. D'ordinaire, les cris s'échangent, les touristes s'affluent, la foule se masse et les santons comme des petits pains. Mais en 2020, le silence est assourdissant. Les rideaux sont baissés, les artisans inquiets.

Marco Ferrigno, dont la famille de santonniers est établie ici depuis deux générations, a lancé le cri d'alarme des artisans de San Gregorio il y a plus d'un mois : « C’est au mois de novembre et de décembre que nous faisons d’ordinaire le plein. Là, nous avons perdu 85 % de notre chiffre d’affaire. C’est une catastrophe ! »

Certains commerçants tentent néanmoins d’adapter la tradition au contexte sanitaire actuel. Chez Genny di Virgilio, les santons eux aussi portent des masques. Même les rois mages sortent avec leurs attestations ! Une manière de relativiser la situation pourtant critique. Paradoxe supplémentaire : Marco Ferrigno affirme que ses confrères et lui reçoivent tout de même des offres chinoises pour acheter les locaux de leurs magasins en difficulté. Reportage d'Alban Mikoczy, Laura Tositti, Cécile Orsoni et Anne Donadini.

Anne Donadini et Cécile Orsoni