Aux CinqueTerre, tenue correcte exigée !

Vue sur le village de Vernazza, aux Cinque Terres, depuis le sentier de randonnée qu'a emprunté notre équipe de journalistes.

Ce n'est pas une alerte à la faute de goût mais une injonction à la prudence. Même chaussés de la dernière paire à la mode, les touristes en tongs n'auront plus le droit d'arpenter les sentiers escarpés des Cinque Terre, en Italie.

 

Ne comptez pas accéder aux magnifiques panoramas des CinqueTerre si vous êtes mal chaussés. Les tongs, sandales et autres accessoires de l'été sont désormais bannis des sentiers de randonnée. Bien que situés à faible altitude, ne vous y trompez pas, ces chemins font plus de 120 blessés chaque année.

Nichés dans un écrin de verdure, ils sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco. En quittant le village de Monterosso, l'ascension commence par un long escalier à travers les vignes et les vergers d'agrumes. Les pierres sont parfois polies et des semelles trop lisses auraient tôt fait de causer l'entorse. Un peu plus haut, le sentier continue à plat mais il est parfois très étroit et sans protection sur le côté de la mer. Quand la pente commence enfin à s'incliner vers la baie, la vue qui s'offre sur Vernazza est imprenable. Le sentier continue à descendre mais attention à ne pas se laisser distraire par les oliviers et les champs cultivés, c'est dans ces conditions que des accidents arrivent fréquemment !

Du côté des randonneurs, les précautions sont globalement respectées. Certains ont même acheté des chaussures adaptées rien que pour l'occasion. Et pour tirer d'affaire les plus têtus, il faut compter sur les sauveteurs alpins. Ils font régulièrement des exercices de secours, sorte d'échauffement avant la haute saison. L'un s'occupe d'enfiler un baudrier pour descendre en rappel, l'autre de mettre un collier cervical à une fausse victime. Au quotidien, ils sont médecins, architectes ou artisans. Ces hommes et femmes sont engagés bénévolement, parfois depuis plus de 10 ans. Et la petite troupe ne chôme pas. De Pâques à septembre, elle fait entre 100 et 120 interventions, qui vont des entorses aux blessures plus graves.

Avec 2,5 millions de touristes par an, le parc des Cinque Terres compte sur ce règlement restrictif pour réduire les coûts des interventions de sauvetage, tout en incitant les randonneurs au respect des lieux.

Reportage de Saada Soubane, Manuel Chiarello, Alban Mikoczy, Valérie Parent, Emma Vinzent

L'info en + : pour accéder à certains des sentiers qui relient les villages, il faudra acheter la Carte Cinque Terre, à l’entrée des chemins, pour 7,50€ la journée. 

Emma Vinzent (qui elle-même s'est foulée la cheville en admirant la "vue"...)

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé